La prochaine baisse des taux d’intérêt de la Banque du Canada pourrait dépendre des données sur l’inflation publiées cette semaine

Les économistes prévoient une légère baisse des chiffres de l’inflation publiés mardi, ce qui donnerait à la banque centrale une marge supplémentaire pour réduire son taux directeur.

Contenu de l’article

Statistique Canada publiera mardi les données sur l’inflation de mai et si les chiffres montrent que la croissance des prix continue de ralentir comme le pensent de nombreux économistes, cela pourrait faciliter la voie vers une deuxième réduction des taux d’intérêt par la Banque du Canada.

En avril, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,7 pour cent sur un an, contre 2,9 pour cent en mars. Le ralentissement de l’inflation est dû à une décélération des prix des produits alimentaires et des articles ménagers.

Publicité 2

Contenu de l’article

Randall Bartlett, directeur principal de l’économie canadienne chez Desjardins, pense que les données de mardi montreront que l’inflation annuelle a de nouveau baissé à 2,6 pour cent en mai, ce qui la mettrait en bonne voie pour revenir à 2 pour cent d’ici la fin de cette année.

« Au vu de nos perspectives d’inflation, nous nous attendons à ce que l’inflation continue sur la voie que nous avons observée », a déclaré Bartlett. « La demande sous-jacente dans l’économie canadienne est plutôt faible, les consommateurs font preuve d’une grande prudence dans leurs dépenses et le taux d’épargne est très élevé parce que les consommateurs s’attendent à ce que leurs prêts hypothécaires soient renouvelés à des taux d’intérêt plus élevés. »

Katherine Judge, économiste à la CIBC, pense également que nous assisterons à une baisse de l’IPC mardi, l’inflation chutant à 2,5 pour cent sur un an. Si l’on exclut les coûts des taux d’intérêt hypothécaires, cette baisse est encore plus importante.

« Si vous excluez les coûts des taux d’intérêt hypothécaires de l’IPC, celui-ci est beaucoup plus bas, et ce depuis plusieurs mois », a déclaré Judge. « Il tourne autour de 2 pour cent, ce qui est une raison pour laquelle la Banque du Canada continue de réduire ses dépenses. »

La question qui préoccupe tout le monde est de savoir ce que la tendance de l’inflation signifiera pour les futures réductions de taux de la Banque du Canada.

Contenu de l’article

Publicité 3

Contenu de l’article

Le 5 juin, la Banque du Canada a annoncé sa première réduction de taux en près de quatre ans, ramenant le taux directeur de 5 pour cent à 4,75 pour cent.

Lors d’une conférence de presse à Ottawa ce jour-là, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a averti que réduire davantage l’inflation serait probablement un processus inégal et qu’une baisse trop rapide du taux directeur pourrait mettre en péril les progrès déjà réalisés.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, lors d'une conférence de presse à Ottawa.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, lors d’une conférence de presse à Ottawa. Photo de Justin Tang/Fichiers de la Presse Canadienne

Malgré les paroles de prudence de Macklem, les économistes prévoient déjà de multiples réductions dans les quatre annonces restantes des taux directeurs en 2024.

« Nous prévoyons une réduction de 25 points de base à chaque réunion cette année », a déclaré Stephen Brown, économiste chez Capital Economics. « Ce qui ramènera le taux directeur à 3,75 pour cent, contre 4,75 pour cent actuellement. »

Bartlett pense que la banque centrale a également une marge de réduction le mois prochain, mais pourrait faire une pause en septembre.

« À l’heure actuelle, nous prévoyons une nouvelle réduction en juillet et nous pensons que la Banque du Canada a la marge nécessaire pour réduire », a-t-il déclaré. « Nous pensons qu’il y aura potentiellement une pause en septembre, permettant à la Banque du Canada de réévaluer et également d’obtenir une idée de l’orientation des autres banques centrales, notamment la Fed. »

Publicité 4

Contenu de l’article

Même si les économistes sont confiants dans la poursuite du ralentissement de l’inflation, des risques subsistent qui pourraient perturber cette tendance.

La Banque du Canada a consacré beaucoup de temps à discuter de certains des risques à la hausse pesant sur l’inflation avant de réduire son taux directeur en juin, selon les délibérations publiées la semaine dernière. Ces risques incluent la possibilité d’une surchauffe du marché immobilier en raison de la baisse des taux d’emprunt.

« Un risque à la hausse commence à apparaître dans les prix de l’immobilier, en plus des pressions sur l’IPC du logement qui proviennent de la hausse des loyers », a écrit Derek Holt, vice-président et chef de l’économie des marchés financiers à la Banque Scotia. « La stimulation de la demande est biaisée en faveur des constructeurs en raison des annonces d’Ottawa visant à accorder des subventions à la construction de nouvelles constructions ainsi que d’autres changements en cours, comme lorsque les prêts hypothécaires assurés sur 30 ans pour les maisons nouvellement construites seront disponibles en août, compte tenu des changements apportés au récent budget fédéral.

Un autre risque à la hausse évoqué par la banque centrale concerne les pressions salariales, avec une croissance annuelle des salaires de 4 pour cent. La combinaison de la croissance des salaires et de la faible productivité signifie que les coûts de main-d’œuvre continuent d’augmenter à un rythme supérieur à la moyenne, selon la Banque du Canada.

Publicité 5

Contenu de l’article

Recommandé par l’éditorial

Cependant, Judge affirme que ces pressions sont souvent en retard par rapport aux dernières données.

« L’un des domaines sur lesquels la banque a souligné qu’elle s’intéresse est la croissance des salaires, qui a été plus forte que ce à quoi on pourrait s’attendre, compte tenu des mesures de sous-emploi du marché du travail », a déclaré Judge. « Cela a tendance à être en retard sur les conditions économiques, nous pensons donc que cela va continuer à s’atténuer. »

• E-mail: [email protected]

Ajoutez notre site Web à vos favoris et soutenez notre journalisme : Ne manquez pas l’actualité économique que vous devez connaître : ajoutez Financialpost.com à vos favoris et inscrivez-vous à nos newsletters ici.

Contenu de l’article

Source link-29