jeudi, février 20, 2025

Langue : Allemand Traduction : Le tourisme des consignes de bière en Autriche inquiète les brasseries allemandes face à la valeur croissante des bouteilles vides – n-tv.de

La consigne sur les bouteilles de bière en Autriche est désormais plus élevée qu’en Allemagne, incitant de nombreux Allemands à traverser la frontière pour retourner leurs caisses vides. Ce phénomène, appelé tourisme de consigne, génère des pertes pour les brasseries allemandes. En réponse, les brasseurs autrichiens ont augmenté la consigne pour encourager le retour des bouteilles. Le débat sur une éventuelle augmentation de la consigne en Allemagne se poursuit, avec des préoccupations sur l’impact économique et la perception des consommateurs.

Depuis quelque temps, la consigne sur les caisses de bière vides en Autriche est supérieure à celle en Allemagne. En effet, depuis le début de l’année, le retour des bouteilles dans le pays voisin est devenu encore plus lucratif. Cette situation a conduit de nombreux Allemands vivant près de la frontière à transporter leurs bouteilles vers des villes comme Salzbourg. Les brasseries allemandes tirent déjà la sonnette d’alarme face à cette tendance.

Le phénomène du tourisme de consigne

Le tourisme de remplissage à la frontière germano-autrichienne n’est pas seul ; il est accompagné d’un autre phénomène : le tourisme de consigne. En Autriche, depuis début février, une caisse de 20 bouteilles consignées vides rapporte 3,90 euros de plus qu’en Allemagne. Ce système est largement exploité, avec des remorques entières de caisses transportées à travers la frontière. Alors que cela semble être une aubaine pour les consommateurs, cela représente une perte financière pour le commerce et les brasseurs, suscitant un débat sur une éventuelle augmentation de la consigne en Allemagne.

Pour préciser, l’industrie brassicole autrichienne a récemment augmenté la consigne des bouteilles de 9 à 20 centimes, tandis qu’en Allemagne, elle est maintenue à 8 centimes. De plus, la consigne sur les caisses de bière en Autriche est de 3 euros, soit le double de celle en Allemagne. Cependant, il est difficile de déterminer de quel côté de la frontière une bouteille a été achetée ou à quelle brasserie elle appartient, rendant le retour de bouteilles vides souvent compliqué.

Des conséquences inquiétantes pour les brasseries

Ce phénomène a des implications directes pour les brasseurs et les fabricants de boissons opérant des deux côtés de la frontière. Lorsque l’une de leurs caisses est achetée en Allemagne et retournée en Autriche, ils perdent les 3,90 euros que le client aurait gagné. Selon le Bayerischer Brauerbund, cela affecte également le commerce, en fonction des accords individuels entre les parties.

Les brasseries, bien que récemment confrontées à cette situation, s’inquiètent déjà des conséquences. Christian Thiel, de la brasserie Schönramer, a déclaré que la tendance observée dans les premiers jours était préoccupante. Il a fait état d’un cas où une personne est arrivée avec une remorque de 50 caisses devant un petit magasin de boissons, mais le propriétaire a refusé de les accepter.

Une initiative pour inciter au retour des bouteilles

Les brasseurs autrichiens ont saisi l’opportunité d’augmenter la consigne pour encourager le retour des bouteilles. Après l’introduction d’une consigne sur les bouteilles en plastique et les canettes, un consensus parmi les 350 brasseurs, principalement de petite taille, s’est formé pour rendre la bouteille de bière plus précieuse. Ainsi, l’augmentation de la consigne de 9 à 20 centimes vise à renforcer l’incitation au retour des bouteilles.

Chaque année, environ 6 % des bouteilles de bière se retrouvent dans les déchets ou la nature, et la mentalité autour du retour a diminué ces dernières années. Selon les estimations, une bouteille peut être remplie jusqu’à 40 fois, et il est essentiel de restaurer l’intérêt des consommateurs pour le retour de ces contenants.

Le débat sur l’augmentation de la consigne en Allemagne

En Allemagne, le débat autour d’une augmentation de la consigne se poursuit depuis plusieurs années, surtout après l’initiative autrichienne. La consigne n’ayant pas été révisée depuis des décennies, elle reste à 8 centimes, un montant dérisoire par rapport aux coûts réels de retour et de gestion des caisses. Les syndicats des brasseurs en Allemagne et en Bavière estiment que 20 centimes par bouteille, comme en Autriche, seraient plus représentatifs des coûts réels.

Cependant, une telle augmentation pourrait poser divers problèmes. Les brasseurs craignent que cela soit perçu comme une hausse de prix par les clients. De plus, si la consigne augmente, toutes les bouteilles en circulation pourraient soudainement prendre de la valeur, ce qui pourrait entraîner des pertes financières considérables pour les brasseries. Avec environ 4 milliards de bouteilles en circulation, les conséquences sur le marché pourraient être significatives.

Une leçon à tirer de l’Autriche

Si une augmentation de la consigne devait être mise en œuvre en Allemagne, il pourrait être judicieux de regarder les pratiques autrichiennes. En Autriche, un accord a été établi avec le commerce pour partager les coûts de cette transition, ce qui pourrait offrir un modèle à suivre pour l’Allemagne. La collaboration entre les brasseries et les points de vente semble être essentielle pour garantir le succès d’une telle initiative.

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