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OTTAWA — Le juge Paul Rouleau affirme que l’Agence des services frontaliers du Canada a aggravé une mauvaise situation lorsqu’elle a mal géré l’annonce d’un mandat de vaccination pour les camionneurs au début de l’année dernière, au milieu d’une colère rampante et de fausses informations autour de la pandémie.
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Rouleau a souligné l’erreur de l’agence dans son rapport de plus de 2 000 pages publié vendredi dernier, qui concluait que le gouvernement libéral fédéral était justifié d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence l’hiver dernier pour répondre aux manifestations du « Freedom Convoy » au centre-ville d’Ottawa.
« Les mesures de santé publique n’étaient pas la seule cause des manifestations du Freedom Convoy, mais elles étaient certainement importantes », a-t-il écrit.
La tâche de Rouleau consistait à explorer ce qui a contribué à la ferveur qui a vu des milliers de manifestants envahir les rues autour de la Colline du Parlement et bloquer plusieurs passages frontaliers avec les États-Unis.
Il a fondé ses conclusions sur des centaines d’heures de témoignages et des milliers de documents soumis en preuve lors des audiences de la Commission d’urgence de l’ordre public l’automne dernier.
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Le rapport final de Rouleau a déclaré que même si l’enquête n’était pas axée sur la réponse du gouvernement à COVID-19, les Canadiens se sont sentis confus par certains des messages des responsables.
Il a souligné une erreur de l’agence des services frontaliers en janvier dernier, lorsqu’elle a publié une déclaration disant que les camionneurs canadiens non vaccinés n’auraient pas besoin de se mettre en quarantaine après avoir traversé la frontière, pour émettre une correction inversant cette position le lendemain.
«Ce va-et-vient dans les messages du gouvernement sur la façon dont les camionneurs commerciaux non vaccinés seraient traités à la frontière n’a fait qu’exacerber les sentiments négatifs entourant les nouvelles règles frontalières», a écrit Rouleau.
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L’image du chauffeur de camion commercial s’est avérée être un symbole puissant, suggère le rapport, véhiculant le message que les Canadiens de tous les jours voient leur vie bouleversée par les restrictions sanitaires liées à la COVID-19.
« Ce récit a été un facteur contributif qui a aidé à animer le Freedom Convoy. »
Rouleau a conclu que la diffusion de fausses informations sur la vaccination et le rôle des gouvernements dans l’endiguement de la propagation du COVID-19 – à la fois intentionnelle et non intentionnelle – ont joué un rôle majeur dans la formation et l’organisation des manifestations.
Il a déclaré que des informations inexactes avaient été exposées lors des audiences d’enquête, certains chefs de convoi clés ayant exprimé ce qu’il a appelé des « points de vue complotistes » lors de leur témoignage.
La vitesse à laquelle des informations incorrectes peuvent se propager a également été mise en évidence par la réaction au rapport Rouleau lui-même, alors que de fausses déclarations ont circulé en ligne selon lesquelles le juge de la Cour d’appel de l’Ontario est lié à la famille du premier ministre Justin Trudeau.