La pêche commerciale à la morue à Terre-Neuve-et-Labrador ne devrait pas rouvrir, selon les pêcheurs

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ST. JOHN’S — Exactement 32 ans après que le gouvernement fédéral a imposé un moratoire sur la pêche commerciale à la morue à Terre-Neuve-et-Labrador, les pêcheurs de la province ont exigé mardi qu’Ottawa le rétablisse.

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Greg Pretty, président du syndicat de 14 000 membres représentant les pêcheurs côtiers, affirme que les stocks de morue du Nord ne se sont pas suffisamment rétablis pour être à nouveau pêchés par ce qu’il appelle des « chalutiers hauturiers ».

« C’est un désastre, un désastre absolu », a déclaré Pretty lors d’une conférence de presse à St. John’s, ajoutant : « Il y aura des pétitions et des manifestations jusqu’à ce que nous résolvions ce problème. »

Le ministère des Pêches a annoncé la semaine dernière qu’il mettrait fin au moratoire et rétablirait la pêche commerciale à la morue, qualifiant cette décision de « étape historique pour les Terre-Neuviens et les Labradoriens ».

La saison 2024 comporterait un total autorisé de prises canadiennes de 18 000 tonnes, dont environ 84 % seraient réservées aux pêcheurs côtiers.

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Pretty a déclaré qu’environ 1 000 tonnes seront destinées aux flottes de pêche hauturière canadiennes et étrangères.

Selon le ministère des Pêches, les pêcheurs côtiers exploitent des bateaux plus petits, généralement moins de 20 mètres, et ils pêchent plus près du rivage que les bateaux hauturiers, qui mesurent plus de 30 mètres. Pretty a déclaré que les bateaux hauturiers sont « destructeurs pour l’environnement » et ne contribuent pas à la durabilité à long terme des communautés côtières de la province.

Le moratoire sur la pêche à la morue du Nord au large de Terre-Neuve-et-Labrador a commencé le 2 juillet 1992. La morue du Nord était autrefois l’épine dorsale de l’industrie de la pêche de la province, vieille de 400 ans, mais les stocks se sont effondrés au début des années 1990 en raison de la surpêche, de la mauvaise gestion et des conditions environnementales changeantes. Le moratoire a mis à mal l’économie de la province et a mis fin à un mode de vie pour de nombreuses communautés côtières.

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En 2006, une petite pêcherie dite « d’intendance » a été lancée, ce qui a permis aux pêcheurs côtiers de pêcher de petites quantités de morues ; l’année dernière, les prises autorisées étaient de 13 000 tonnes. Les scientifiques ont surveillé les prises et utilisé les informations pour évaluer les stocks et prendre des décisions de gestion concernant le rétablissement de l’espèce.

Pretty a demandé à Ottawa de rétablir la pêche de gestion plutôt que de rouvrir une pêche commerciale qui autorise les bateaux hauturiers. Après la conférence de presse de mardi, le syndicat a partagé une lettre de 2015 qu’il a reçue des libéraux fédéraux promettant d’allouer les 115 000 premières tonnes d’une pêche commerciale de morue aux pêcheurs côtiers. Pretty a demandé aux libéraux de réaffirmer cet engagement.

Le ministère des Pêches n’a pas répondu directement lorsqu’on lui a demandé pourquoi il avait autorisé les navires hauturiers à participer à la pêche à la morue cette année.

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« Il est important de bien faire les choses, et c’est pourquoi nous allons reconstruire cette pêcherie avec prudence, mais avec optimisme », a déclaré le porte-parole Gabriel Bourget dans un communiqué envoyé par courriel.

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Selon le communiqué, la ministre des Pêches, Diane Lebouthillier, a rencontré « à plusieurs reprises » le syndicat pour discuter de la morue du Nord. Le ministère travaille avec l’industrie, les gouvernements et les communautés autochtones pour développer les pêches de la province « de manière durable et économiquement prospère », a déclaré M. Bourget.

Le pêcheur Glen Newbury, membre du comité exécutif de la FFAW, s’étonne d’être présent à une conférence de presse 32 ans après l’annonce dévastatrice du moratoire, demandant à Ottawa de le rétablir.

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« Nous, les pêcheurs, avons fait de notre mieux au cours de toutes ces années pour maintenir et reconstituer nos stocks de morue et revenir à la pêche à la morue, qui a fait la force de Terre-Neuve », a déclaré Newbury aux journalistes.

Il a déclaré craindre que les stocks soient à nouveau épuisés « d’ici quelques années » si la flotte hauturière était autorisée à les pêcher.

« Nous allons revenir plus loin que là où nous avons commencé », a déclaré Newbury.

Les néo-démocrates fédéraux affirment appuyer la position du syndicat.

« J’exhorte le gouvernement fédéral à rétablir la pêche de protection après que les libéraux ont rompu leurs propres promesses en autorisant les chalutiers hauturiers à reprendre la mer », a déclaré Lisa Marie Barron, porte-parole du NPD en matière de pêche et d’océans, dans un communiqué de presse mardi. « Le retour à une pêche de protection est la seule solution. »

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