jeudi, mars 20, 2025

La rétrospective de la victoire mémorable de l’Espagne à l’Eurovision 1968 dans ‘La Canción’ par ‘Hierro’, Pepe Coira et Fran Araujo de ‘Rapa’

Dans les années 1960, l’Espagne, sous le régime de Franco, aspire à moderniser son image en participant au Concours Eurovision. La mini-série « La Canción » explore cet événement historique à travers l’histoire de Massiel, qui remporte le concours avec « La la la ». Réalisée par Alejandro Marín, la série mêle humour et drame, tout en dépeignant la lutte pour la liberté dans un contexte politique répressif. Les créateurs, Pepe Coira et Fran Araújo, visent une représentation authentique des années 60.

Un Voyage à Travers l’Histoire Musicale de l’Espagne

Dès les années 1950, alors que des visiteurs du monde entier affluaient vers ses côtes ensoleillées, l’Espagne a cherché à rejoindre la Communauté économique européenne, se présentant comme une nation moderne, malgré un régime dictatorial ancré dans les années 1930. En 1968, malgré quelques réformes, l’unique participation de l’Espagne à la scène européenne se limitait à sa présence au Concours Eurovision de la chanson, qu’elle n’avait même pas encore remporté.

Une Mini-Série Captivante sur un Événement Historique

“Série basée sur des événements réels et des personnages historiques, “La Canción”, une mini-série en trois épisodes produite par Movistar Plus+ et Buendía Estudios, fait ses débuts cette semaine au Festival du film de Malaga, avec une distribution internationale par Movistar Plus+ Internacional.

L’intrigue débute avec un Francisco Franco vieillissant, qui confie à son ministre Manuel Fraga la mission de remporter le Concours Eurovision. Fraga, à son tour, délègue cette tâche à la chaîne publique TVE. Étonnamment, ils réussissent à décrocher la victoire grâce à Massiel, une chanteuse flamboyante, pro-Fidel Castro, qui livre une performance inoubliable de “La la la”, surpassant ainsi le favori Cliff Richard avec un point d’écart.

Dirigée par Alejandro Marín (“Love & Revolution”), “La Canción” est une série dynamique, rapide et remplie de nostalgie, enrichie d’une bande sonore emblématique de l’époque. Elle retrace les événements marquants, tels que l’inscription du véritable Artur Caps (Alex Brendemühl), un émigrant autrichien devenu roi des variétés de TVE, chargé de choisir la chanson. Joan Manuel Serrat (Marcel Borràs), une icône de la dissidence catalane, est initialement choisi pour interpréter le titre, mais se retire en refusant de chanter “La, la, la” en catalan. C’est alors que la pétillante Massiel (Carolina Yuste), malgré un temps de répétition limité, livre une performance mémorable au Royal Albert Hall de Londres.

Esteban (Patrick Criado), bras droit de Caps, est le protagoniste de l’histoire. Bien qu’il soit peu versé dans le monde de la musique, il est déterminé à gravir les échelons du gouvernement de Franco.

Produite par Susana Herreras pour Movistar Plus+ et Ignacio Morales pour Buendía Estudios, la série est le fruit de la collaboration de Pepe Coira et Fran Araújo, créateurs et scénaristes de “Hierro” et “Rapa”, deux des séries les plus populaires de Movistar Plus+.

Dans “Hierro” et “Rapa”, ils ont révolutionné le genre du mystère criminel rural en dévoilant le coupable au milieu de la saison, créant ainsi des personnages attachants qui captivent le public et favorisent un large succès d’audience.

Avec “La Canción”, ce duo talentueux propose un drame divertissant, souvent teinté d’humour. Comme l’explique Araújo, certains événements de l’époque étaient simplement comiques. Ils ont cherché à capturer l’essence des années 60 sans tomber dans le cliché d’une comédie espagnole de l’époque.

“Nous souhaitions montrer une image fidèle des années 60, loin de la fausse réalité de bonheur véhiculée par le cinéma de l’époque,” affirment-ils. La série dépeint le contexte pré-liberté où les personnages tentent de naviguer dans un système politique complexe et répressif, tout en abordant des thèmes de liberté et d’illusion.

Le contrôle de TVE, partagé entre les phalangistes et les technocrates d’Opus Dei, reflète parfaitement la dynamique du gouvernement de l’époque, un microcosme illustrant le fonctionnement du système politique.

“La Canción” a vu le jour de manière informelle, lorsque les créateurs ont réalisé qu’il y avait une histoire unique à raconter, s’éloignant des drames criminels conventionnels, tout en intégrant un rythme captivant et des éléments historiques.

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