jeudi, décembre 26, 2024

La dynamique du streaming : une année tumultueuse s’achève alors que des défis d’abonnés se profilent à l’horizon.

L’évolution du streaming se complexifie avec la décision de Netflix de ne plus communiquer ses chiffres d’abonnés à partir de 2025, privilégiant d’autres indicateurs de performance. Cette tendance pourrait influencer d’autres acteurs comme Apple et Amazon. L’année 2024 a été marquée par des ajustements dans le secteur, avec une montée de la publicité et une baisse des tarifs attractifs. Des analyses des performances de services comme Apple TV+ et Disney+ révèlent des défis persistants et des stratégies variées pour attirer les abonnés.

Suivre l’évolution du streaming n’a jamais été une tâche simple, surtout avec la multitude de données dissimulées dans les systèmes des entreprises. Cependant, cela va devenir encore plus complexe en 2025.

À partir du premier trimestre de 2025, Netflix va arrêter de divulguer ses chiffres d’abonnés, une métrique qui a longtemps été considérée comme le baromètre ultime du secteur. L’entreprise explique que le temps d’engagement, les bénéfices d’exploitation et les revenus fournissent des indicateurs de performance plus pertinents, considérant le nombre d’abonnés comme « un simple aspect de notre croissance ».

Cette décision pourrait inciter d’autres concurrents à adopter la même approche (Apple et Amazon ont déjà une longue expérience pour dissimuler leurs résultats de streaming sous des couches de rapports techniques). Avant d’entrer dans cette nouvelle ère teintée d’incertitude, marquée par des regroupements, des fusions et des acquisitions ainsi que des diffusions en direct à grande échelle, il est pertinent de faire le point sur l’année tumultueuse qui s’achève.

Le streaming continue d’être le moteur palpitant d’un paysage de divertissement en constante évolution, attirant encore de nombreux acteurs vers des défis inédits. Comparé à l’âge d’or de la télévision payante, le secteur du streaming a connu une correction nécessaire en 2024, suite à la « grande correction de Netflix » en 2023. Ce qui était autrefois perçu comme un domaine exempt de publicité est désormais dominé par celle-ci. Les tarifs, initialement très attractifs, ont connu une flambée spectaculaire, tandis que les dépenses en contenu, bien que toujours élevées, ont été revues à la baisse pour répondre aux exigences de rentabilité de Wall Street. Pourtant, malgré ces bouleversements, de nombreuses séries, films et événements ont su toucher le public, même si nous avons eu du mal à suivre les événements lors de ce vendredi soir de novembre.

Voici, par ordre alphabétique, un aperçu des performances des sept principaux services de streaming en 2024 et leurs perspectives pour 2025 :

Apple TV+

Le succès de Presumed Innocent a suivi les traces de Ted Lasso du côté comique, se transformant en une véritable franchise dramatique. Apple TV+ a présenté de nombreux drames salués par la critique, tels que Pachinko, Severance et Slow Horses. La série limitée Disclosure a également suscité des débats cette année, mais Presumed Innocent a ouvert de nouvelles avenues pour Apple.

En ce qui concerne le film Wolfs avec George Clooney et Brad Pitt, Apple a d’abord prévu une sortie en salles importante, mais a modifié ses plans en réponse aux résultats décevants du film Fly Me to the Moon. Après une semaine en salles, Wolfs sera diffusé en streaming. Bien qu’une suite ait été annoncée avant même la sortie, le réalisateur Jon Watts a exprimé des doutes quant à la collaboration créative avec Apple.

Un chemin vers l’essentiel. Depuis son lancement tumultueux il y a plus de cinq ans, Apple TV+ a parcouru un long chemin. Toutefois, malgré un abonnement maintenant fixé à 10 $ par mois, elle reste relativement limitée en contenu. Contrairement à d’autres plateformes qui attirent les abonnés avec des titres tiers, Apple doit-elle pouvoir offrir suffisamment de nouvelles saisons captivantes de ses originaux pour réduire le taux de désabonnement ?

La publicité fera-t-elle son entrée ? Apple TV+ se distingue en n’ayant pas de niveau publicitaire, ce qui est inhabituel parmi les principales plateformes de SVOD. Bien que l’ajout de publicités pourrait engendrer des revenus supplémentaires, cela irait à l’encontre de la stratégie de l’entreprise qui vise à combiner Apple TV+ avec des services comme Apple Music et iCloud.

Disney+

Disney a incontestablement renforcé sa position dans le streaming grâce à l’intégration de contenu de Hulu et ESPN+ sur Disney+, offrant ainsi une expérience plus cohérente aux abonnés. Cette stratégie a permis de résoudre l’un des principaux défis de l’entreprise : une interface de contenu complexe et difficile à naviguer. Aujourd’hui, Disney+ est devenu un guichet unique pour tout ce que la Maison de la Souris propose.

Bien que Disney ait enregistré un bénéfice dans le streaming pour la première fois cette année, cette réussite repose largement sur les performances sportives d’ESPN+. À l’inverse, Disney+ et Hulu demeurent non rentables individuellement, avec une croissance des abonnés lente. Disney+ a terminé l’année fiscale avec une augmentation modeste de 2 % des abonnés domestiques, malgré un box-office florissant.

Un des problèmes récurrents pour Disney est son hésitation à se prononcer sur des sujets sensibles, ce qui affecte négativement ses offres de streaming. Cette année, la série The Acolyte a été annulée pour des raisons financières après avoir été la cible d’attaques en ligne, provoquant des réactions de la part des acteurs. Récemment, Disney a également été critiqué pour avoir retiré une intrigue transgenre de sa prochaine série animée Win or Lose. De telles controverses semblent fréquentes pour Disney, et la compagnie pourrait bénéficier d’un engagement plus fort envers ses valeurs fondamentales au lieu de céder face à la pression extérieure.

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