mardi, mars 18, 2025

La chute des profits des fabricants automobiles : l’industrie allemande est-elle vouée à suivre le chemin de Nokia ?

Volkswagen connaît une baisse significative de ses bénéfices, avec une diminution de 30 % par rapport à l’année précédente, tandis que d’autres fabricants européens comme BMW subissent également des pertes. Malgré la montée en puissance des constructeurs chinois, l’industrie automobile européenne n’est pas vouée à disparaître. Pour rester compétitifs, les fabricants doivent s’adapter aux préférences changeantes des consommateurs, notamment en Chine, tout en investissant dans la mobilité électrique et en optimisant leur efficacité.

Volkswagen et la Baisse des Bénéfices : Une Réflexion sur l’Industrie Automobile

Volkswagen traverse une période difficile, avec une chute de près d’un tiers de ses bénéfices. D’autres constructeurs automobiles européens subissent des impacts encore plus sévères. Cependant, les avertissements sur la fin annoncée de l’industrie automobile sont souvent exagérés.

La situation actuelle de Volkswagen n’est pas nouvelle. Les experts l’avaient prédit : le bénéfice de Volkswagen a diminué de 30 % par rapport à l’année précédente, tandis que BMW a également signalé une baisse similaire. Certains analystes soutiennent que l’industrie automobile européenne, et en particulier celle d’Allemagne, a raté le virage de la mobilité électrique. Mais cette affirmation mérite d’être nuancée. Rappelons que Volkswagen avait déjà lancé un modèle de Golf entièrement électrique il y a plus d’une décennie, et que BMW a introduit le i3 en 2013, un véhicule qui a connu un franc succès avec 250 000 unités vendues dans 74 pays. Pas si mal, n’est-ce pas ?

Les Défis de l’Industrie Automobile Européenne

Certes, les constructeurs chinois excellent dans plusieurs domaines, notamment dans la maîtrise complète de la chaîne de valeur des batteries lithium-ion, allant de l’extraction des matières premières à la fabrication. Cela leur confère un avantage de prix considérable, renforcé par des subventions gouvernementales. Néanmoins, cela ne signifie pas que l’industrie automobile européenne est condamnée à disparaître, comme ce fut le cas pour Nokia dans le secteur des télécommunications. Même après une baisse de bénéfices, Volkswagen continue de générer des profits à deux chiffres en milliards.

Alors que Stellantis a récemment annoncé une chute de 70 % de ses bénéfices et BMW environ 35 %, il est important de noter que les fabricants chinois ne sont pas non plus à l’abri des défis financiers. Par exemple, Geely, un constructeur chinois réputé, a enregistré des bénéfices de seulement quelques centaines de millions ces dernières années, loin des milliards attendus.

Un autre aspect à considérer est la dépendance de Volkswagen au marché chinois, qui pourrait devenir problématique. Les consommateurs chinois privilégient de plus en plus les marques nationales, tout comme les Allemands préfèrent les voitures allemandes et les Américains celles de leur propre pays. Même si les voitures chinoises atteignaient 75 % de la qualité européenne, elles représenteraient une option attrayante pour les acheteurs locaux, surtout à des prix compétitifs.

Pour rester compétitive, l’industrie automobile européenne doit optimiser son efficacité. La transition vers la mobilité électrique nécessitera d’importants investissements, et l’incertitude persiste quant à la rapidité avec laquelle les consommateurs européens et américains adopteront ces nouvelles motorisations. Porsche, en particulier, ressent cette pression en ce moment.

Il est donc impératif que l’industrie automobile allemande prenne en compte l’évolution des préférences et des exigences du marché chinois, qui diffèrent significativement de celles des clients européens. L’intensification de la concurrence sur le marché chinois, le plus grand du monde, complique encore la situation. Cependant, en mettant en œuvre des programmes d’efficacité efficaces, les entreprises peuvent rester rentables à l’avenir. Contrairement à Nokia, qui a été prise au dépourvu par l’innovant iPhone d’Apple, les constructeurs automobiles allemands semblent prêts à affronter les défis actuels sans se laisser surprendre.

- Advertisement -

Latest