vendredi, novembre 22, 2024

L’ange Esmeralda : neuf histoires

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L’ouvrage de Don DeLillo, « The Angel Esmeralda », se compose de neuf nouvelles publiées à l’origine dans six magazines, de 1979 à 2011. Dans la première histoire, « Creation », les trois personnages principaux sont complètement absorbés par leurs propres réactions face à l’impossibilité de quitter une île magnifique en raison de retards de vols aériens. Dans « Human Movements in World War III », deux astronautes dans une capsule spatiale orbitent autour de la Terre, collectant des informations pour l’Amérique au cours des premières semaines de la troisième guerre mondiale. Dans « The Runner », un jeune homme court autour d’un étang dans un parc du centre-ville pendant que quelqu’un kidnappe un enfant à sa mère. Dans « The Ivory Acrobat », une jeune Américaine travaillant en Grèce subit deux tremblements de terre et tente de faire face à la terreur qu’ils provoquent en elle. Dans « The Angel Esmeralda », deux religieuses servent les pauvres et les affligés dans une communauté du Bronx en proie à une violence qui se termine souvent par la mort d’enfants. Dans « Baader-Meinhof », une divorcée fascinée par les portraits de terroristes morts entame une relation risquée avec un inconnu. Dans « Minuit chez Dostoïevski », deux étudiants créent une histoire fictive élaborée sur la vie d’un homme qu’ils ne connaissent que pour l’avoir aperçu marchant dans la rue. Dans « Le marteau et la faucille », un détenu d’une prison à sécurité minimale regarde ses deux jeunes filles présenter des bulletins d’information pessimistes dans une émission de télévision pour enfants. Dans « La Mort sans faim », un homme dont la vie consiste à aller au cinéma s’entiche d’une femme qui, elle aussi, va voir un film après l’autre, jour après jour.

DeLillo, romancier américain acclamé par la critique, aborde avec une remarquable cohérence la question importante des défis auxquels sont confrontés les individus pour trouver un sens à leur vie et un sentiment d’appartenance dans la société contemporaine, en proie aux forces aliénantes du mercantilisme, de l’intérêt personnel et de l’ambition. Chacune de ces histoires traite de personnes qui vivent à distance émotionnelle des autres. Souvent, les attitudes dominantes dans une société capitaliste jouent un rôle majeur en entravant la capacité des personnages des histoires à forger une connexion spirituelle entre eux et l’ensemble de l’existence. À maintes reprises, le problème auquel sont confrontés les personnages dans ces différentes situations est le même : comment s’engager pleinement dans une société qui semble déterminée à se désengager en les manipulant, en les exploitant, en les marginalisant ou en les détruisant. Le message de DeLillo semble être que le salut individuel ne peut se produire que par la transformation de la société, qui doit commencer par l’individu. Le problème est que les structures et les institutions de la société américaine contemporaine ne favorisent pas l’empathie et l’épanouissement spirituel. Il est donc très difficile pour un individu de maintenir un lien sain avec la société, comme le démontrent à maintes reprises les personnages de l’auteur. Si DeLillo propose une solution, c’est simplement de dépeindre avec sympathie les personnages qui font de sérieux efforts pour nouer des liens avec les autres, même au milieu de conditions qui favorisent la division. Plus important encore, l’auteur met en scène de manière convaincante et divertissante les défis, tels qu’il les perçoit, que représente le fait de rester spirituellement et émotionnellement engagé dans le monde moderne.

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