jeudi, décembre 26, 2024

La pression s’accroît pour que l’organisme de réglementation bancaire du Canada renonce à des règles plus strictes en matière de fonds propres

Les banquiers canadiens pourraient être confrontés à des conditions de concurrence inégales si la Fed réduit son coussin de moitié

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Le régulateur bancaire canadien pourrait être soumis à une nouvelle pression pour s’éloigner d’un régime international exigeant des règles de capital plus strictes pour les grandes banques après que la Réserve fédérale américaine a annoncé qu’elle réduirait de moitié les augmentations précédemment annoncées du coussin de capital.

Le vice-président de la Fed, Michael Barr, a déclaré cette semaine qu’il avait été déterminé qu’au lieu de l’augmentation de 20 % à laquelle certaines banques auraient été confrontées, une augmentation plus clémente d’environ 9 % ferait l’affaire pour les plus grandes banques du pays.

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Ce retour en arrière fait suite à des mois de résistance de la part des banques américaines, qui ont fait valoir que mettre de côté davantage de capital limiterait considérablement le montant des prêts qu’elles pourraient accorder aux entreprises et aux emprunteurs ordinaires.

Barr a déclaré que les décisions finales n’avaient pas encore été prises, mais que les banques qui sont plus actives dans le commerce et les activités sur les marchés financiers devront faire face à des exigences de capital plus importantes que celles qui accordent simplement des prêts.

Tous les regards sont désormais tournés vers l’organisme de réglementation bancaire du Canada, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), qui a mis en place l’an dernier de nouvelles exigences en matière de capital pour les plus grandes banques du pays, la dernière étape d’un cadre de réforme international mis en place après la crise financière mondiale de 2008.

En raison d’une série de retards et d’objections de la part des banques américaines, européennes et britanniques, le BSIF a accepté en juillet de retarder d’un an l’augmentation progressive du niveau de fonds propres, une mesure clé destinée à garantir que les modèles de risque internes ne s’éloignent pas trop d’une approche standardisée.

Selon un rapport publié en juin par Gabriel Dechaine, analyste chevronné de la Financière Banque Nationale, cette situation pourrait à elle seule freiner le crédit et réduire le potentiel de bénéfices des banques. Mais c’est la perspective d’une concurrence inégale avec les concurrents mondiaux qui constitue l’une des plus grandes préoccupations de certains banquiers canadiens.

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Au printemps dernier, lorsque la Fed a suggéré pour la première fois d’alléger la charge imposée aux banques américaines lors des dernières étapes strictes du régime international de gestion des risques, Dave McKay, PDG de la Banque Royale du Canada, a déclaré que les régulateurs canadiens devraient eux aussi repenser les exigences de capital imposées aux plus grandes institutions financières du pays, notamment à la lumière des retards de mise en œuvre en Europe.

« Nous ne pouvons pas nous désynchroniser avec nos deux principaux marchés concurrentiels, l’Europe et l’Amérique », avait déclaré McKay à l’époque. « Il est vraiment important d’avoir des conditions de concurrence équitables. »

Il a expliqué que des exigences de fonds propres plus élevées au Canada rendraient les banques canadiennes non compétitives dans les juridictions où les banques nationales sont soumises à des règles de fonds propres moins strictes — parce que les banques canadiennes devraient soit facturer plus cher leurs prêts, soit accepter des rendements inférieurs — et il a exhorté le BSIF à « reconsidérer » la décision de mettre en œuvre la réglementation avant les autres pays s’ils ne la suivent pas.

Le BSIF, pour sa part, a répondu aux questions sur le recul de la politique américaine cette semaine en soulignant sa décision de juillet de retarder la mise en œuvre de l’augmentation du plancher de fonds propres.

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« Le report d’un an visait à donner au BSIF le temps d’envisager la mise en œuvre des réformes de Bâle III dans d’autres juridictions », a déclaré l’organisme de réglementation dans un communiqué. « Conformément à cette annonce, le BSIF continue de surveiller les progrès de la mise en œuvre dans les différentes juridictions. »

Toutefois, comme en juillet, le régulateur canadien a tenu à souligner qu’il n’est pas le seul à rester déterminé à mettre en œuvre les règles de Bâle et les « principes prudentiels solides » qui sous-tendent les réformes. Le Groupe des gouverneurs et des responsables de la supervision des banques centrales, soutenu par la communauté internationale, a réitéré son soutien en mai.

« Ces réformes renforceront la capacité des banques à résister aux chocs financiers et à soutenir la croissance économique tout en leur permettant de soutenir la concurrence et de prendre des risques raisonnables », a déclaré le BSIF. « Nous continuerons de mesurer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des réformes de Bâle III 2017 dans les différents pays, en mettant l’accent sur l’équilibre concurrentiel dans le secteur bancaire et sur la solidité du régime de fonds propres du Canada. »

John Aiken, analyste bancaire et directeur de la recherche canadienne chez Jefferies, a déclaré que l’OSFI avait adopté une approche distincte à l’égard de la Fed dans le passé, de sorte que même s’il n’y a aucun moyen de savoir ce qu’elle fera en fin de compte, la pause de juillet donne au régulateur canadien une certaine flexibilité.

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« Nous aurons probablement des nouvelles quelques mois avant l’expiration du sursis d’exécution actuel », a déclaré M. Aiken. « Ce n’est pas leur style de réagir aux rapports d’autres pays… Cependant, compte tenu de la pause récemment annoncée par le BSIF, celle-ci sera probablement prolongée jusqu’à ce qu’il y ait une plus grande certitude quant à la direction que prend la Fed. »

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M. McKay, de la RBC, a refusé une demande d’entrevue pour approfondir ses points de vue à la lumière des récents développements dans la réglementation des fonds propres des banques américaines. L’Association des banquiers canadiens a renvoyé les questions au BSIF. En juillet, l’ABC a déclaré qu’elle attendait avec impatience d’autres informations de la part de l’organisme de réglementation canadien à la lumière de son examen de la mise en œuvre des réformes des fonds propres dans d’autres pays.

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