La promesse du gouvernement fédéral de planter 2 milliards d’arbres d’ici 2030 est loin derrière

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OTTAWA — Il y a deux ans, le Canada s’est lancé dans une odyssée pour planter deux milliards d’arbres en seulement 10 ans.

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Un audit du programme jusqu’à présent indique que, dans l’état actuel des choses, il n’arrivera même pas à planter un dixième de ces arbres à temps.

« Ils ne sont pas sur la bonne voie », a déclaré jeudi aux journalistes Jerry DeMarco, le commissaire fédéral à l’environnement.

Mais après un « démarrage lent », a-t-il dit, « il est encore possible de rattraper son retard ».

L’audit était l’un des cinq rapports qu’il a publiés cette semaine. DeMarco a déclaré qu’il ne saurait trop insister sur l’importance pour le gouvernement de respecter son engagement en matière d’arbres, car les forêts constituent une grande partie de la solution au changement climatique.

Il a ajouté que le gouvernement a mis du temps à atteindre bon nombre de ses objectifs en matière de climat et de biodiversité.

« Le changement climatique et la biodiversité sont intrinsèquement liés et… ces deux crises doivent être traitées par des actions décisives et concertées », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Ottawa.

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« Il est clair que nous avons tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises. Maintenant, ces cloches sont presque assourdissantes.

Les libéraux ont d’abord fait la promesse de planter massivement des arbres lors de la campagne électorale fédérale de 2019, dans le cadre de leur stratégie globale visant à cesser d’ajouter des gaz à effet de serre dans l’atmosphère d’ici le milieu du siècle.

Ils ont suivi un an plus tard, affectant 3,2 milliards de dollars à la plantation d’arbres dans l’énoncé économique de l’automne 2020.

Le bureau de DeMarco a examiné comment les choses se sont déroulées au cours des deux premières années. Il a conclu que le gouvernement n’est pas sur la bonne voie pour obtenir même 4 % des arbres promis dans le sol d’ici la fin de 2030.

« Il est peu probable que le programme de deux milliards d’arbres atteigne ses objectifs à moins que des changements significatifs ne soient apportés », a déclaré l’audit.

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Le gouvernement visait à planter 30 millions d’arbres en 2021 et 60 millions supplémentaires en 2022, mais il est déjà en retard pour 45 millions d’entre eux.

DeMarco a déclaré qu’Ottawa était sur le point d’atteindre son objectif la première année, plantant environ 96 % du total prévu.

Le gouvernement n’a pas encore publié ses chiffres définitifs pour la saison de plantation 2022 et ne devrait pas le faire avant juin. Mais DeMarco a déclaré que sur la base du nombre d’accords signés que le gouvernement avait mis en place pour planter des arbres l’année dernière, il estime qu’environ 16,5 millions d’arbres seulement auraient été plantés.

Il a déclaré que pour le long terme, son audit a révélé des accords signés pour ne planter que 76,2 millions d’arbres d’ici 2030, soit 3,8% de l’objectif de deux milliards.

« Ils démarrent lentement », a déclaré DeMarco aux journalistes, mais « ils prennent notre rapport au sérieux et nous verrons s’ils y donnent suite avec les actions nécessaires sur le terrain ».

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Le site Web du gouvernement fédéral indique qu’en mars, le programme a signé ou est en train de négocier des accords qui prévoiraient 260 millions du total promis.

Dans un communiqué, le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, s’est dit «pleinement engagé» à mettre en œuvre le plan.

« Bon nombre des mesures que le commissaire nous recommande de prendre sont actuellement en cours. Nous redoublerons d’efforts et nous avancerons sur de nouveaux qui sont conformes à ses recommandations supplémentaires pour améliorer encore ce programme », a déclaré Wilkinson.

« Nous travaillons et apprenons en temps réel avec des experts de partout au pays. »

Planter des arbres nécessite une planification à long terme, a déclaré DeMarco.

Les pépinières ont clairement indiqué qu’elles avaient besoin d’un préavis allant jusqu’à deux ans pour se préparer à planter des semis, et cela peut prendre de un à huit ans avant qu’elles ne soient prêtes à entrer dans le sol.

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D’ici 2027, le Canada aura besoin de 350 millions de semis par an, selon l’audit.

Ottawa ne prévoit pas planter la plupart des arbres elle-même. Ce sont plutôt des partenaires de financement, y compris les gouvernements provinciaux et territoriaux, les communautés autochtones, les villes et les propriétaires fonciers privés, qui en font la majeure partie. Cela nécessite des accords signés.

En 2022, 94 accords de ce type étaient en cours de négociation, mais en octobre, seuls 23 avaient effectivement été signés.

La déclaration de Wilkinson indique que depuis le moment de la vérification, six accords de contribution avec les provinces et territoires et 50 accords avec d’autres partenaires ont été signés.

Pourtant, DeMarco a déclaré que pour l’avenir, le gouvernement doit accélérer les accords à long terme avec les provinces et les territoires. Les deux tiers des arbres à planter doivent provenir de ces accords.

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Des documents fédéraux montrent qu’à l’automne dernier, seuls le Manitoba, l’Île-du-Prince-Édouard, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon avaient signé des accords de principe. La Nouvelle-Écosse, la Colombie-Britannique et l’Alberta ont signé au cours de l’hiver.

L’audit a également révélé que si le Canada avait initialement déclaré que le programme éliminerait deux millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre par an d’ici 2030, il reconnaît maintenant qu’il ne commencera pas à réduire les émissions avant au moins 2031.

Les arbres agissent comme des systèmes naturels de capture du carbone, avec un seul arbre mature capable d’absorber et de stocker environ 22 kilogrammes de dioxyde de carbone au cours d’une année. C’est à peu près ce qu’une voiture de tourisme produit pour neuf litres d’essence consommés.

Cependant, les semis mettront plusieurs années à arriver à ce point.

Les émissions associées à la préparation des sites pour la plantation et à la plantation proprement dite dépasseront les émissions absorbées par les arbres jusqu’à ce que la plantation soit terminée.

DeMarco a déclaré qu’en 2031, les arbres commenceront à éliminer le dioxyde de carbone de l’atmosphère, mais n’atteindront les deux millions de tonnes promises que quelque temps après 2038.