La start-up de la banque d’affaires Qonto lève 552 millions de dollars pour une valorisation de 5 milliards de dollars

La startup française Qonto a levé un tour de table de 552 millions de dollars de série D (486 millions d’euros). Suite à cet investissement, la startup a atteint une valorisation de 5 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros). C’est l’un des plus gros tours de l’écosystème tech français.

Qonto est une banque challenger centrée sur les comptes bancaires professionnels. La startup s’adresse principalement aux petites et moyennes entreprises ainsi qu’aux indépendants. Elle opère actuellement en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne.

Tiger Global et TCV mènent le tour de table d’aujourd’hui. Avec 220 000 clients, Qonto prévoit toujours une croissance rapide dans les années à venir. « Notre objectif est d’atteindre un million de PME d’ici 2025 », m’a confié le co-fondateur et PDG Alexandre Prot. « Et nous savons que Tiger et TCV ont aidé de nombreuses entreprises à atteindre cette échelle. »

De nouveaux investisseurs participent également au tour, comme Alkeon, Eurazeo, KKR, Insight Partners, Exor Seeds, Guillaume Pousaz, Gaingels et Ashley Flucas. Les investisseurs existants Valar, Alven, DST Global et Tencent mettent également plus d’argent sur la table.

C’est une liste assez longue d’investisseurs, et Qonto prouve une fois de plus que les sociétés de capital-investissement recherchent activement des cycles de croissance en phase avancée en Europe.

Crédits image : Qonto

Des opérations bancaires courantes à une solution de financement tout-en-un

Ce qui est intéressant avec Qonto, c’est que c’est une startup vraiment européenne. Aux États-Unis, les solutions de gestion des dépenses, telles que Brex et Ramp, ont remporté un vif succès. Comme l’a rapporté Kate Clark de The Information, ils veulent remplacer American Express et distribuer des cartes d’entreprise à des millions d’employés aux États-Unis.

Qonto a commencé avec des comptes bancaires professionnels car c’est la composante financière clé des entreprises européennes. De nombreuses entreprises utilisent directement leurs comptes bancaires pour déplacer de l’argent. Ils initient des virements, partagent leur numéro de compte bancaire (IBAN) pour recevoir un paiement et mettent en place des prélèvements pour régler des factures.

Et Qonto le fait très bien. Vous pouvez vous inscrire depuis un ordinateur et obtenir un IBAN local quelques minutes plus tard. Après cela, vous pouvez également commander des cartes de débit pour payer avec votre carte.

Au début, Qonto s’appuyait fortement sur un partenaire bancaire tiers, Treezor. La startup a ensuite demandé à obtenir sa propre licence pour devenir un établissement de paiement. En 2020, Qonto a déplacé tous ses clients vers son système bancaire interne. L’entreprise possède désormais cette partie critique de la pile technique.

Qonto s’est étendu au-delà du simple compte bancaire. Le PDG de la startup, Alexandre Prot, définit Qonto comme trois produits différents réunis en un seul service. En plus de la partie bancaire courante, il simplifie également la tenue de livres et la comptabilité. Il peut également devenir votre solution de gestion des dépenses.

Côté comptabilité, Qonto vous permet d’exporter ou de synchroniser avec votre solution comptable existante. Il s’agit d’un marché fragmenté car chaque pays utilise des outils comptables différents. Par exemple, vous pouvez exporter vos données vers Cegid si vous êtes une entreprise française, vous pouvez synchroniser avec Datev si vous êtes une entreprise allemande, etc. Les utilisateurs de Qonto peuvent également importer des justificatifs directement dans leur compte Qonto.

Quant à la gestion des dépenses, Qonto permet de distribuer des cartes physiques, virtuelles ou ponctuelles aux salariés. Les administrateurs peuvent configurer différentes limites de dépenses, un flux de travail d’approbation et tous les éléments habituels que vous obtenez d’une solution de gestion des dépenses. Il n’est peut-être pas aussi complet qu’un produit dédié, tel que Spendesk, mais il peut suffire pour les petites entreprises.

Pour tout le reste, Qonto s’associe à d’autres startups fintech. Par exemple, les clients peuvent ouvrir une ligne de crédit avec October et emprunter 15 000 € à 30 000 €. Les clients peuvent également ouvrir un compte d’épargne auprès de Cashbee et de son partenaire bancaire My Money Bank.

Crédits image : Qonto

Un seul compte bancaire

Il y a 220 000 entreprises qui paient Qonto chaque mois. Les prix varient de 9 € par mois pour le compte indépendant le plus basique à 249 € par mois pour les comptes d’entreprise. En plus de cela, certaines entreprises paient plus pour obtenir plus de cartes ou lorsqu’elles dépassent certaines limites.

Ce qui rend le modèle commercial encore plus lucratif, c’est que de nombreux clients s’inscrivent eux-mêmes. Lorsqu’ils créent leur société, ils utilisent Qonto pour le dépôt de capital initial afin d’enregistrer la société. Essentiellement, Qonto combine le marketing entrant avec les marges élevées d’un produit SaaS.

« Environ un tiers de nos clients ont créé leur entreprise avec nous. C’est leur premier compte et le seul qu’ils utilisent », précise Alexandre Prot. « Les deux tiers de nos clients sont des entreprises qui existaient avant d’ouvrir un compte chez nous. Environ la moitié d’entre eux clôturent leur compte bancaire existant, la moitié d’entre eux utilisent Qonto en parallèle avec un ou plusieurs comptes.

Avec le tour de table d’aujourd’hui, la société prévoit de faire passer son équipe de 500 employés à 2 000 personnes d’ici 2025. Qonto investira également massivement sur ses marchés existants. « Nous pourrons investir plus de 100 millions d’euros sur chacun de nos marchés », a déclaré Prot. Bien qu’il existe encore de nombreuses PME qui n’utilisent pas Qonto en France, en Allemagne, en Espagne et en Italie, Qonto prévoit également d’entrer sur un nouveau marché en 2023.

Source-146