mardi, décembre 24, 2024

La prolifération des SUV au lieu des véhicules électriques : de nouvelles normes d’émissions de CO₂ entreront en vigueur en 2025.

Les constructeurs allemands de voitures, plutôt que de se concentrer sur des modèles électriques abordables, ont privilégié des SUV thermiques rentables, ce qui a conduit à une augmentation des émissions de CO₂ pour la deuxième année consécutive. À partir de 2025, des objectifs de réduction des émissions plus stricts seront appliqués, avec l’UE visant zéro émission d’ici 2035. Les constructeurs doivent adapter leur stratégie pour éviter des amendes, et plusieurs commencent à lancer des modèles électriques moins coûteux.

Les fabricants de voitures allemands se sont concentrés pendant de nombreuses années sur les SUV à combustion thermique, négligeant le développement de modèles électriques abordables. Cette stratégie a des répercussions sur l’environnement : pour la deuxième année consécutive, l’impact écologique des nouveaux véhicules en Allemagne est en déclin. Des entreprises comme VW n’ont plus beaucoup de temps pour éviter des sanctions coûteuses.

La situation en matière de protection climatique dans le secteur allemand des transports semble stagner, voire régresser. Les dernières données de l’Office fédéral allemand des véhicules à moteur révèlent que les émissions de CO₂ des véhicules nouvellement immatriculés augmentent, ce qui marque une tendance inquiétante. Après la suppression des primes pour les voitures électriques, les véhicules à moteur diesel et essence connaissent à nouveau un essor.

Selon Sebastian Bock, directeur de l’association européenne de l’environnement et des transports T&E, cette situation est bénéfique pour les fabricants automobiles. VW adopte une approche stratégique axée sur la valeur plutôt que sur le volume, choisissant de vendre moins de voitures, mais à plus forte marge bénéficiaire. Ce choix, souvent orienté vers de grands SUV à moteur à combustion, impacte directement le bilan CO₂, explique-t-il dans une interview.

Vers un avenir à zéro émission d’ici 2035

Des changements importants sont attendus en 2025, date à laquelle de nouvelles limites plus strictes en matière de CO₂ s’appliqueront pour la première fois depuis cinq ans. Les fabricants devront réduire collectivement les émissions de leurs nouveaux modèles de 15 %, atteignant ainsi un objectif de 93,6 g de CO₂ par kilomètre.

Ces mesures font partie d’un plan de l’UE, établi en 2017 et confirmé en 2019, visant à réduire progressivement les émissions. L’objectif final est que d’ici 2035, seules des voitures neutres en émissions polluantes circulent sur les routes. Toutefois, les véhicules déjà enregistrés ne seront pas affectés par cette réglementation.

Le chemin vers la neutralité climatique sera semé d’embûches. Malgré une réduction de 28 % des émissions de CO₂ des nouvelles voitures dans l’UE depuis 2019, la baisse s’est récemment ralentie.

Le renforcement des normes écologiques stimule l’essor des voitures électriques

Les analystes de T&E ne sont pas surpris par cette stagnation des ventes de véhicules à faibles émissions. Les exigences de l’UE en matière de CO₂ ne changeant qu’une fois tous les cinq ans, les fabricants ne sont pas réellement motivés à augmenter leurs ventes de véhicules écologiques de manière continue. Ainsi, le marché des voitures électriques progresse par phases : lorsque les limites demeurent stables, les ventes stagnent. L’expérience démontre que les constructeurs respectent réellement les normes uniquement lors de l’année d’application des nouvelles limitations, explique Bock. Pendant ce temps, ils profitent autant que possible du marché des véhicules à combustion.

Le marché allemand, le plus grand point de vente de voitures en Europe, a un impact majeur sur l’ensemble du bilan européen. Une légère augmentation de 1,3 % des ventes de voitures électriques a été observée au cours du premier semestre 2024. Cependant, cette croissance, excluant l’Allemagne, atteint plus de 9 %, illustrant ainsi que l’Allemagne freine la transition vers l’e-mobilité.

Volkswagen face aux amendes

Pour respecter les nouvelles normes de CO₂ dès 2025, il sera crucial pour les fabricants d’augmenter significativement leurs ventes de véhicules hybrides et à faibles émissions. Le non-respect de ces objectifs peut entraîner des amendes se chiffrant en millions d’euros. Pour chaque gramme d’émission excédentaire, une pénalité de 95 euros par véhicule sera appliquée.

Volkswagen a déjà subi des conséquences dans ce domaine : en 2020, le constructeur a raté de peu les objectifs fixés par l’UE, se voyant infliger une amende d’un peu plus de 100 millions d’euros. À titre de comparaison, le bénéfice annuel de VW pour cette même année s’élevait à 9 milliards d’euros. Ce n’est pas un secteur en difficulté financière, remarque Bock, qui souligne que les constructeurs européens ont réalisé plus de 130 milliards d’euros de bénéfices ces deux dernières années.

Cependant, des voix dans l’industrie craignent de ne pas être en mesure d

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