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Personne ne se déteste autant que les gens d’un même parti politique se détestent.
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Vous penseriez qu’il en serait autrement, n’est-ce pas ? Les libéraux devraient haïr les conservateurs, les conservateurs devraient haïr les libéraux, les néo-démocrates devraient haïr à la fois les libéraux et les conservateurs. Mais non.
La haine que les partisans ont les uns pour les autres, pour les gens d’un même parti politique, est sans fond. C’est illimité.
Je sais de quoi je parle. En tant que loyaliste de longue date de Jean Chrétien, je peux vous assurer que la haine intra-parti est profonde, sombre et durable. Ainsi, quelques minutes après que Chrétien ait remporté de manière convaincante la direction du Parti libéral en juin 1990, les acolytes de Paul Martin arboraient des brassards noirs que les médias pouvaient photographier.
Plus tard, lorsque Chrétien a pris un congé pour une intervention chirurgicale mineure, les types de Martin mentionnés ci-dessus ont répandu des rumeurs selon lesquelles il était mourant et/ou frappé d’incapacité. Lorsqu’il n’est pas mort, les Martinettes ont commencé à tirer sur Chrétien de façon plus ou moins continue, anonymement et non, pour avoir eu la témérité de remporter trois majorités consécutives.
Est-ce que nous, Chrétiens, détestions les Martin? Eh bien, oui, nous l’avons fait. Et vice-versa : ils nous détestaient.
Notre histoire politique regorge d’histoires de telles querelles au sein des partis politiques : le gang de Brian Mulroney chassant celui de Joe Clark. Les enthousiastes de Stephen Harper calomnient le règne désastreux de Stockwell Day.
Les partisans de John Turner — ils avaient même un nom pour eux-mêmes, le Club 195 — faisaient ce qu’ils pouvaient pour hâter la fin du mandat de Pierre Trudeau. Certains agents supérieurs de Chrétien — pas moi ! – tireurs d’élite pendant ce que certains ont appelé le règne de l’erreur de John Turner.
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Ce qu’il convient de noter, cependant, c’est que Mulroney a fait entrer Clark dans son cabinet, et Harper a fait de même avec Day. Pierre Trudeau a donné à Turner les postes ministériels les plus élevés. Chrétien a fait de Martin son ministre le plus puissant. Ainsi de suite. Alors que ces hommes se méprisaient souvent, il était important que l’inimitié reste cachée dans l’ombre des couloirs du pouvoir. Gardez-le loin des électeurs, ou payez le prix.
Alors, qu’est-il arrivé à l’ancien grand Parti conservateur du Canada? Qu’est-il advenu de la discipline et de la maîtrise de soi qui caractérisaient le leadership de Stephen Harper et de Brian Mulroney ? C’est parti, bébé, parti.
Lors du débat sur le leadership en français de cette semaine, aucun des trois principaux participants n’a rengainé son épée. Leur haine l’un de l’autre était au rendez-vous, et ils se balançaient l’un contre l’autre avec abandon. C’était moche.
Pierre Poilievre a déclaré que Patrick Brown était un menteur et un feu de benne éthique. Poilievre a insinué que Jean Charest était un criminel, un fiscaliste et un (horrible) libéral québécois.
Poilievre, en particulier, a fait de la course à la chefferie conservatrice la plus laide de mémoire : il n’y a aucune allégation, aucune insulte, c’est trop bas pour lui et son équipe bilieuse. C’est pourquoi de nombreuses personnes présentes au débat ont ri lorsque Brown a souligné que Poilievre – qui bêle continuellement sur le travail passé de Charest en tant qu’avocat de Huawei – a lui-même secrètement recruté le plus haut dirigeant canadien de Huawei pour le conseiller. Aie.
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Regarder le débat – qui était comme le Jeu des trônes Épisode de Red Wedding, sauf plus méchant – il était impossible d’imaginer Poilievre, Brown ou Charest travaillant ensemble pour vaincre les libéraux, peu importe qui les dirigeait. Ces deux derniers détestent apparemment Poilievre – et lui, clairement, les déteste.
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Si, comme beaucoup s’y attendent, Poilievre devait remporter la direction conservatrice, il rêve en technicolor s’il s’attend à ce que Brown, Charest et leurs équipes respectives se rallient à ses côtés. Brown et Charest ne viendront aux côtés de Poilievre que pour une seule raison : mieux lui enfoncer des couteaux dans le dos.
La course à la direction conservatrice de 2022 est la manifestation la plus éclatante de haine intra-parti que la plupart d’entre nous aient jamais vue. C’est comme un peloton d’exécution circulaire, pas une compétition démocratique.
Et, au final, croyez-moi : ce seront les chances électorales du Parti conservateur qui seront la première fatalité.