Des loyers élevés, des prix immobiliers en hausse et des emplois précaires compromettent l’avenir des jeunes en Europe, entraînant une baisse alarmante du taux de natalité. En 2023, l’UE a enregistré seulement 3,67 millions de naissances, un niveau jamais atteint depuis 1961. Les crises mondiales exacerbent les incertitudes économiques, rendant la parentalité difficile. Cette tendance pourrait avoir de graves conséquences sur l’économie européenne, notamment en matière de retraites et de compétitivité, malgré une population totale en augmentation grâce à l’immigration.
Des loyers exorbitants, des prix immobiliers en flèche et des emplois précaires : ce mélange explosif de crises mondiales compromet les aspirations d’avenir de nombreux jeunes. En Europe, le taux de natalité atteint des niveaux alarmants, menaçant la stabilité économique de la région.
Selon les dernières données d’Eurostat, le nombre de naissances dans l’Union Européenne a atteint un nouveau creux en 2023, avec environ 3,67 millions de bébés nés, un chiffre qui n’avait pas été observé depuis 1961. En 2022, le total était déjà tombé en dessous de 4 millions pour la première fois en plus de 60 ans, avec environ 3,88 millions de naissances. Ces chiffres révèlent une croissance démographique bien en deçà des prévisions à long terme des statisticiens de l’UE, qui anticipaient jusqu’à présent environ 4 millions de naissances par an.
Le vieillissement et le déclin rapide de la population européenne ne sont pas de nouveaux phénomènes. Cependant, ce qui est particulièrement préoccupant, c’est la raison sous-jacente à cette chute du nombre de naissances. En plus d’une tendance à la baisse du taux de natalité à long terme, le choc inflationniste actuel, les perspectives économiques ternes et les crises internationales semblent entraver la planification familiale de nombreux jeunes Européens.
Une chute historique des naissances
La réduction actuelle du nombre de naissances est d’autant plus frappante : entre 2022 et 2023, le nombre de naissances dans l’UE a chuté de 5,5 %, selon Eurostat, marquant la plus forte baisse annuelle depuis le début des enregistrements. Cette tendance, qui s’est déjà détériorée au fil des décennies, s’est intensifiée depuis 2021.
Les économistes de l’OCDE suivent cette évolution démographique avec une certaine inquiétude. Leur analyse du déclin des naissances souligne qu’une série de crises mondiales (Covid, changements climatiques, coût de la vie) a accru les incertitudes économiques pour les jeunes, compliquant ainsi leur transition vers la parentalité. Un économiste de l’OCDE a déclaré au ‘Financial Times’ que les jeunes éprouvent aujourd’hui plus de difficultés à s’établir sur le marché du travail, le marché immobilier et même celui des rencontres.
Les pays où les conditions économiques sont les plus précaires affichent les taux de natalité les plus bas : en Grèce, chaque femme n’a que 1,32 enfant, en Italie, 1,24 enfant, et en Espagne, seulement 1,16 enfant. Environ 80 % des jeunes adultes âgés de 20 à 29 ans vivent encore chez leurs parents, en partie en raison de normes sociales plus conservatrices et d’un manque de perspectives économiques, selon l’OCDE. L’Allemagne, avec un taux de natalité de 1,46, se situe à la moyenne de l’UE, tandis que la Bulgarie (1,65), la Roumanie (1,71) et la France (1,79) affichent des taux plus élevés. En moyenne, les mères en Europe ont aujourd’hui 29,7 ans lors de la naissance de leur premier enfant.
Les conséquences économiques d’une baisse de natalité
L’augmentation de l’infertilité représente un défi majeur pour l’avenir économique de l’UE, affectant des domaines tels que les retraites, la défense et la compétitivité mondiale. Les gouvernements et les entreprises doivent anticiper un avenir marqué par une croissance réduite, des recettes fiscales en baisse et une pénurie de main-d’œuvre.
Actuellement, la population de l’UE continue d’augmenter, atteignant environ 449 millions de personnes, grâce principalement à l’immigration, notamment des réfugiés ukrainiens. Cependant, il est essentiel de noter que le nombre de décès dépasse largement celui des naissances dans la région.
Pour faire face aux défis économiques liés à la baisse de la natalité, il serait nécessaire d’augmenter la productivité technologique et d’encourager les naissances par des mesures incitatives. Quel que soit le chemin choisi, des investissements massifs de l’État seront indispensables pour préserver les fondements économiques de l’UE.