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Les grands succès politiques se construisent généralement avec de petites choses. Pas de gestes grandioses et de grande envergure : les électeurs sont devenus à juste titre méfiants à l’égard de la rhétorique politique exagérée.
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Ils aiment quand les dirigeants sous-promettent et sur-livrent.
Ce qui explique une bonne partie des problèmes politiques de Justin Trudeau, vers 2022. Il a beaucoup trop promis et mal livré. Le paysage politique est jonché des cadavres de ses promesses non tenues : réforme électorale, budgets équilibrés, gouvernement éthique, eau potable dans les réserves, meilleures relations avec les provinces.
Voies ensoleillées. Vous vous en souvenez ? Pas si ensoleillé, après 2015.
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Le chef libéral a sensiblement aggravé les choses pour lui-même – et a ainsi été réduit à des gouvernements minoritaires en série – avec sa rhétorique envolée. Comme l’ancien premier ministre conservateur Brian Mulroney, avec qui il était plus proche que n’importe quel ancien premier ministre libéral, Trudeau a toujours préféré la grandiloquence et l’hyperbole – plus de grésillement que de steak.
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Cela lui a causé beaucoup d’ennuis. Et, comme c’est toujours le cas en politique, ce n’est pas une seule chose qui a entaché sa réputation. C’était un tas de choses.
Beaucoup de gens ont donc été surpris à la fin de la semaine dernière lorsque Justin Trudeau a attrapé une petite pelle et a commencé à se creuser. Parce qu’il avait l’air et sonnait plus Premier ministre qu’il ne l’avait été depuis longtemps – peut-être jamais.
Apparaissant comme le dernier témoin à l’enquête sur l’utilisation de la Loi sur les mesures d’urgence pendant l’occupation d’Ottawa, Trudeau s’est montré calme, clair et cohérent. Il n’y avait rien de l’exagération oratoire du passé. Au cours des heures d’interrogatoire par une batterie d’avocats, Trudeau n’a pas une seule fois perdu son sang-froid.
Si vous avez déjà été soumis à des heures de contre-interrogatoire devant un tribunal — je l’ai fait, et je ne le recommande pas —, la réalisation de Trudeau était d’autant plus extraordinaire. Comme me l’a rappelé cette semaine un plaideur expérimenté : « Aucun témoin ne gagne jamais en contre. Le mieux que vous puissiez espérer, c’est un match nul.
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Mais Trudeau a gagné avec sa comparution à l’enquête. Et, plus que n’importe lequel de ses ministres, il a présenté un argument convaincant et convaincant sur la façon dont il a agi pendant l’occupation, et pourquoi.
Son apparence n’était pas sans faux pas, bien sûr. Cet écrivain soutenait à l’origine le gel de certains comptes bancaires, mais ne le fait plus car il s’agissait d’une mesure extraordinaire que les preuves, désormais totales, ne soutiennent tout simplement pas. C’était injustifié.
Et Trudeau a, en fait, insulté les occupants. Même s’il a dit que non.
Mais sinon, c’était une grande victoire pour lui car il en a dit moins, pas plus.
Mais Trudeau n’a pas été le seul vainqueur politique, ces derniers jours. Il n’est pas le seul dirigeant à avoir gagné gros en faisant peu. Parce que Pierre Poilievre a gagné aussi.
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Le travail de l’opposition officielle est de s’opposer, pas de proposer. En tant que chef de l’opposition, vous vous levez le matin, vous vous habillez, vous prenez votre petit-déjeuner, puis vous passez le reste de la journée à appeler les premiers ministres et à demander des enquêtes judiciaires. Beaucoup de bruit et de fureur, entièrement dirigés contre le parti au pouvoir. C’est une formule simple.
Mais la semaine dernière, Poilievre n’a pas fait ça. On peut aussi vous pardonner de ne pas avoir remarqué que, le jour où Justin Trudeau a témoigné et par la suite, Pierre Poilievre était très, très silencieux. Calme comme une souris d’église.
Savait-il que Trudeau allait bien s’en sortir ?
Peu probable. Aucun de nous ne l’a fait.
Le plus probable est ceci : Poilievre a utilisé les occupants pour gagner la direction du Parti conservateur. Mais, comme il n’est pas bête, il commence maintenant à les brosser tranquillement de ses manches, comme autant de neige d’Ottawa. Poilievre sait qu’ils sont incontrôlables, et finalement plus de problèmes qu’ils n’en valent.
Alors, Pierre Poilievre s’est tu et a gagné. Et Trudeau en a dit moins et a gagné.
C’est une petite étude de cas intéressante, à laquelle MM. Trudeau et Poilievre devraient réfléchir : ce sont les petites choses qui vous tueront, oui.
Mais ce sont aussi les petites choses qui vous aident à gagner.