Des gains de recettes plus faibles que prévu soulèveraient des questions sur les avantages des changements fiscaux, qui ont fait l’objet de nombreuses critiques.
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Il est peu probable que la décision du Canada d’augmenter le taux d’inclusion des gains en capital génère autant de liquidités que le gouvernement de Justin Trudeau l’espère, selon un groupe de recherche.
Les changements ajouteront 3,3 milliards de dollars nets aux revenus du gouvernement fédéral provenant des particuliers sur cinq ans, selon un document publié jeudi par l’Institut CD Howe.
Cela représente moins de 40 pour cent des 8,8 milliards de dollars prévus par le gouvernement lorsque la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a proposé des modifications fiscales en avril.
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Les auteurs du document affirment que l’écart entre les estimations est dû à des hypothèses différentes concernant les recettes de l’impôt sur le revenu des particuliers et à la « nature cyclique de la réalisation des plus-values et aux ajustements que les entreprises et les particuliers peuvent apporter en réponse au changement fiscal ».
Le directeur parlementaire du budget, l’organisme de surveillance budgétaire du pays, a également prévu que les gains de revenus finiraient par diminuer, affirmant que l’augmentation de l’impôt n’ajouterait que 5,8 milliards de dollars aux recettes de l’impôt sur le revenu des particuliers.
En juin, le gouvernement fédéral a augmenté le taux d’inclusion de la moitié aux deux tiers pour les gains de plus de 250 000 $ gagnés par les particuliers. Cette augmentation plus large, qui touche également les entreprises et à quelques exceptions près, a suscité la colère des groupes d’entreprises et de certains économistes.
Des gains de recettes plus faibles que prévu soulèveraient des questions sur les avantages des changements fiscaux, qui ont fait l’objet de nombreuses critiques à une époque où la faiblesse des investissements des entreprises et le retard de la productivité pèsent déjà sur les perspectives de croissance à long terme de l’économie.
Le gouvernement libéral affirme qu’il demande aux Canadiens les plus riches de contribuer à payer la facture des nouvelles dépenses destinées à rendre le logement plus abordable et à améliorer la vie des jeunes. Freeland a promis de plafonner le déficit du pays à environ 40 milliards de dollars, et l’augmentation du remboursement de la dette a érodé la capacité de déployer de nouveaux programmes sociaux, pierre angulaire de la gouvernance financière de Trudeau.
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Dans le document, les auteurs notent que les estimations du gouvernement concernant le produit de l’impôt sur le revenu des sociétés résultant des modifications fiscales semblent « plausibles », bien qu’ils ne les modélisent pas. Le ministère des Finances évalue ce montant à 10,6 milliards de dollars.
Quant aux recettes de l’impôt sur le revenu des particuliers, les auteurs soulignent que le budget manque de détails sur les hypothèses qui sous-tendent les estimations du gouvernement, de sorte qu’ils ne peuvent pas expliquer pleinement la différence. Cependant, plusieurs facteurs peuvent expliquer cet écart.
Premièrement, les auteurs affirment que les données les plus récentes datent de l’année fiscale 2021, lorsque les taux d’intérêt proches de zéro, les mesures de relance budgétaire et l’assouplissement quantitatif ont fait augmenter la demande d’actifs. Ils ont pris en compte la nature cyclique des plus-values réalisées dans leurs projections, mais ne savent pas dans quelle mesure le gouvernement a fait de même.
Ils notent également que l’impôt minimum alternatif récemment réformé – qui impose un niveau d’imposition de base à ceux qui réclament certaines déductions, exemptions ou crédits – interagira avec le taux d’inclusion plus élevé des gains en capital, limitant les revenus supplémentaires provenant de ces derniers.
En outre, leurs projections tiennent compte de la réaction des contribuables aux changements dans l’impôt sur les plus-values en ajustant le calendrier et le montant de leur réalisation. Enfin, le taux d’inclusion plus élevé au niveau des entreprises réduira les gains en capital non imposables qui peuvent être distribués aux propriétaires sous forme de dividendes non imposables, augmentant ainsi les recettes fiscales sur le revenu des particuliers.
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L’impôt sur le revenu des particuliers s’est élevé à 208 milliards de dollars au cours de l’exercice 2022-2023, tandis que l’impôt sur le revenu des sociétés s’est élevé à 94 milliards de dollars.
Les sondages suggèrent qu’une proportion légèrement plus élevée de Canadiens ont une opinion négative plutôt que positive de la hausse de l’impôt sur les gains en capital. Quelque 45 pour cent ont déclaré que le changement réduirait les investissements et affaiblirait l’économie, tandis que 38 pour cent pensaient qu’il était juste et contribuerait à réduire l’écart entre les riches et les pauvres, selon un sondage réalisé en avril par Nanos Research pour Bloomberg News.
— Avec des reportages supplémentaires de Jay Zhao-Murray.
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