Le match entre la Suisse et la Serbie, prévu au Letzigrund de Zurich, suscite des tensions en raison de l’histoire complexe entourant le Kosovo. Lors de leur rencontre précédente à Leskovac, des incidents ont eu lieu, entraînant des sanctions de l’Uefa contre la fédération serbe. Les mesures de sécurité pour le prochain match sont encore floues, bien que la police et l’association de football adoptent une approche prudente pour éviter des provocations et garantir la sécurité des spectateurs.
Le choc footballistique entre la Suisse et la Serbie est chargé d’histoires captivantes, tant sur le terrain qu’en dehors. Lors de leur récente rencontre à Leskovac, il y a un peu plus de cinq semaines, l’ambiance au stade Dubocica était électrique, mais tendue. Les spectateurs ont accueilli l’hymne national suisse avec une symphonie de sifflets, tout comme ils l’ont fait lors des touches de balle de Granit Xhaka, le capitaine suisse.
Anticipation pour le Letzigrund
À Leskovac, les supporters locaux ont également chanté : « Le Kosovo est la Serbie », affirmant ainsi leur position sur la question du Kosovo, qu’ils considèrent comme un territoire serbe. Des drapeaux portant ce message, ainsi que d’autres affichant le symbole Z, visible en soutien à l’agression russe en Ukraine, étaient présents dans le stade. Le Kosovo a proclamé son indépendance en 2008, mais la Serbie, soutenue par des pays comme la Russie, ne la reconnaît toujours pas, ce qui engendre des tensions récurrentes dans les Balkans, notamment lors des matchs entre la Suisse et la Serbie. Granit Xhaka, avec ses origines kosovares, a déjà suscité des controverses par ses gestes lors de ces rencontres, notamment lors des Coupes du Monde 2018 et 2022.
Le prochain affrontement se profile au Letzigrund de Zurich. Jeudi après-midi, selon l’Association suisse de football (ASF), il restait 400 billets disponibles pour un stade pouvant accueillir 21 200 spectateurs. Parmi eux, 1 267 seront réservés aux fans serbes, avec d’autres supporters serbes probablement dispersés dans les différentes sections, tout comme ceux d’origine kosovare et albanaise, désireux de soutenir des joueurs tels que Granit Xhaka. La Suisse abrite une importante diaspora des deux nations.
Cette situation soulève plusieurs interrogations, notamment sur la possibilité que ce match à Zurich serve de plateforme pour des messages politiques. De plus, quelles seront les mesures de sécurité mises en place autour et dans le Letzigrund ?
Pour l’heure, l’association de football et la police municipale de Zurich adoptent une approche prudente avant le match. L’association évite de communiquer des détails sur la situation actuelle et les dispositifs de sécurité. La police, qui sera en charge de la sécurité hors du stade, ne divulgue pas d’informations précises « pour des raisons tactiques », bien qu’elle ne considère pas cette rencontre comme un match à haut risque.
Sanctions suite à la première rencontre
Lors du premier match à Leskovac, où la Suisse a été battue 0-2, la fédération serbe de football avait mis en place plusieurs mesures pour renforcer la sécurité. Une forte présence policière était visible à l’entrée et autour du stade, avec des billets personnalisés nécessitant une vérification d’identité à l’entrée.
En théorie, seuls les drapeaux serbes et suisses étaient autorisés, et les spectateurs étaient invités à éviter les chants provocateurs. La fédération serbe avait souligné qu’elle était sous surveillance de l’Uefa et avait appelé à un comportement respectueux. Cependant, malgré ces mesures, plusieurs infractions aux règlements de l’Uefa ont été constatées lors de ce match. En conséquence, la fédération serbe a été sanctionnée par l’Uefa avec des amendes totalisant 52 500 euros, principalement en raison des sifflets durant l’hymne national suisse et pour des « messages provocateurs ». De plus, l’Uefa a imposé une interdiction de stade pour « comportements discriminatoires » des supporters serbes, initialement pour deux ans avec sursis. La fédération serbe avait déjà été pénalisée pour des comportements similaires lors de l’Euro en Allemagne l’été dernier.