mardi, novembre 26, 2024

L’armée canadienne finance les efforts de collecte de données sur les médias sociaux malgré les allégations selon lesquelles elle les fermait

Les entreprises de défense et d’autres entreprises ont reçu près de 10 millions de dollars pour développer de nouvelles façons d’analyser les médias sociaux et de passer au crible les comptes

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Six mois après que la Défense nationale a affirmé qu’elle mettait fin aux efforts de collecte de données sur les médias sociaux des Canadiens, l’armée développait à nouveau de nouvelles technologies pour accomplir de telles tâches.

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Les entreprises de défense et d’autres entreprises ont reçu près de 10 millions de dollars pour développer de nouvelles façons d’analyser les médias sociaux et de passer au crible les comptes.

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En novembre 2020, la Défense nationale a affirmé avoir mis fin à un plan controversé qui aurait permis aux officiers des affaires publiques militaires d’utiliser la propagande pour changer les attitudes et les comportements des Canadiens ainsi que de recueillir et d’analyser des informations provenant des comptes de médias sociaux du public. Les Forces canadiennes avaient déjà dépensé plus d’un million de dollars pour former des officiers des affaires publiques aux techniques de modification du comportement du même type que celles utilisées par la société mère de Cambridge Analytica, l’entreprise impliquée dans un scandale d’exploration de données en 2016 pour aider la campagne électorale de Donald Trump.

Une fois que les détails de l’initiative ont été rendus publics, le chef d’état-major de la Défense, le général Jon Vance, a ordonné l’arrêt du programme, notant que les capacités de guerre de l’information ne devraient être disponibles que pour les missions à l’étranger et que les officiers des affaires publiques n’avaient aucun rôle à jouer dans le ciblage des Canadiens.

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Mais les membres de la même équipe des affaires publiques à l’origine de l’initiative de propagande menaient à nouveau des activités sous la direction du chef d’état-major par intérim de la défense, le général Wayne Eyre, selon des documents obtenus par ce journal. Une démonstration technologique de nouvelles techniques pour surveiller et éliminer les comptes de médias sociaux, financée par la Défense nationale, a eu lieu en mai 2021.

La Défense nationale, dans une déclaration à ce journal, a noté que la journée de démonstration technologique était destinée aux innovateurs, aux évaluateurs scientifiques et aux représentants de programmes. « Les affaires publiques ne sont pas impliquées », a-t-il ajouté.

Cette affirmation n’est pas vraie.

Dans un e-mail du 3 mai 2021 adressé au personnel supérieur des affaires publiques militaires, y compris le brigadier-général. Rick Perreault puis Brig. Le général Jay Janzen, il a été souligné que la branche des affaires publiques était une force motrice avec des scientifiques et des chercheurs de la défense derrière de nombreux projets de surveillance des médias sociaux. L’argent dépensé pour financer les projets a été géré par Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC) et le bureau du sous-ministre adjoint pour la science et la technologie (SMA(S&T).

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« Nous avons établi un partenariat avec le SMA (S&T) RDDC sur bon nombre de ces initiatives », a souligné le lieutenant-colonel Doug Allison dans un message à la haute direction des affaires publiques.

« Le concept a tendu la main à l’industrie privée avec quelques ensembles de problèmes, et leur a demandé de proposer des solutions. L’un des ensembles de problèmes était de comprendre et de donner un sens aux médias sociaux sur un sujet particulier, et des outils qui aideraient à se concentrer sur un problème/sujet.

Trois entreprises ont fourni des solutions. Allison a noté que la nouvelle technologie pourrait être adoptée dans l’ensemble du gouvernement fédéral ou dans un secteur particulier. « C’est une excellente opportunité d’acquérir une SA (conscience de la situation) sur la technologie de pointe », a-t-il ajouté.

Le financement de la nouvelle technologie est venu dans la foulée d’un certain nombre d’initiatives de propagande controversées. Les chefs militaires canadiens ont vu la pandémie comme une occasion unique de tester de nouvelles techniques de propagande sur un public sans méfiance, a conclu une enquête interne des Forces canadiennes de 2021 sur les initiatives.

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Une équipe militaire a surveillé et recueilli des informations sur les comptes de médias sociaux des gens en Ontario, affirmant qu’une telle exploration de données était nécessaire pour aider les troupes qui devaient travailler dans des foyers de soins de longue durée pendant la pandémie de COVID-19. Cette initiative consistait à recueillir les commentaires négatifs des Ontariens au sujet du premier ministre Doug Ford et de l’incapacité de son gouvernement à prendre soin des personnes âgées, puis à les transmettre au gouvernement de l’Ontario.

Des données ont également été compilées sur les rassemblements pacifiques de Black Lives Matter et les dirigeants du BLM, encore une fois soi-disant pour aider les commandants militaires à aider à coordonner le travail dans les foyers de soins de longue durée.

Les officiers militaires ne voyaient rien de mal à une telle collecte de données car elles étaient déjà dans le domaine public sur les comptes de médias sociaux. « C’est vraiment une opportunité d’apprentissage pour nous tous et une chance de commencer à intégrer les opérations d’information dans notre routine (CAF-MDN) », a déclaré plus tard le contre-amiral Brian Santarpia aux enquêteurs.

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Lorsque Eyre était commandant de l’armée, le service a organisé un exercice en septembre 2020 au cours duquel le personnel des opérations d’information militaire a falsifié une lettre du gouvernement de la Nouvelle-Écosse mettant en garde contre les loups en liberté dans une région particulière de la province. Le plan était de tester des techniques sur la façon d’influencer les populations locales. Mais la lettre a été distribuée par inadvertance aux résidents, provoquant des appels paniqués aux responsables de la Nouvelle-Écosse qui ignoraient que l’armée était derrière la tromperie.

La nouvelle stratégie d’affaires publiques aurait vu le personnel passer des méthodes gouvernementales traditionnelles de communication avec le public à des méthodes plus agressives d’utilisation de la guerre de l’information et des tactiques d’influence sur les Canadiens. Parmi ces tactiques figurait l’utilisation d’analystes de la défense amis et de généraux à la retraite pour diffuser des messages de relations publiques militaires et pour critiquer sur les réseaux sociaux ceux qui soulevaient des questions sur les dépenses militaires et le manque de responsabilité.

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Un certain nombre d’officiers des affaires publiques militaires ont adopté l’initiative, se considérant comme des guerriers de l’information et le public canadien comme des cibles à manipuler. Certains ont ouvertement qualifié les médias d’information d’ennemis.

Mais des officiers supérieurs des affaires publiques à la retraite ont averti à plusieurs reprises que l’initiative était une recette pour un désastre et pourrait nuire gravement à la réputation de l’armée.

Janzen, qui dirigeait l’initiative – décrite plus tard comme militarisant les affaires publiques – a déclaré à l’époque que l’armée était « à la pointe, et nous explorions un territoire inexploré. L’innovation a parfois tendance à être mal comprise.

Janzen a quitté les Forces canadiennes et est maintenant directeur des communications au quartier général de l’OTAN.

On ne sait pas pourquoi les responsables de la Défense nationale ont tenté d’induire ce journal en erreur avec sa fausse affirmation que la branche des affaires publiques n’était pas impliquée dans les initiatives technologiques.

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Mais des documents obtenus en vertu de la loi sur l’accès à l’information montrent que la branche des affaires publiques a initialement tenté de limiter les reportages de ce journal sur certaines des initiatives de propagande controversées.

Dans un e-mail, le lieutenant-colonel André Salloum, citant des discussions avec alors Brig. Le général Janzen a noté que la direction était venue du bureau de Sajjan ainsi que du bureau du sous-ministre Jody Thomas pour limiter les informations à fournir à ce journal.

Le personnel des affaires publiques et le bureau de Sajjan étaient particulièrement inquiets de toute référence à un document décrivant comment l’armée pourrait profiter de la pandémie pour tester de nouvelles techniques de propagande sur les Canadiens. Ce journal a finalement obtenu ce document et en a fait rapport.

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