Le MDN recevra le prix « Réalisation exceptionnelle en matière de secret gouvernemental » pour avoir mis trois ans à répondre à une demande d’accès à l’information.
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Les tentatives de la Défense nationale de dissimuler les coûts d’un projet de construction de navires de guerre de plusieurs milliards de dollars lui ont valu un prix très secret décerné par une organisation journalistique nationale.
La Défense nationale recevra le prix « Réalisation exceptionnelle en matière de secret gouvernemental » pour avoir mis trois ans à répondre à une demande d’accès à l’information sur le coût du programme des navires de combat de surface canadiens.
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Cet honneur douteux est décerné chaque année par l’Association canadienne des journalistes. Les prix Code of Silence attirent l’attention du public sur les agences gouvernementales ou financées par l’État qui travaillent dur pour cacher des informations auxquelles le public a droit en vertu de la législation sur l’accès à l’information.
Les tentatives du ministère de dissimuler les coûts du projet, demandées par le chercheur d’Ottawa Ken Rubin en utilisant la loi sur l’accès à l’information, ont été relatées dans un article publié en janvier dans ce journal.
Rubin a finalement reçu 1 700 pages de documents, mais tous les détails sur ce que les contribuables avaient dépensé jusqu’à présent et sur le type de travail effectué par Irving Shipbuilding pour cet argent ont été censurés.
Les critiques ont qualifié le projet de navire de combat canadien (CSC), le plus gros achat unique de l’histoire du Canada, de gouffre financier sans fond avec peu de responsabilité ou de surveillance. Le directeur parlementaire du budget a indiqué que le SCC coûterait plus de 80 milliards de dollars.
La Défense nationale a également tenté d’induire ce journal en erreur en prétendant qu’il avait fallu trois ans pour produire les documents parce que Rubin avait demandé 20 ans de documents. Lorsqu’il a été contesté sur cette affirmation, le ministère a reconnu que ce n’était pas vrai.
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« Induire les journalistes en erreur et rendre 1 700 pages de documents censurés à un chercheur posant une simple question est à la fois kafkaïen et indéfendable », a déclaré Brent Jolly, président de l’Association canadienne des journalistes, dans un communiqué. «Cela démontre un manque de respect exaspérant à l’égard de l’intelligence des Canadiens et de leur droit de savoir comment l’argent de leurs impôts est dépensé.»
La Défense nationale n’a pas répondu aux commentaires.
Le prix du secret décerné à la Défense nationale souligne également les trois années qu’il a fallu pour divulguer à CBC News les documents sur ce qui est désormais connu dans les cercles de la défense sous le nom de fiasco du loup. Dans cette affaire, des officiers militaires ont raté un exercice de propagande en 2020 au cours duquel ils tentaient de répandre de la désinformation sur les loups déchaînés en Nouvelle-Écosse.
Dans son témoignage du 12 février devant le comité de la défense de la Chambre des communes, Taylor Paxton, secrétaire général de la Défense nationale, a déclaré que le personnel du ministère travaille très fort pour garantir que les demandes d’accès reçoivent une réponse dans les 30 jours requis par la loi. « Parfois, cela prend plus de 30 jours », a-t-elle déclaré aux députés.
Le ministre de la Défense, Bill Blair, a cependant reconnu devant le même comité que son ministère violait la loi dans 40 pour cent des cas en ne respectant pas les délais légaux.
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Les critiques ont souligné que l’armée et la Défense nationale s’orientent vers davantage de secret, alors même que le gouvernement fédéral libère des milliards de dollars en dépenses supplémentaires.
Le comité a également appris que le ministère continue de retenir un large éventail de documents, y compris des documents sur la construction navale et les avions de combat, ainsi que des dossiers nécessaires aux survivants d’agressions sexuelles militaires à des fins juridiques.
En outre, certains anciens soldats se sont plaints d’avoir à se battre pour obtenir que l’armée fournisse les documents nécessaires aux demandes de prestations médicales.
Le niveau de secret a également été étendu à ce qui était autrefois des documents ordinaires. Quelques jours seulement après que le plus haut soldat canadien ait publiquement plaidé en faveur d’une plus grande ouverture sur les questions de défense, son bureau a refusé de publier une copie de ce discours.
Au lieu de cela, le bureau du chef d’état-major de la Défense, le général Wayne Eyre, a suggéré que si ce journal voulait une copie du discours qu’il a prononcé en public le 7 mars, il devrait soumettre une demande en vertu de la loi sur l’accès à l’information.
Le bureau d’Eyre a également refusé d’expliquer pourquoi il refusait de divulguer une copie écrite du discours prononcé lors d’une conférence de défense à Ottawa. Auparavant, les Forces canadiennes fournissaient non seulement des transcriptions de ces discours, mais les publiaient également en ligne. Une copie du discours prononcé par le ministre de la Défense Bill Blair lors de la même conférence le même jour a été publiée sur un site Web du gouvernement fédéral.
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