Pour certains d’entre nous, rien n’est plus exaspérant qu’un gadget qui cesse de fonctionner en raison d’un changement de logiciel. Comme nous l’avons souvent évoqué ici sur Ars, les startups et les grandes entreprises technologiques sont coupables de rendre le matériel obsolète et/ou de le dépouiller de ses fonctions essentielles. Les groupes de consommateurs exhortent la Federal Trade Commission à s’impliquer.
Dans une lettre envoyée aujourd’hui à Samuel Levine, directeur du Bureau de la protection des consommateurs de la FTC, et à Serena Viswanathan, directrice adjointe de la Division des pratiques publicitaires de la FTC, des représentants de 17 groupes, dont Consumer Reports, le PIRG américain et iFixit, ont exhorté la FTC à fournir des « directives claires » sur le partage de connexion logiciel. Selon la lettre, le partage de connexion logiciel consiste à « rendre les fonctions d’un appareil dépendantes d’un logiciel intégré qui relie l’appareil aux serveurs d’un fabricant ». En l’état actuel des choses, cette pratique nuit aux clients par des « pratiques déloyales et trompeuses », comme le blocage soudain de fonctionnalités derrière un abonnement (comme l’a récemment fait le berceau intelligent Snoo) ou le blocage d’appareils déjà achetés, comme l’a fait Spotify avec son Car Thing.
La lettre adressée à la FTC soutient que de telles pratiques entravent la capacité des propriétaires à posséder leur matériel.
« Bien que la FTC ait pris quelques mesures limitées concernant cette question, un manque de clarté et d’application a conduit à un écosystème dans lequel les consommateurs ne peuvent pas compter de manière fiable sur la durabilité des produits connectés qu’ils achètent », peut-on lire dans la lettre.
« La mort par mille coupures »
La lettre, signée par des membres de l’Electronic Frontier Foundation, du Software Freedom Conservancy et du Repair Cafe, compare la perte de fonctionnalités sur des appareils déjà achetés à une « mort par mille coupures ». En plus de perdre ce que les utilisateurs peuvent considérer comme des fonctionnalités critiques, les appareils peuvent également perdre leur valeur de revente lorsque leurs capacités sont modifiées après l’achat.
Le mois dernier, par exemple, Peloton a mis en place un système qui interdira à son nouveau propriétaire de mettre en service ses appareils d’occasion tant que les frais d’activation de 95 $ ne seront pas acquittés. Les critiques affirment que cette mesure nuit au marché de l’occasion, qui bénéficie aux consommateurs et permet aux appareils intelligents et coûteux d’éviter de devenir des déchets électroniques.
La lettre cite de nombreux appareils qui ont été soudainement gênés de manière significative, voire totale, par des mises à jour logicielles. Par exemple, la lettre, citant le rapport d’Ars, pointe du doigt les brosses à dents Oral-B qui ont perdu la fonctionnalité Amazon Alexa. Elle mentionne également les Google Dropcams, les Amazon Halos et bien d’autres exemples (dans certains cas, mais pas tous, les clients se sont vu proposer un remboursement).
Proposition d’orientation de la FTC
La lettre suggère des directives de la FTC qui, selon les auteurs, pourraient aider les acheteurs à décider si un gadget intelligent vaut la peine d’être investi. Cela inclut l’obligation de « divulguer un temps d’assistance minimum garanti sur l’emballage du produit » :
Les entreprises doivent planifier et communiquer au consommateur leurs plans en matière de mises à jour de sécurité, mais aussi leurs ressources d’ingénierie et de cloud computing prévues pour maintenir un produit fonctionnel jusqu’à une certaine date. Cette date peut être prolongée à la discrétion de l’entreprise…