Howard Levitt : La question qui aurait dû être posée au tribunal était de savoir si le code d’éthique du collège allait trop loin.
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Je peux prédire une chose avec certitude à propos de quiconque lira le Décision de la Cour de l’Ontario concernant Jordan Peterson et le Collège des Psychologues : ils seront frappés d’un ennui accablant.
Comme l’a dit le tribunal : « La question dans cette affaire est de savoir si la décision du comité d’ordonner au Dr Peterson de suivre un SCERP (rééducation corrective) était raisonnable ».
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La décision indique essentiellement que le tribunal n’annulera pas la décision du Collège des psychologues parce que, qu’il soit d’accord ou non avec la décision, elle n’a pas satisfait au critère d’être si manifestement déraisonnable que le tribunal devinerait le collège. Selon le tribunal, c’est le collège, et non le tribunal, qui est l’organisme expert dans son domaine.
C’est le critère juridique approprié énoncé par le Cour suprême du Canadadans l’affaire Vavilov, pour la révision de la décision de tout tribunal administratif, qu’il s’agisse de la Commission du travail, de la Commission d’appel de l’immigration, de la Commission des propriétaires et des locataires ou de tout autre organisme administratif.
Mais cette décision et ce résultat posent deux problèmes importants. Premièrement, ce n’est pas le critère qui aurait dû être appliqué à cette affaire particulière (ce qui peut, par souci d’équité envers le tribunal, être fonction des arguments présentés devant lui par l’avocat). Deuxièmement, l’impact de cette décision est de permettre aux organismes réveillés du monde entier de discipliner les membres qui expriment des opinions impopulaires qui « offensent » quelqu’un. Bien sûr, si les sentiments politiques dominants changent, d’autres seront les prochains sur cette ligne de mire.
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Cette décision motivera inévitablement les ennemis politiques de tout membre d’un organisme de réglementation – qu’il s’agisse d’un avocat, d’un ostéopathe, d’un ingénieur ou, enfin, d’un psychologue – qui n’ont aucune base légale pour prétendre le contraire, à harceler cette personne en déposant des plaintes concernant son comportement. exprimé des opinions ou des écrits.
Si quelqu’un, par exemple, se plaignait de cette chronique, il pourrait déposer une plainte auprès du Barreau et me faire dépenser de l’argent, du temps et du stress pour me défendre. Il n’existe pas de véritable recours car il est difficile de poursuivre légalement quelqu’un pour avoir déposé une plainte disciplinaire, car ces plaintes sont privilégiées, c’est-à-dire protégées contre une poursuite pour diffamation.
Cette décision encouragera de telles plaintes futures. La décision répond également à la mauvaise question.
La question n’aurait pas dû être de savoir si la décision du Collège des psychologues était transparente et raisonnable compte tenu de son code d’éthique (et qu’il estime que Peterson avait sans doute violé), mais si le Collège a même la compétence légale pour élaborer un code d’éthique dans le domaine. qui interdisent en premier lieu la libre expression de ses membres, sans rapport avec leur pratique de psychologie clinique, en particulier si cette libre expression n’enfreint aucune loi, c’est-à-dire qu’elle n’était ni criminelle ni diffamatoire.
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Le point de départ du tribunal était que le collège n’avait pas agi de manière déraisonnable en concluant que Peterson avait violé son code d’éthique dans certaines de ses déclarations politiques. Mais la véritable question aurait dû être de savoir si la législation créant le collège l’autorisait à aller jusqu’à créer un code qui limite la liberté d’expression libre et légale de ses membres.
Après tout, les organismes professionnels de réglementation sont créés par la loi dans le but d’éduquer leurs membres, de garantir la compétence et de protéger le public contre les fautes professionnelles dans les domaines qu’ils ont choisis. Les déclarations politiques de Peterson attaquent Le juge Trudeau, Gerald Butts, etc., n’avaient rien à voir avec aucun de ces mandats législatifs. Et ils n’avaient rien à voir avec sa pratique de la psychologie (qu’il ne pratique plus depuis plusieurs années). Aucun des plaignants n’était même ses patients.
Dans cette affaire, le tribunal a semblé considérer le code d’éthique du collège comme acquis, quelque chose qu’il avait le droit d’imposer et a donc soutenu le droit du collège de forcer Peterson à suivre des cours de rééducation à ses frais comme prélude à d’éventuelles mesures disciplinaires futures. si sa rééducation ne freine pas ses futurs commentaires politiques « offensants ». La question qui aurait dû être posée au tribunal était de savoir si le code d’éthique lui-même allait trop loin et dépassait le mandat législatif de l’Ordre.
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Mon conseil est que Queens Park devrait revoir cette décision et adopter une législation empêchant les associations de réglementation de restreindre la liberté d’expression par ailleurs légale de leurs membres. C’est la solution simple à ce problème. Autrement, ceux dont les opinions sont différentes de celles de leurs instances dirigeantes et qui n’ont pas les ressources de Peterson pour riposter seront rapidement réduits au silence, d’une manière contraire à nos libertés.
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Cette décision du tribunal encouragera les associations professionnelles à adopter des codes d’éthique similaires qui répriment les activités licites qui, comme les commentaires politiques de Peterson, n’ont aucun rapport avec sa profession et sont offensantes pour certains. Et permettre aux attaques politiques contre les membres d’organismes professionnels de menacer leurs moyens de subsistance. En effet, cela est inévitable à la lumière de cette décision. Et ce serait très, très mauvais pour notre démocratie.
Howard Levitt est associé principal de Levitt Cheikh, avocats spécialisés en droit du travail et du droit du travail avec des bureaux à Toronto et à Hamilton. Il pratique le droit du travail dans huit provinces. Il est l’auteur de six livres, dont Law of Dismissal in Canada.
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