Emmanuel Macron et Donald Tusk ont réaffirmé leur soutien à l’Ukraine, tout en abordant la création d’une force de protection. Malgré l’importance d’une telle initiative, Tusk a rejeté l’envoi de troupes. Macron souhaite renforcer la sécurité européenne face aux menaces russes, avec des discussions sur l’envoi de brigades. Cependant, la Pologne reste prudente, doutant de l’efficacité des actions militaires européennes, un sentiment partagé par les pays baltes. Un expert souligne que sans dissuasion, un conflit plus large est probable.
Unis pour l’Ukraine : Le soutien de Macron et Tusk
Lors d’une réunion récente, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk ont réaffirmé leur engagement envers l’Ukraine. Tusk a déclaré : « Aujourd’hui, nous sommes comme une équipe », soulignant l’importance d’une paix juste déterminée par Kiev elle-même, un objectif que l’Europe doit garantir.
Les défis d’une force de protection étrangère
Malgré ce soutien affiché, Macron espérait des résultats plus tangibles lors de sa visite à Varsovie, cherchant à convaincre ses alliés de l’OTAN de soutenir son projet de création d’une force de protection. Cependant, Tusk a clairement rejeté cette proposition, affirmant : « Nous ne prévoyons pas de telles actions actuellement ». Cette discussion sur l’envoi de troupes en Ukraine survient dans un contexte de tensions croissantes sur le front.
Macron a évoqué pour la première fois cette nécessité en février, et a précisé en mai que la présence de troupes pourrait devenir essentielle si les forces russes venaient à rompre les lignes ukrainiennes. Son ministre des Affaires étrangères a souligné que chaque avancée de Moscou représente une menace croissante pour l’Europe.
Avec l’élection de Donald Trump, la question du rôle de l’Europe est devenue plus pressante, le républicain plaidant pour un cessez-le-feu rapide. Bien que les détails restent flous, son équipe évoque souvent un gel du conflit le long de la ligne de front actuelle, sans toutefois envisager d’envoyer des troupes américaines pour superviser cette situation.
Macron aspire à un rôle de sécurité plus autonome pour l’Europe et se positionne comme le leader d’une coalition de pays volontaires prêts à soutenir l’Ukraine, face à une OTAN limitée par le scepticisme de plusieurs capitales. Depuis l’automne, il a multiplié les visites auprès des pays partenaires, notamment le Royaume-Uni, la Scandinavie et les pays baltes.
Des discussions entre Londres et Paris portent sur l’envoi de troupes en Ukraine pour dissuader la Russie en cas de cessez-le-feu. L’idée serait de déployer environ cinq brigades, avec des effectifs estimés entre 25 000 et 40 000 soldats, chaque nation de la coalition prenant le rôle de leader pour une brigade.
Le président ukrainien a récemment déclaré qu’une telle force pourrait constituer une garantie de sécurité, bien que la Russie s’y oppose fermement. Les Britanniques et les Français voient en la Pologne un partenaire essentiel en raison de sa forte armée et de son soutien à l’Ukraine. Cependant, le gouvernement polonais a déjà exprimé ses réserves, notamment par la voix de son ministre de la Défense, excluant l’envoi de troupes polonaises.
La Pologne, qui a toujours compté sur la protection des États-Unis depuis la fin de la guerre froide, demeure sceptique face aux initiatives militaires européennes. Ce sentiment de prudence est partagé par les pays baltes, qui doutent également de la capacité d’action de Macron, dont l’autorité politique semble affaiblie.
Un expert militaire récemment revenu d’une conférence en Lituanie a noté un consensus sur la nécessité d’une force d’intervention européenne. Il a averti que sans une dissuasion suffisante et des garanties de sécurité, un conflit de plus grande envergure est très probable en cas de cessez-le-feu. Cette situation pourrait inciter les Européens à poursuivre leurs projets de mission militaire en Ukraine malgré leurs réserves.