Le blé qui pousse vert


La version suivante de ce livre, publié à l’origine en 1988, a été utilisée pour créer le guide : Powers, JF Wheat That Springeth Green. New York Review of Books Press, 2000.

Le roman de Powers est divisé en trois parties, chacune consacrée à une phase de la vie de Joe Hackett, un prêtre catholique. Bien que le roman soit une biographie spirituelle qui couvre plus de quarante ans, la partie principale, la deuxième partie, est consacrée au mandat de Joe Hackett en tant que curé de la paroisse SS. Francis and Clare dans la banlieue de Minneapolis.

La première partie raconte les années de formation de Joe Hackett dans le Minnesota des années 1920. Joe Hackett grandit dans une petite ville rurale au sein d’une famille catholique de la classe moyenne supérieure. Son père et son oncle dirigent une entreprise de distribution de charbon rentable. Joe Hackett est très tôt déchiré entre poursuivre une carrière dans l’entreprise familiale ou se consacrer à la prêtrise. En tant que jeune garçon servant à la messe, Joe est fasciné par l’importance de la prêtrise et par le pouvoir des sacrements, en particulier la confession et l’Eucharistie. Il est intrigué par l’idée de sainteté, de vivre en dehors du matérialisme implacable du monde en temps réel pour contempler la gloire et la grâce de Dieu. Il aspire à n’être rien de moins qu’un saint.

Au lycée, Joe se révèle être une star prometteuse de l’athlétisme. Il se retrouve déchiré entre sa dévotion persistante au monde spirituel et la découverte des tentations de la chair. Avec ses amis, il explore les expériences typiques de l’adolescence, le tabagisme, les beuveries du week-end et les relations sexuelles sans lendemain. Mais lorsqu’il contracte une maladie vénérienne après avoir passé du temps avec la prostituée de la ville, Joe décide de poursuivre ses études au séminaire.

Au séminaire, Joe se retrouve au centre d’un petit groupe de séminaristes marginaux, tous attirés par la vie ascétique faite d’études intenses, de méditation rigoureuse et de contemplation silencieuse. Dans le cadre de sa formation au séminaire pour une vie d’abnégation et de sacrifices absolus, Joe prend l’habitude de porter sous sa soutane une chemise de crin de style médiéval, volumineuse et rugueuse, tissée à partir de peau de chèvre. L’inconfort est une façon de lui rappeler de lutter continuellement contre les urgences de la chair.

Une fois ses études terminées, Joe Hackett, devenu père Hackett, est nommé vicaire ou assistant à l’église Holy Faith, une petite paroisse du Minnesota rural. Là, le pasteur, le père Van Slaag, intimidant et solitaire, s’est presque retiré du travail quotidien de la paroisse. Le prêtre, beaucoup plus âgé, reste plutôt dans son bureau, y analyse les Écritures et consacre de longues périodes à une prière intense. C’est à Joe de diriger la paroisse. En peu de temps, Joe voit le problème de la vie de détachement du père Van Slaag. Joe commence à réaliser la récompense spirituelle que représente le fait d’aider les paroissiens à traverser les tragédies ordinaires et les triomphes mondains de leur vie quotidienne. Il en vient à trouver les affaires de la paroisse déplaisantes : il refuse d’utiliser la chaire du dimanche pour encourager de plus grandes collectes et délègue les responsabilités de comptabilité au secrétaire de la paroisse. À part cela, cependant, Joe se retrouve sensible à l’énergie et à la communauté de la vie paroissiale.

Après cinq ans sous la direction du père Van Slaag, Joe achève un bref passage dans le bureau de l’énorme organisation caritative catholique de l’archidiocèse, où il doit s’occuper des finances. Puis, enfin, on lui attribue sa propre paroisse, l’église des Saints-François-et-Claire, dans la confortable ville de banlieue chic d’Inglenook, juste à l’extérieur de Minneapolis. Il n’a qu’une quarantaine d’années et est perçu par l’archevêque comme un prélat prometteur. Joe trouve que ses paroissiens sont aisés et engagés dans le succès de la paroisse. Il s’attaque rapidement aux problèmes de longue date de la paroisse concernant la détérioration des installations, en achevant les travaux très retardés du presbytère et de l’école paroissiale.

Joe se laisse absorber par le côté commercial de la paroisse. Il est frustré par les manœuvres politiques de l’administration diocésaine de l’Église dans les coulisses. Son engagement précoce dans la vie contemplative lui paraît indisponible, voire ironique. Même s’il s’immerge dans le fonctionnement quotidien de sa paroisse, Joe se tourne vers l’alcool. Il fréquente régulièrement le magasin d’État, où il achète des caisses de gin bon marché. L’alcool (ainsi que les nuits passées à regarder le baseball à la télévision) deviennent ses mécanismes d’adaptation pour gérer ses crises de dépression et d’anxiété spirituelle. À l’approche de la cinquantaine, Joe se trouve en quelque sorte à la croisée des chemins, dans une crise spirituelle de la quarantaine.

C’est avec l’arrivée d’un jeune curé, Bill, que la vie spirituelle de Joe bascule. Bill sort tout juste du séminaire. Avec son idéalisme et son enthousiasme naïf pour la vie sacrée, Bill rappelle à Joe ce qu’il était dans sa jeunesse. Les deux créent une sorte de lien sacerdotal, une fraternité informelle centrée sur de longues conversations sur le rôle de l’Église dans une Amérique de plus en plus matérialiste. L’archevêque prélève 50 000 $ par an pour la paroisse au fonds de charité diocésain, en plus des recettes attendues de la collecte hebdomadaire. C’est une somme exorbitante. Joe et Bill se démènent pour trouver le moyen de réunir cet argent. Ils font du porte-à-porte pour ce qu’ils considèrent comme une sollicitation de dons inconvenante, endurant des excuses boiteuses et l’impolitesse des paroissiens. Au même moment, Joe se lie avec un jeune paroissien, un pacifiste qui décide, sur les conseils de Joe, de s’installer au Canada pour éviter d’être enrôlé pour servir dans la guerre de plus en plus impopulaire du Vietnam.

Le lien qui unit Joe et Bill va achever la guérison spirituelle de Joe. Leurs longues conversations, souvent arrosées, sur le rôle du sacerdoce convainquent Joe qu’il doit changer. Alors même que Joe montre au jeune curé les réalités de la gestion d’une paroisse, le jeune curé rappelle à Joe les raisons pour lesquelles il a initialement poursuivi la prêtrise, le pouvoir de la sainteté catholique dans un monde séculier de chaos et d’immoralité. À la fin du roman, Joe accepte une nouvelle mission : il sera le nouveau curé de la paroisse Holy Cross dans l’un des quartiers les plus pauvres du centre-ville de Minneapolis.



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