La croissance économique du Canada dépasse les prévisions, ce qui justifie une pause des taux d’intérêt

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L’économie canadienne a légèrement rebondi le mois dernier, mais a encore connu une faible croissance, ce qui plaide en faveur du maintien des taux par la banque centrale malgré une inflation qui reste élevée.

Les données préliminaires suggèrent que le produit intérieur brut a légèrement augmenté de 0,1 pour cent en août, a rapporté Statistique Canada le 29 septembre à Ottawa, alors que les baisses dans les secteurs de la vente au détail et du pétrole et du gaz ont compensé en partie les augmentations dans les secteurs du commerce de gros et de la finance.

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Cela fait suite à un chiffre stable du PIB en juillet, qui a manqué les attentes d’une augmentation de 0,1 pour cent dans une enquête Bloomberg.

Les obligations se sont redressées après la publication des chiffres, poussant le rendement de référence canadien sur deux ans à 4,876 pour cent, en baisse de plus de 4 points de base, le niveau intrajournalier le plus bas depuis le 19 septembre.

L’économie est désormais en bonne voie de croître à un taux annualisé de 0,2 pour cent au troisième trimestre, si la production de septembre reste stable. C’est plus faible que l’estimation consensuelle de 0,4 pour cent dans une enquête Bloomberg.

Même si cela signifie que le Canada pourrait échapper à une récession technique grâce à ce rebond après une contraction au deuxième trimestre, le rythme de la croissance est bien plus faible que les 2,6 pour cent observés au cours des trois premiers mois de cette année.

Le rapport souligne une économie qui traverse encore une période difficile, car les hausses de taux d’intérêt pèsent sur les ménages endettés et freinent leurs dépenses. Cela laisse la possibilité à la Banque du Canada de maintenir les coûts d’emprunt à court terme stables à la fin octobre, malgré une aggravation de l’inflation.

L’indice des prix à la consommation a augmenté de 4 pour cent en août, le deuxième mois consécutif d’accélération et le double de l’objectif de la banque centrale, avec une inflation sous-jacente toujours élevée.

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Le gouverneur Tiff Macklem et ses responsables comptaient sur un ralentissement de l’activité de consommation qui se traduirait par une hausse des prix plus lente dans les mois à venir. Ils sont restés sur la touche lors d’une décision sur les taux début septembre, affirmant que la demande excédentaire dans l’économie s’atténuait. Les données de vendredi soutiennent ce point de vue.

« Même si les pressions inflationnistes demeurent au-dessus de la fourchette cible de la Banque du Canada, le ralentissement de l’économie devrait donner aux banquiers centraux l’assurance que leur remède agit lentement », a déclaré Royce Mendes, chef de la stratégie macro chez Desjardins, dans un rapport aux investisseurs. « Alors que l’économie continue de ralentir suite aux effets décalés des hausses de taux, les pressions sur les prix devraient se dissiper davantage. »

Récession manufacturière

Il s’agit de la seule publication du PIB avant la prochaine décision sur les taux le 25 octobre, lorsque la banque publiera également une nouvelle série de projections économiques. La majorité des économistes interrogés par Bloomberg s’attendent à ce que le taux directeur soit maintenu à 5%, cinq prévisionnistes sur 30 prévoyant une hausse de 25 points de base.

En juillet, les industries de services ont augmenté de 0,1 pour cent, tandis que les secteurs de production de biens se sont contractés de 0,3 pour cent.

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Le secteur manufacturier – qui a eu la contribution négative la plus importante en juillet – a reculé de 1,5 pour cent, soit la deuxième contraction mensuelle consécutive, en raison d’une moindre formation de stocks. La grève dans les ports de Colombie-Britannique a le plus touché le secteur de la fabrication de produits chimiques, le sous-secteur ayant enregistré une baisse de 3,6 pour cent.

Le transport et l’entreposage se sont contractés de 0,2 pour cent, le transport aérien étant le principal contributeur au déclin du secteur. Les services professionnels, scientifiques et techniques ont reculé de 0,2 pour cent, pour la première fois en huit mois.

L’extraction de pétrole et de gaz a augmenté de 1,5 pour cent en juillet, soit une sixième hausse au cours des sept derniers mois. La finance et les assurances ont augmenté pour le troisième mois consécutif, en hausse de 0,3 pour cent. L’immobilier, la location et le crédit-bail ont légèrement augmenté de 0,1 pour cent, poursuivant leur croissance depuis novembre 2022.

Les industries minières, hors pétrole et gaz, ainsi que les services d’hébergement et de restauration ont augmenté en juillet, après avoir connu des baisses un mois plus tôt en raison des incendies de forêt. Le premier a augmenté de 4,2 pour cent et le second de 2,3 pour cent.

« Même si certaines perturbations ont compromis la « propreté » des récentes données sur le PIB, le tableau d’ensemble est que le Canada a vraiment du mal à croître en ce moment », a déclaré Robert Kavcic, économiste à la Banque de Montréal, dans un rapport aux investisseurs. Il a ajouté que le PIB réel semble « encore plus faible » si l’on considère que la population explose.

« La Banque du Canada a toujours les yeux rivés sur une inflation sous-jacente tenace et une croissance ferme des salaires, mais une croissance difficile plaide pour qu’elles restent sur la touche et s’appuient sur le resserrement déjà mis en place. »

Bloomberg.com

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