La conquête de la Gaule par Gaius Julius Caesar


C’est ce à quoi m’a amenée une enfance de lecture d’Astérix.

Contrairement à Astérix, les blessures ne se limitent pas aux yeux au beurre noir et aux os cassés, et il n’y a pas non plus de grand festin à la fin. La guerre est sauvage, et à la fin César tombe dans La guerre civile qui met fin à la république romaine.

Les combats sont féroces des deux côtés. L’un des chefs gaulois, Vercingétorix, a les oreilles coupées ou un œil arraché à ses propres soldats « même pour une faute mineure » (p157), des civils romains sont massacrés à l’occasion wh

C’est ce à quoi m’a amené une enfance à lire Astérix.

Contrairement à Astérix, les blessures ne se limitent pas aux yeux au beurre noir et aux os cassés, et il n’y a pas non plus de grand festin à la fin. La guerre est sauvage, et à la fin César tombe dans La guerre civile qui met fin à la république romaine.

Les combats sont féroces des deux côtés. L’un des chefs gaulois, Vercingétorix, a les oreilles coupées ou l’œil arraché à ses propres soldats « même pour une faute mineure » (p157), des civils romains sont parfois massacrés tandis que César enregistre à son compte l’extermination d’importants proportions de peuples entiers, vend les populations des villes capturées à l’esclavage et dans un moment de miséricorde a une main de chaque homme capturé dans l’une de ses dernières campagnes coupée pour servir d’aide visuelle pour clarifier la folie de résister à Rome aux ignorant. Bien sûr, il aurait pu exagérer pour impressionner les gens à la maison.

Une partie de la raison de la sauvagerie est la logistique. Des dizaines de milliers d’hommes qui parcouraient la Gaule avaient besoin de nourriture et de fourrage. Il semble qu’un réseau de ravitaillement ad hoc ait été créé (p.174 et p.183) pour répondre aux besoins romains mais en plus les soldats rassemblaient régulièrement dans les récoltes chaque fois qu’ils le pouvaient et occasionnellement du bétail. Vercingétorix, qui a mené la grande campagne contre César qui a impliqué la plupart des peuples de la Gaule, s’en est rendu compte et leur a conseillé de mener une défense de terre brûlée, en abandonnant toutes les villes qui ne pouvaient pas être défendues contre les Romains ainsi que commencer à se battre en hiver.

Ce qui frappe chez les Romains, c’est leur sang-froid. Face à une opposition écrasante, ils se battent. Les soldats passent à gué la Tamise et la Loire avec de l’eau sur les épaules s’attendant à devoir se battre sur la rive opposée (voir spoiler) . Ils creusent d’énormes ouvrages de siège – un fossé et un rempart de dix milles autour d’Alésia et un fossé et un rempart de quatorze milles autour pour se défendre contre toute force de soulagement. (voir spoiler). Construire des ponts sur le Rhin. Construire et réparer des navires. Bref, rejoignez l’armée, cela fera de vous un maître bâtisseur.

Suétone, écrivant certes Les Douze Césars un bon cent cinquante ans après les événements a écrit que César ne perdait aucune occasion de se quereller – si fragile que fût le prétexte – avec des alliés ainsi que des tribus hostiles et barbares, et de marcher contre eux ; le danger de cette politique ne lui est jamais venu à l’esprit. Naturellement, le propre récit de César donne l’impression que tout cela semble un peu plus raisonnable que cela, une tentative équitable est faite pour que cela ressemble à un peu accidentel de la construction d’un empire. Vous savez ce que c’est, un jour vous marchez contre les Helvetii, la prochaine chose que vous savez, dix ans se sont écoulés et vous semblez avoir conquis par inadvertance toute la Gaule, envahi la Grande-Bretagne et l’Allemagne à deux reprises et écrit une série de mémoires mettant le meilleur la lumière sur vos activités et les échappées chanceuses du désastre.

Dès le début, les dirigeants gaulois semblent se méfier de l’étendue des ambitions de César, la défense d’Ariovistus (un seigneur de guerre d’outre-Rhin) (pp.52-3) de son propre rôle dans le nord de la Gaule semble refléter les activités de César : je ne suis pas le agresseur, j’ai été appelé par les locaux pour les défendre, cette grande armée que j’ai avec moi est purement pour ma propre protection et ne menace personne… La Gaule, cependant, n’était pas assez grande pour eux deux.

César commence par de petites campagnes mais est entraîné selon ses propres mots plus loin de la province romaine dans le sud de la France dans des mesures offensives plus importantes qui provoquent une plus grande résistance jusqu’à l’effort massif de Vercingétorix et de ses confédérés culminant avec la défaite dudit champion dans la ville d’Alésia. Là, assiégé par les Romains, il manque de nourriture, expulse la population de la ville qui est alors piégée entre les lignes de Vercingétorix et de César sans rien à manger, seulement pour voir l’armée de secours vaincue. Après cela, il y eut encore une année environ de campagnes à plus petite échelle avant que toute la Gaule ne soit conquise. Et tout le monde pas mort vraisemblablement traumatisé et en état de choc.

On se fait une image de la Gaule à la veille de la conquête. Une division marquée entre riches et pauvres. Des États plus grands avec des élus annuels et des dirigeants dans le sud. Politique régie par des affrontements au sein et entre des familles importantes pour le pouvoir politique. Tout cela sonne un peu comme la Rome du temps de César mais avec une saveur gauloise.

Il y a quelques extraits ethnographiques, quelques pages sur les druides (peut-être le plus survivant à leur sujet qui a été écrit dans l’antiquité), l’utilisation des haies dans la guerre entre les Belges, que les Allemands vivent de viande et de lait (malgré que lorsque le Les Romains traversent le Rhin qu’ils se mettent à ramasser dans les récoltes que les Allemands font pousser), que les anciens Britanniques se peignent en bleu se rasent le corps en dehors de la lèvre supérieure (c’est peut-être pourquoi il n’y avait pas d’équivalent britannique de Cléopâtre) et ont eu des mariages entre plusieurs hommes et une femme. Puisque César était vraisemblablement trop occupé à conquérir pour passer du temps à rôder dans les huttes des indigènes observant leurs coutumes matrimoniales, je dois me demander si sa jambe était tirée ici par ses informateurs comme c’était le cas pour l’élan, dont il nous dit qu’il est une bête sans genoux qui ne peuvent dormir qu’en s’appuyant contre les arbres et qui sont complètement impuissants en cas de chute.

Il y a un langage corporel intéressant – alors que les Romains essaient de capturer Gergovia, les citadines découvrent leurs seins lorsqu’elles demandent miséricorde aux Romains, mais apparaissent avec les cheveux dénoués lorsqu’elles encouragent leurs hommes à se battre plus férocement. Vraisemblablement, ils auraient complètement perdu courage et se seraient immédiatement rendus si leurs femmes avaient eu les cheveux en chignon ou épinglés dans des coiffures élaborées.

Quelque chose qui me vient à l’esprit est qu’il y a deux récits contrastés en cours – l’un est familier, les Britanniques et les Allemands sont « autres », ils ont des vêtements et des habitudes étranges, ils ne sont pas comme nous, ce sont des ennemis effrayants donc le « succès » de César les surmonter est d’autant plus grand, cependant en Gaule le récit est différent – ils sont comme nous, (enfin comme les Romains) et pas « autres » ils ont élu des consuls, ils ont une discipline militaire, ils ont des compétences d’ingénieur, en Bref, César les décrit comme romanisés, mais les deux récits convergent – les deux groupes sont soumis à la domination romaine et peuvent être maîtrisés par le talent militaire et politique romain. Rome ne reconnaît aucune limite à sa domination, ni le Rhin ni l’Océan ne retiendront le Romain.



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