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(Bloomberg) – La Banque du Canada a relevé son taux directeur d’un demi-point de pourcentage lors de sa plus forte hausse en 22 ans, et a déclaré que les taux sont sur le point d’augmenter considérablement alors qu’elle lutte agressivement contre l’inflation à son plus haut niveau en trois décennies.
Les décideurs politiques dirigés par le gouverneur Tiff Macklem ont relevé mercredi l’indice de référence au jour le jour de la banque centrale à 1 %. Macklem a déclaré qu’il s’attend à ce que les taux reviennent à ce qu’ils considèrent comme la « fourchette neutre » de 2% et 3%, les décideurs politiques étant prêts à agir « avec force » si nécessaire.
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La banque a également déclaré qu’elle cesserait d’acheter des obligations d’État plus tard ce mois-ci pour commencer à réduire son bilan, une autre forme de retrait de la relance.
« L’économie peut supporter des taux d’intérêt plus élevés, et ils sont nécessaires », a déclaré Macklem lors d’une conférence de presse à Ottawa.
Les obligations à court terme ont chuté après le rapport, poussant le rendement de référence du Canada sur deux ans jusqu’à 2,346 %, avant d’inverser ces pertes. Le huard s’est toutefois renforcé, gagnant 0,4 % à 1,2593 $ CA pour un dollar américain à 12 h 29 à Toronto.
Les mesures politiques marquent une accélération de ce qui devrait être l’une des campagnes de resserrement monétaire les plus agressives jamais menées par la Banque du Canada, une reconnaissance tacite de la banque centrale qu’elle doit sortir rapidement d’une politique ultra-accommodante avant que l’inflation ne devienne collante.
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« Il existe un risque croissant que les anticipations d’inflation élevée puissent s’enraciner », ont déclaré les responsables dans le communiqué, ajoutant que la banque « utilisera ses outils monétaires pour ramener l’inflation à son objectif et maintenir les anticipations d’inflation bien ancrées ».
Dans ce que les décideurs politiques ont décrit comme une « révision substantielle à la hausse », l’inflation devrait maintenant atteindre en moyenne près de 6 % au premier semestre 2022, avant de redescendre à environ 2,5 % au second semestre de l’année prochaine et à environ 2 % d’ici la fin. de 2024.
L’inflation devrait s’établir en moyenne à 5,3 % en 2022, contre des prévisions de 4,2 % en janvier. La croissance des prix ralentira à 2,8 % en moyenne en 2023, contre des prévisions précédentes de 2,3 %.
« Ce n’est pas le dernier déménagement de plus de 50 ans et je m’attendrais à un autre en juin », a déclaré par e-mail Derek Holt, responsable de l’économie des marchés financiers à la Banque de Nouvelle-Écosse.
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La hausse de 50 points de base de mercredi était anticipée par 25 des 30 économistes interrogés par Bloomberg News, les marchés prévoyant environ 70 % de chances d’une augmentation de cette ampleur. Les investisseurs parient que la banque centrale continuera d’augmenter les coûts d’emprunt dans les mois à venir jusqu’à ce que le taux directeur atteigne 3 % à cette époque l’année prochaine.
La Banque du Canada a également fourni mercredi quelques détails sur son plan de resserrement quantitatif. La banque ne prévoit plus de remplacer les obligations fédérales alors qu’elles sortent de leur bilan à partir du 25 avril. Au cours des 12 prochains mois, environ un quart de la dette nette de 350 milliards de dollars canadiens (275 milliards de dollars) acquise pendant la pandémie arrivera à échéance, poussant hausse des rendements et en complément de la hausse du taux directeur.
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Ce que dit Bloomberg Economics…
« La mesure dans laquelle le début du resserrement quantitatif plus tard en avril remplacera les hausses de taux est une question que le gouverneur Tiff Macklem n’a pas clairement abordée lors de la conférence de presse, réitérant le libellé de la déclaration selon lequel QT « compléterait » les hausses de taux. »
— Andrew Husby, économiste
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Malgré la déclaration de politique belliciste, il y a des hypothèses relativement optimistes tissées tout au long de la décision. L’offre devrait bondir l’année prochaine pour répondre à une forte demande alors que les mesures de confinement de Covid-19 sont levées et que les perturbations mondiales s’atténuent.
Les responsables supposent également que l’économie canadienne ne sera pas touchée négativement par la crise ukrainienne grâce au secteur des matières premières du pays, tandis que les pressions inflationnistes mondiales finiront par s’atténuer. Si cette dernière hypothèse ne se concrétise pas, la trajectoire de hausse des taux devra être plus agressive.
D’autre part, la banque centrale a également relevé de 25 points de base son estimation de son taux neutre à environ 2,5 %, ce qui lui donne plus de marge de manœuvre.
La hausse des taux géante est la première d’une banque centrale du Groupe des Sept depuis la pandémie, mais pas la première mercredi.
La banque centrale de Nouvelle-Zélande a relevé son taux de change officiel d’un demi-point de pourcentage à 1,5 % plus tôt dans la journée. Un pivot belliciste est également attendu aux États-Unis, où le président Jerome Powell et d’autres décideurs politiques ont mis une hausse d’un demi-point sur la table pour la réunion de la Réserve fédérale en mai.
©2022 Bloomberg LP