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OTTAWA — La Chine a annoncé une enquête antidumping sur les importations de canola canadien en réponse au projet du Canada d’imposer des tarifs sur les véhicules électriques, l’acier et l’aluminium fabriqués en Chine.
Dans un communiqué de presse publié mardi, le ministère chinois du Commerce a annoncé qu’il lançait une enquête anti-discrimination sur les tarifs douaniers et une enquête antidumping sur les importations de canola canadien ainsi que sur certains produits chimiques.
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Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé le 26 août que le Canada imposerait un tarif de 100 % sur les véhicules électriques chinois et un tarif de 25 % sur l’acier et l’aluminium.
Les droits de douane sur les véhicules électriques chinois entreront en vigueur le 1er octobre, tandis que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium entreront en vigueur le 15 octobre.
La ministre des Finances Chrystia Freeland a évoqué des pratiques commerciales déloyales, mais aussi des normes environnementales et de travail « épouvantables » qui, selon elle, permettent à la Chine de fixer des prix déloyaux et de vendre ses produits sur le marché au détriment de l’environnement et des travailleurs. Les tarifs ont été annoncés à l’issue d’un processus de consultation d’un mois, comme l’exige la loi canadienne.
Cette décision du gouvernement libéral fait suite à des tarifs similaires annoncés par les États-Unis au printemps, même si ceux-ci n’ont pas encore pris effet. Le Canada a subi une pression énorme pour s’aligner sur les tarifs américains, poussé par des groupes industriels, notamment des constructeurs automobiles et des usines d’acier et d’aluminium.
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« L’attitude de la Chine est très claire et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour défendre les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises », indique le communiqué du ministère en mandarin.
Le Conseil canadien du canola a publié une déclaration qualifiant la Chine de « marché important et précieux pour le canola canadien ».
« Nous sommes convaincus qu’une enquête sur le commerce du canola entre le Canada et la Chine démontrera notre alignement avec un commerce fondé sur des règles et renforcera notre soutien à ce type de commerce », a déclaré Chris Davison, président et chef de la direction du Conseil.
Les statistiques publiées par le Conseil montrent que la Chine a représenté 75 % des exportations de graines de canola du Canada entre janvier et juin.
La Chine a déjà ciblé le canola canadien. En 2019, elle a interdit les importations de graines de canola de deux grandes entreprises canadiennes, alléguant avoir détecté des parasites dans leurs expéditions. L’interdiction du canola a eu lieu dans un contexte de tensions accrues entre les deux pays à la suite de la détention canadienne de Meng Wanzhou, directrice générale de Huawei, à la demande des États-Unis, et de la détention subséquente par la Chine de deux Canadiens.
Le Canada a lancé une contestation devant l’OMC en 2020, mais le groupe spécial d’examen a été suspendu en août 2022, trois mois après que la Chine a rétabli les expéditions de canola canadien.
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Un rapport de la RBC publié mardi indique que les tarifs prévus par le Canada devraient entraîner une hausse des prix des véhicules électriques à court terme et une augmentation des coûts pour les industries qui utilisent l’aluminium et l’acier.
« Il est important de noter que la décision canadienne augmente le risque de représailles de la part de Pékin, ce qui pourrait mettre en péril les exportations de matières premières canadiennes, comme le montre l’enquête récemment annoncée sur les exportations canadiennes de canola », a écrit l’économiste de la RBC, Salim Zanzana.
Le gouvernement fédéral a également annoncé une période de consultation de 30 jours pour examiner la menace des importations chinoises dans d’autres secteurs, notamment les batteries et les pièces de batteries, les semi-conducteurs, les produits solaires et les minéraux critiques.
Zanzana affirme que le gouvernement fédéral tente clairement de protéger les investissements qu’il a réalisés en partenariat avec les gouvernements de l’Ontario et du Québec dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques, qui totalisent environ 52 milliards de dollars.
« Cependant, l’imposition de nouveaux tarifs douaniers sur les chaînes d’approvisionnement à l’heure actuelle, alors que la plupart des capacités canadiennes de production de véhicules électriques ne sont pas encore opérationnelles, entraînerait une pression plus importante sur les coûts à court terme, compte tenu de la forte présence de la Chine dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des véhicules électriques. Cela pourrait également remettre en cause l’un des objectifs climatiques du Canada, à savoir que les voitures électriques représentent 60 % des ventes de véhicules neufs d’ici 2030 et 100 % d’ici 2035 », indique le rapport.
— Avec des reportages supplémentaires de Nono Shen à Vancouver
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