La croissance en amont passe au second plan alors que les majors des sables bitumineux injectent des milliards dans les rachats et les dividendes

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Les majors canadiennes des sables bitumineux investissent des bénéfices démesurés au deuxième trimestre pour racheter leurs propres actions, augmenter les paiements de dividendes et réduire la dette plutôt que d’investir dans la croissance en amont – une tendance qui pourrait se poursuivre au cours de la prochaine décennie alors que les entreprises font face à un certain nombre de vents contraires à l’augmentation production, selon les analystes qui suivent le secteur.

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Les prix élevés des matières premières et les marges de raffinage ont généré des bénéfices record pour les sociétés énergétiques au deuxième trimestre de 2022 et, à mi-chemin de la saison des résultats, les entreprises canadiennes ont jusqu’à présent choisi de retourner des milliards de liquidités excédentaires aux investisseurs.

« Nous nous sommes penchés assez fortement sur les rachats d’actions au deuxième trimestre », a déclaré le PDG de Cenovus Energy, Alex Pourbaix, lors d’une conférence téléphonique avec des investisseurs la semaine dernière. « Je soupçonne qu’à l’avenir, nous serons très concentrés sur la valeur actionnariale et nous chercherons l’un des deux – (rachats ou dividendes) – selon l’endroit où nous pensons que nous générons le plus d’avantages pour nos actionnaires. »

Les sociétés canadiennes de sables bitumineux semblent emboîter le pas aux sociétés énergétiques mondiales qui augmentent leurs dividendes et rachètent des actions alors que les prix de l’énergie ont augmenté dans un contexte de pénurie de l’offre et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

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CNRL a annoncé jeudi qu’elle avait généré environ 3,3 milliards de dollars de flux de trésorerie disponibles au cours du deuxième trimestre et qu’elle verserait un dividende en espèces spécial aux actionnaires de 1,50 $ par action ordinaire le 31 août.

Imperial Oil Limited a annoncé vendredi une multiplication par six de ses bénéfices au deuxième trimestre et a déclaré avoir restitué quelque 2,7 milliards de dollars aux actionnaires entre les rachats et un dividende trimestriel, mettant la société sur la bonne voie pour une deuxième année record consécutive pour les rendements en espèces.

MEG Energy a lancé un programme de rachat d’actions croissant au deuxième trimestre alors que la société atteignait un objectif de niveau d’endettement net de 1,7 milliard de dollars américains, déclenchant une allocation de 25 % des flux de trésorerie disponibles aux rachats d’actions. La société basée à Calgary a racheté quelque 7,24 millions d’actions ordinaires pour annulation jusqu’à présent cette année et s’est engagée à restituer 100% des flux de trésorerie disponibles aux actionnaires une fois qu’un plancher d’endettement net de 600 millions de dollars américains sera atteint.

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Cenovus a retourné environ 1 milliard de dollars aux actionnaires par le biais de rachats et de dividendes au cours du deuxième trimestre, la société ayant enregistré un bénéfice net de 2,4 milliards de dollars. Le producteur de pétrole a également triplé son dividende de base au cours du deuxième trimestre et a taquiné la possibilité d’un dividende spécial variable.

Alors que la manne de rachat est populaire auprès de la récolte actuelle d’investisseurs dans le secteur de l’énergie, certains critiques disent qu’elle enrichit les actionnaires et les dirigeants au détriment de la croissance à long terme de la production qui crée des emplois et des opportunités économiques.

Les entreprises ont également été critiquées par les consommateurs à propos des prix à la pompe et par un public fatigué des retards dans les efforts de décarbonation du secteur.

Les observateurs de l’industrie disent que la tendance actuelle de peu ou pas d’investissement dans la croissance en amont est compréhensible après près d’une décennie de prix déprimés et de volatilité qui ont entravé ou retardé les investissements dans la production – et qui pourraient se poursuivre pendant le reste de la décennie.

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« Nous avons vu un changement dans la mentalité des investisseurs derrière ces entreprises en termes de presque exiger de se concentrer sur la priorité de la valeur sur le volume », a déclaré Kevin Birn, analyste chez S&P Global, dans une interview. « Et nous voyons donc des vents contraires à la possibilité de sanctionner des investissements supplémentaires en amont et à cause de cela, cela se traduit par … moins d’investissements que ce à quoi nous nous attendions autrement dans l’environnement de prix que nous voyons. »

Un rapport récent de S&P Global Commodity Insights a suggéré que la production de sables bitumineux pourrait augmenter au cours de la prochaine décennie d’environ un demi-million de barils par jour – une augmentation substantielle – mais toujours inférieure aux prévisions précédentes. Plus des quatre cinquièmes de la croissance prévue devraient provenir de la montée en puissance, de l’optimisation et de l’achèvement de projets dans lesquels des capitaux ont déjà été investis, selon le rapport.

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Les inquiétudes concernant la probabilité d’un ralentissement de la demande de combustibles fossiles à long terme contribuent à freiner l’investissement. Les politiques fédérales, y compris le plafond proposé par le gouvernement Trudeau sur les émissions de pétrole et de gaz, pourraient encore assombrir la probabilité d’investissements dans le secteur, a déclaré Birn, co-auteur du rapport.

« Alors que nous regardons vers l’avenir, nous voyons une politique climatique de plus en plus ambitieuse qui se traduit par des prix plus élevés, ce qui contribue à l’incertitude quant à la capacité de ce secteur à continuer de croître au Canada », a déclaré Birn.

« Si vous pensez que le monde est peut-être sur une voie où la demande pourrait s’affaiblir dans un avenir proche, voire dans un avenir plus lointain, vous avez tendance à écarter le potentiel de croissance des projets qui prennent plus de temps à être mis en ligne que ceux qui sont plus immédiat.

Twitter [email protected] : @mpotkins