Javier Milei, président argentin, a mis en œuvre des réformes économiques ultralibérales, équilibrant le budget national et réduisant l’inflation, mais les conséquences sont préoccupantes. L’Argentine est devenue l’un des pays les plus chers d’Amérique du Sud, rendant la vie difficile pour de nombreux Argentins avec un salaire minimum de 260 dollars. La surévaluation du peso et la hausse des inégalités exacerbent la situation, tandis que la compétitivité de l’industrie locale est menacée par une augmentation des importations.
Les Réformes Économiques de Javier Milei
Le président argentin Javier Milei, connu pour sa politique ultralibérale, a mis en place des réformes drastiques pour redresser une économie en crise. Grâce à ses efforts, le budget national a été équilibré et l’inflation a été considérablement réduite. Toutefois, ces transformations s’accompagnent de conséquences inattendues.
Une Vie De Plus En Plus Coûteuse
Autrefois, les restaurants de viande de Buenos Aires étaient prisés par les Brésiliens en quête d’un bon repas à prix abordables. Aujourd’hui, la situation a changé : l’Argentine est devenue l’un des pays les plus chers d’Amérique du Sud, poussant ses voisins à privilégier des repas à domicile. Un café au centre de Buenos Aires coûte actuellement environ 3,50 dollars, tandis qu’un plat simple peut atteindre 18 dollars, des prix bien plus élevés que ceux pratiqués au Brésil et au Chili.
Le salaire minimum, quant à lui, n’est que de 260 dollars, ce qui rend la vie quotidienne d’autant plus difficile pour de nombreux Argentins. Les réformes de Milei ont entraîné des licenciements massifs de fonctionnaires, une réduction des subventions et une cessation du financement public par la création monétaire.
Malgré un budget équilibré pour la première fois depuis 2010 et une baisse significative de l’inflation, passant de 25 % à 2,4 % par mois, la situation reste préoccupante. En janvier 2024, le taux d’inflation annuel était de 66,9 %, une amélioration par rapport à des niveaux alarmants de 254,3 %.
Les résultats impressionnants de Milei attirent l’attention au-delà des frontières argentines, même des économistes internationaux lui accordent désormais du crédit. Pourtant, la réalité économique du pays révèle des défis importants, notamment la surévaluation du peso, qui a été estimée à 20 % par rapport au dollar américain selon l’indice Big Mac de « The Economist ».
La dévaluation du peso, bien qu’initialement drastique, a depuis ralenti, n’évoluant que d’un pour cent par mois, tandis que l’inflation reste au-dessus de deux pour cent. Cela crée une disparité entre la valeur nominale de la monnaie et son pouvoir d’achat, surtout pour les plus vulnérables.
Une étude de l’Université de Buenos Aires révèle que le salaire minimum a chuté de 413 dollars à 260 dollars, laissant 52,9 % des Argentins sous le seuil de pauvreté. Le pouvoir d’achat des ménages a donc souffert, exacerbant les inégalités.
Cependant, ceux qui ont des revenus élevés en pesos trouvent des opportunités à l’étranger, fréquentant les plages de l’Uruguay ou faisant du shopping au Chili. Cela pose un défi pour l’économie nationale, car un peso fort peut freiner la compétitivité de l’industrie locale, rendant la production plus coûteuse.
Les conséquences de cette surévaluation excessive sont prévisibles. Selon l’ancien ministre de l’économie Domingo Cavallo, une augmentation des importations pourrait nuire aux producteurs locaux, freinant également la production de biens destinés à l’exportation. L’avenir économique de l’Argentine dépendra de sa capacité à équilibrer ces forces contradictoires.