Sony a fait sensation à CinemaCon en annonçant quatre films sur les Beatles, prévus pour avril 2028, avec des interrogations sur leur diffusion. D’autres studios ont également présenté des projets à long terme, notamment des titres pour 2026 et 2027. Le débat sur la fenêtre de 45 jours pour les sorties a été central, avec des appels à prolonger cette période pour maximiser les revenus. Les intervenants ont souligné la nécessité d’adapter les stratégies de diffusion pour soutenir l’industrie cinématographique.
Des Annonces Frappantes à CinemaCon
Le point culminant de CinemaCon cette semaine a sans doute été l’annonce retentissante de Sony concernant ses quatre films dédiés aux Beatles. Paul Mescal, Joseph Quinn, Barry Keoghan et Harris Dickinson ont été présentés comme les Fab Four. La manière dont ces films seront diffusés, l’ordre de visionnage et surtout, le projet audacieux de Sony de sortir les quatre films dans le même mois, soulève de nombreuses interrogations.
Un autre aspect marquant de cette annonce est la date de sortie : avril 2028. Teaser des films trois ans à l’avance représente une attente inédite pour les exploitants de salles, mais ce n’était pas la seule stratégie de long terme observée à CinemaCon. D’autres studios ont également fait des annonces concernant des films prévus pour 2026 ou 2027, tout en ne montrant qu’un aperçu de ce qui est à venir cet été ou cet automne.
Les Plans Ambitieux de Sony et Autres Studios
Sony a révélé des titres tels que « 28 Years Later », « Karate Kid: Legends », « A Big Bold Beautiful Journey » et « Caught Stealing » pour cette année, accompagnés de teasers. De plus, le prochain film du « Spider-Verse » a été reprogrammé pour 2027, après avoir été initialement prévu pour une sortie plus précoce, tandis que le quatrième film en live-action « Spider-Man », intitulé « Brand New Day », est attendu pour 2026. D’autres projets comme « 28 Years Later: The Bone Temple », « Anaconda » et « Resident Evil » ont également été mis en avant, avec des sorties prévues pour fin 2025 et début 2026.
Lionsgate, après une année 2024 difficile, a fait un retour impressionnant avec des titres comme « Ballerina », « The Long Walk », et « Power Ballad ». En dehors de la performance surprenante de The Weeknd, plusieurs annonces concernant « John Wick » et le nouveau logo des « Hunger Games » ont également retenu l’attention. Cependant, des nouvelles moins réjouissantes concernant le biopic sur Michael Jackson, dont la sortie est désormais envisagée pour 2026, ont également été partagées.
Amazon MGM Studios a également présenté ses 14 films prévus pour 2026, dont « Project Hail Mary » avec Ryan Gosling. Des teasers pour des projets tels que « Your Mother Your Mother Your Mother » avec Mahershala Ali ont également été dévoilés. Cependant, le studio doit faire face à des défis, que nous aborderons plus tard.
Une source a émis l’hypothèse que cette vision à long terme pourrait être une stratégie délibérée, surtout avec des prévisions instables pour 2025. Le box-office ayant chuté d’environ 11 % par rapport à l’année précédente, les studios cherchent à transmettre un message positif sur l’avenir. Toutefois, les exploitants de salles se préoccupent également des films imminents.
Le débat sur la fenêtre de 45 jours a également pris de l’ampleur lors de l’événement. Michael O’Leary, PDG de Cinema United, a plaidé pour que les studios adoptent une fenêtre théâtrale d’au moins 45 jours. Deux jours plus tard, James L. Brooks a exprimé son soutien à cette idée.
Selon O’Leary, les données montrent que les plus grands succès au box-office bénéficient d’une fenêtre exclusive plus longue. Il a souligné que les films les moins performants souffrent de fenêtres plus courtes, ce qui pourrait nuire à leurs recettes. Des fenêtres prolongées pourraient ainsi générer des revenus supplémentaires pour l’industrie.
Ce sujet a été si crucial que le modérateur Matt Belloni a interrogé Eduardo Acuna, PDG de Regal Cineworld Group, sur sa position concernant la norme de 45 jours. Acuna a convenu de l’importance de cette fenêtre, tout en avertissant qu’il ne fallait pas compromettre la santé à long terme de l’industrie pour des gains immédiats.
Les intervenants, tels que Peter Levinsohn de NBCUniversal et Tom Quinn de Neon, ont également soutenu que le succès d’un film ne dépendait pas d’une seule solution. Les ajustements des fenêtres de sortie ont été nécessaires pour s’adapter aux réalités du marché. Levinsohn a ajouté qu’il n’y avait pas de preuves solides que le passage à des plateformes de vidéo à la demande impacte significativement les performances au box-office.
Quinn a proposé un compromis : si un film devait rester en salles plus longtemps, il serait envisageable d’ajuster la part des revenus perçus par les théâtres. De telles solutions sur mesure pourraient être essentielles pour assurer la durabilité de l’industrie cinématographique.
Enfin, les studios souhaitent également voir plus de créativité dans les stratégies de diffusion. Lors de la présentation de Sony, Tom Rothman a interpellé l’audience en demandant pourquoi les réductions de prix étaient réservées au mardi. Chris Aronson de Paramount a suggéré des idées pour réduire le temps des bandes-annonces et des publicités avant le début des films, afin d’améliorer l’expérience cinématographique.