mardi, novembre 5, 2024

La Chine et la Russie ciblent le savoir-faire du Canada en matière d’intelligence artificielle, prévient le SCRS

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OTTAWA — Le service d’espionnage du Canada prévient que les adversaires se tourneront vers des tactiques d’espionnage et d’ingérence étrangère pour cibler le secteur de plus en plus important de l’intelligence artificielle du pays.

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Le Service canadien du renseignement de sécurité indique dans un mémoire analytique récemment publié que des pays comme la Chine et la Russie devraient « poursuivre l’IA du Canada par tous les vecteurs disponibles » – de l’investissement parrainé par l’État à l’utilisation d’agents secrets.

L’analyse par la branche des évaluations du renseignement de l’agence d’espionnage, marquée CSIS Eyes Only, a été achevée en juillet 2021, mais n’a été publiée que récemment à La Presse canadienne en réponse à une demande d’accès à l’information déposée en octobre de la même année.

C’est le dernier signal de la communauté du renseignement que l’innovation technologique du Canada et les progrès économiques qui en résultent sont vulnérables aux forces étrangères prêtes à coopter ou à dérober des recherches précieuses.

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Le SCRS affirme que les capacités émergentes d’intelligence artificielle et les outils d’apprentissage automatique sont considérés comme essentiels pour développer des moyens de réduire le plastique dans les océans, trouver un vaccin pour traiter la prochaine pandémie imminente, endiguer les émissions qui causent le changement climatique et trouver des méthodes de navigation sûres pour l’auto-conduite voitures.

L’analyse note que l’intelligence artificielle est une priorité pour le Canada, considérée comme essentielle aux objectifs nationaux d’innovation et de prospérité d’Ottawa.

« Cependant, de nombreux autres pays, y compris des acteurs étatiques hostiles, ont établi leurs propres stratégies et objectifs nationaux en matière d’Al », indique le mémoire. « Certains de ces pays, en particulier la Chine et la Russie, auront recours à l’espionnage et à des activités influencées par l’étranger pour faire avancer leurs intérêts nationaux, aux dépens du Canada.

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En conséquence, l’intelligence artificielle se reflète dans les priorités du gouvernement fédéral en matière de renseignement depuis plusieurs années, selon le SCRS.

Il constate que le Canada fait face à deux principaux types de menaces liées à l’intelligence artificielle.

Le premier implique l’espionnage et l’ingérence étrangère dans les tentatives d’accéder à la technologie et au savoir-faire propriétaires d’Al via le commerce (tels que les exportations et l’ingénierie inverse), les investissements étrangers parrainés par l’État, les coentreprises (y compris le transfert de technologie), le cyberespionnage, les agents de renseignement , menaces internes, détection de talents et recrutement.

« Une grande partie de ces efforts visent les universités canadiennes et les startups vulnérables, qui sont responsables de la majorité de notre innovation Al, mais qui représentent également un environnement d’espionnage permissif. »

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La deuxième menace concerne les risques pour la sûreté et la sécurité des Canadiens et des forces armées du pays lorsque des adversaires obtiennent et utilisent des capacités d’IA à des fins de renseignement ou militaires.

Aaron Shull, directeur général et avocat général du Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale à Waterloo, en Ontario, a déclaré qu’il était d’accord avec l’évaluation du SCRS, mais qu’il irait encore plus loin.

Shull a cité d’autres menaces étrangères dans ce domaine, y compris les cyberattaques basées sur l’IA qui trouvent rapidement des lacunes dans le code informatique, l’utilisation de la reconnaissance faciale et de la surveillance par des régimes autoritaires, les robots automatisés qui diffusent la désinformation dans le cyberespace et la dépendance à l’égard des chaînes d’approvisionnement internationales qui sont en partie contrôlées par adversaires.

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« Je pense que nous avons besoin d’un examen complet de nos capacités et services de sécurité nationale et de renseignement, de nos structures législatives, et d’adopter une vision plus stratégique de l’endroit où nous voulons que le pays soit dans 20 ans », a déclaré Shull dans un communiqué. entretien.

Le Canada pourrait alors faire les investissements et les changements législatifs nécessaires pour y arriver, a-t-il dit.

« D’autres pays ont les coudes levés et ils essaient de prendre ce qui nous appartient. »

Le SCRS affirme que l’importance de protéger l’intelligence artificielle canadienne et les mégadonnées qui la sous-tendent va au-delà de la simple protection de la vie privée des citoyens et implique « d’assurer l’avenir de notre nation contre les actions d’acteurs étatiques hostiles dans l’intention de tirer parti de leurs capacités contre nous. ”

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Le mémoire souligne l’importance du Big Data pour l’intelligence artificielle, affirmant que plus un pays possède de données, plus il peut être introduit dans les systèmes Al de ce pays, accélérant leurs capacités, prenant de meilleures décisions plus rapidement et assurant une longueur d’avance sur la concurrence.

« Cela déterminera le vainqueur dans le monde moderne », indique le mémoire.

« Toutes les nations se retrouveront sur une grille allant de l’ignorance au contrôle, en fonction de la quantité de données dont elles disposent et de la vitesse à laquelle elles peuvent les traiter. »

L’Occident est confronté à « la menace d’une domination autoritaire croissante d’Internet » par Pékin, compte tenu du nombre élevé d’internautes en Chine et d’un gouvernement axé sur l’obtention d’une collecte et d’une conservation complètes et centralisées des données, selon le SCRS.

« De plus, la Chine abrite des hectares de centres de données qui stockent des données du monde entier, obtenues à la fois licitement et illicitement. Cela rend les données que la Chine possède précieuses à la fois en quantité et en variété », ajoute le mémoire.

« On peut dire avec confiance que cela donne à la Chine un avantage dans l’industrie de l’Al, et les décisions qui s’ensuivent. »

Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 22 février 2023.

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