La révolution des play-offs en Suisse, introduite il y a près de 40 ans, a transformé le hockey sur glace, suscitant à la fois enthousiasme et craintes d’américanisation. Les joueurs, souvent perçus comme des guerriers, font face à des sacrifices considérables, allant jusqu’à jouer blessés. Avec l’augmentation des exigences du calendrier, la santé des athlètes devient une préoccupation croissante. L’annonce de la Coupe du Monde de Hockey en 2028 invite à repenser l’organisation des matchs pour concilier rentabilité et bien-être des joueurs.
La Révolution des Play-offs en Suisse
Il y a près de 40 ans, les play-offs ont fait leur apparition en Suisse, suscitant des débats passionnés parmi les puristes qui craignaient une « américanisation » du sport. Cette nouvelle formule de qualification, suivie des quarts de finale, des demi-finales et des finales, a non seulement été adoptée, mais elle a également connu un immense succès. Les play-offs sont devenus le creuset d’émotions intenses, de légendes et d’histoires qui résonnent à travers le temps.
Les Sacrifices des Joueurs de Hockey
Le concept de play-off a indéniablement contribué à forger l’image de guerriers du hockey sur glace. Les récits de joueurs défiant la douleur et les blessures sont légion. Par exemple, Bobby Baun, défenseur à Toronto, a joué en 1964 avec une jambe fracturée, inscrivant le but décisif en prolongation pour remporter la Coupe Stanley. Son attitude résiliente était emblématique de l’époque : « La douleur ne m’a jamais vraiment gêné, » a-t-il déclaré plus tard.
Chris McSorley, ancien joueur, a partagé son expérience douloureuse : « Je me suis cassé la jambe à Toledo, mais j’ai enlevé le plâtre après seulement quatre jours pour aider l’équipe. » De tels sacrifices étaient monnaie courante, et les analgésiques étaient ingérés sans hésitation. En Suisse, les histoires de joueurs comme Gil Montandon, qui a joué avec un ligament croisé déchiré, illustrent cette bravoure.
L’intensité des play-offs est telle qu’il n’est pas rare que les athlètes se fassent des injections pour rester en forme. Le rythme soutenu des matchs, souvent tous les deux jours, laisse peu de place à la récupération. Selon Martin Steinegger, « Il n’y a pas de temps pour autre chose que le hockey. » Les joueurs peuvent même envoyer leur famille à l’hôtel pour éviter les distractions.
Cependant, la prise de conscience des risques pour la santé a évolué. Les dirigeants, comme Sven Leuenberger du ZSC, soulignent la nécessité de préserver la condition physique des joueurs face à un calendrier exigeant. Le ZSC a dû jongler avec une multitude de matchs, y compris ceux de la Champions Hockey League, ce qui soulève des questions sur la durabilité d’un tel rythme.
Avec l’annonce de la Coupe du Monde de Hockey en 2028, il est impératif de repenser le calendrier. Les doubles journées de matchs, qui augmentent le risque de blessures, nécessitent une attention particulière. Beat Schwegler, médecin de l’équipe du EV Zug, a souligné que les clubs privilégient les soirs de week-end pour maximiser les revenus, mais cela pourrait nuire à la santé des joueurs à long terme.
Alors que le contrat de télévision arrive à expiration en 2027, une opportunité se présente pour réévaluer le calendrier du hockey. Les exemples d’autres ligues, comme la DEL, montrent qu’un changement est possible. L’avenir du hockey suisse pourrait nécessiter un équilibre entre la rentabilité et le bien-être des joueurs.