La Ville de Montréal s’inquiète du fait que la police porte des écussons « fine ligne bleue »

Les critiques disent que le symbole controversé remet en question la neutralité de la police.

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Le comité exécutif de la Ville de Montréal s’est joint à ceux qui s’inquiètent du fait que la police de Montréal porte le symbole controversé de la « fine ligne bleue » sur ses uniformes lors d’une manifestation samedi dernier.

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Certains policiers de Montréal ont été photographiés portant les badges, qui comportent un drapeau canadien noir et blanc barré d’une ligne bleue horizontale, lors d’un rassemblement à Montréal qui a attiré des milliers de personnes en soutien à la manifestation des camionneurs contre les restrictions du COVID-19. Surnommés le « convoi de la liberté » par ses organisateurs, les protestations et les blocages en cours ont commencé à Ottawa le mois dernier et se sont étendus à d’autres villes canadiennes et passages frontaliers.

« Nous avons certainement un malaise face à ce symbole qui divise la population », a déclaré Marikym Gaudreault, porte-parole du comité exécutif de la Ville. « Présentement, le SPVM (Service de police de la Ville de Montréal) procède à une révision complète des normes applicables aux uniformes des policiers. Un comité d’éthique se penche spécifiquement sur cette question. Il est important que toute la population puisse avoir confiance en son service de police.

Le symbole, similaire à celui représentant le drapeau américain, a longtemps été porté par certains agents des forces de l’ordre américains pour montrer leur solidarité entre policiers ou leur soutien à des camarades tombés au combat. Mais les critiques affirment qu’il en est venu, ces dernières années, à être associé au mouvement «Blue Lives Matter», un mouvement pro-police né en réponse à Black Lives Matter. On s’inquiète du biais des signaux de symbole, et même de l’alliance avec les mouvements Alt-Right. Des drapeaux portant la version américaine du symbole ont flotté à côté des drapeaux confédérés lors des rassemblements Unite the Right et des événements suprématistes blancs.

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La neutralité de la police a été remise en question lors de la manifestation des camionneurs d’Ottawa, où la police municipale a été accusée d’être trop amicale avec les manifestants, de tolérer des actes illégaux et de permettre aux manifestants de harceler les résidents portant des masques. Lundi en Alberta, plusieurs Des agents de la GRC ont été filmés en train de serrer la main et d’étreindre des manifestants qui restreignait l’accès au principal passage frontalier américain à Coutts depuis plus de deux semaines.

Alors que le rassemblement de soutien au convoi de camionneurs débutait samedi matin dans le quartier Parc-Extension de Montréal, un petit groupe de contre-manifestants s’est présenté. Ils ont été rapidement encerclés par des policiers en tenue anti-émeute, certains portant des badges à fines lignes bleues. L’une des organisatrices de cette contre-manifestation, Leila Marshy, a déclaré que son groupe estimait que le SPVM avait choisi son camp.

« La police nous a enfermés très étroitement », a-t-elle déclaré. « La police n’a laissé aucun de nous partir. Les gens étaient autorisés à aller et venir tout autour de nous s’ils rejoignaient le convoi (les supporters). Mais nous n’avions pas le droit de sortir. C’était étonnant. Un bon nombre d’officiers avaient des badges à fine ligne bleue.

Elle a dit que les symboles envoient un message, et ce n’est pas celui de la neutralité. Elle souhaite que la ville de Montréal interdise immédiatement et explicitement aux agents de porter les symboles. Elle cite l’article 263.1 de la Loi de police du Québec qui interdit aux policiers de modifier leur uniforme.

«Donc, le fait qu’ils le portent signifie qu’il y a une autorisation tacite de cela au sein des forces de police, … et cela nous dit que la police va clairement choisir qui elle va défendre et qui elle va agresser. Nous étions donc les cibles de leur agression, et les partisans du convoi étaient ceux qui étaient défendus.

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Une porte-parole du service de police de Montréal, Caroline Labelle, a envoyé la déclaration suivante à la Gazette de Montréal, lorsqu’on lui a demandé pourquoi certains agents portaient les insignes de la fine ligne bleue.

« Un processus complet de révision de la procédure vestimentaire et de comportement, qui régit les normes applicables à l’apparence physique et à l’habillement des employés, est présentement en cours au Service de police de la Ville de Montréal. Cet exercice inclut le positionnement éventuel du Service quant au port de tout insigne, question sur laquelle se penche notre comité d’éthique. Le processus se poursuit et progresse. Le SPVM veut s’assurer de prendre une décision réfléchie, éthique et objective qui profitera à l’ensemble de la communauté policière.

Elle n’a pas dit quand le processus d’examen serait conclu.

Fo Niemi, directeur du groupe antiraciste CRARR, a déclaré que l’affichage public d’un symbole qui n’est pas une partie formelle et approuvée des uniformes de police est problématique car il peut conduire à la perception publique de parti pris politique ou d’impartialité, en particulier parmi les communautés avec un histoire de tensions avec la police. Il a dit que c’était d’autant plus grave que de récents reportages pointaient vers participation ou soutien aux manifestations contre le mandat anti-vaccin par des membres anciens et actuels des forces armées et des membres d’autres organisations policières.

« Il est très important pour le chef du SPVM, Sylvain Caron, et la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, de clarifier la situation, car les policiers doivent maintenir en tout temps une image et une conduite de neutralité politique, d’intégrité et d’impartialité afin de préserver la confiance du public envers les forces de l’ordre. ”

Le bureau de Guilbault n’a pas répondu aux demandes de commentaires de la Gazette de Montréal.

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