KINSELLA : En s’opposant à C-18, Google veut continuer à profiter du travail des Canadiens

Le projet de loi l’obligerait à partager une partie des bénéfices qu’il tire du vol et de l’affichage du travail des journalistes

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Évasif. Duplicité. Condescendant.

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Si vous deviez (ironiquement) faire une recherche sur Google pour trouver un compte rendu de la réunion 69 du Comité permanent du patrimoine canadien, ce seraient les mots que vous utiliseriez. Parce que ces mots décrivent – parfaitement, avec précision – le «témoignage» de deux dirigeants de Google devant des députés la semaine dernière.

Les deux hommes étaient là pour présenter des objections au projet de loi C-18, qui offrirait aux fournisseurs de nouvelles canadiens une certaine compensation pour le contenu que Google – et Facebook, et d’autres – leur retirent régulièrement et dont ils profitent. C-18 est une approche juste et raisonnable d’un problème auquel toute démocratie moderne sur Terre est confrontée : à savoir, comment empêcher Google et al. de mettre les vrais médias d’information à la faillite.

L’entreprise propriétaire de ce journal appuie C-18, oui, comme toutes les autres agences de presse en difficulté au Canada. Mais ce n’est pas pour cela que cet écrivain le soutient : je suis indépendant, et je gagne facilement ma vie ailleurs. J’appuie C-18 non seulement parce que c’est la bonne chose à faire. Je l’appuie parce que c’est le strict minimum de ce que nous devons faire.

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Ne vous méprenez pas : si C-18 n’est pas adopté par le Parlement, les conséquences seront très graves. Les coûts seront immenses. Une démocratie diminuée, une population mal informée et certaines des entreprises les plus obscènement riches du monde deviennent encore plus riches. Et encore moins responsable.

Sabrina Geremia, vice-présidente et « country manager » de Google, a comparu devant le Comité permanent pour bêler à propos de C-18. Avec elle, Jason Kee, fonctionnaire de Google, aimait à dire qu’il effectuait de nombreux « tests ».

Il s’avère que l’un de ces «tests» consiste pour Google à punir plusieurs millions de Canadiens et à leur interdire l’accès aux reportages. C’est-à-dire censurer les médias canadiens — les annuler, les effacer — parce que Google n’aime pas ce que ferait C-18.

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Que ferait C-18 ? Exigez de Google et d’autres qu’ils partagent une partie des bénéfices qu’ils récoltent – 225 milliards de dollars par an, l’année dernière – du vol et de la publication du travail des journalistes. C’est ça. Donner aux Canadiens un certain crédit, et un certain rendement, pour le travail qu’ils font.

Nous nous excusons, mais cette vidéo n’a pas pu se charger.

Dans son allocution d’ouverture, Geremia, la « directrice nationale » de Google Canada, a expliqué que son entreprise avait « travaillé de manière constructive » avec le Canada et « offert des solutions raisonnables et équilibrées » pour résoudre leurs problèmes avec C-18. Il s’avère que certaines de ces solutions consistent simplement à refuser aux Canadiens l’accès à l’information.

Aussi, dans ses remarques – qui ont révélé un flair pour la novlangue orwellienne qui était franchement sans égal – Geremia a soufflé que «C-18 met un prix sur les liens gratuits vers des pages Web, créant un dangereux précédent qui menace les fondements de la circulation libre et ouverte. d’information. »

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Ouah? Est-ce que tu a reçu sa? Des «précédents dangereux» sont créés, qui «menacent littéralement le fondement» de toute liberté d’expression et de connaissance. Et ici, nous pensions juste que nous demandions à Google et à leur cabale de rendre compte de ce qu’ils volent.

De toute façon. Dans la section questions-réponses de la réunion, la principale députée conservatrice, Marilyn Gladu, s’est révélée être une suppliante enthousiaste pour Google, déclarant que son parti « était d’accord avec certaines des préoccupations » de Google. Elle a dit: « Je partage certainement vos préoccupations concernant le projet de loi. »

Eh bien, prenez note, Canada. Le Parti conservateur défend maintenant la proposition selon laquelle les riches multinationales mondiales devraient pouvoir profiter injustement du travail acharné des autres. Mais c’est eux.

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Les libéraux, à ma grande surprise, ont fait beaucoup mieux. Le député libéral montréalais Anthony Housefather a été absolument brillant dans sa façon de démonter les apparatchiks de Google. Il a souligné que des cadres supérieurs de Google étaient venus au Canada pour faire du lobbying à huis clos – mais lorsque le Comité permanent les a convoqués, ils ont refusé avec arrogance de venir.

Il a souligné que Google était censé fournir ses e-mails et ses notes sur C-18 au comité à l’avance et ne l’a pas fait. Interrogée à plusieurs reprises à ce sujet, Geremia a beaucoup cligné des yeux et a en fait dit qu’elle ne comprenait pas «la prémisse» de la question. Je t’ai eu.

De toute façon. Google les mots évasifs, fourbes et condescendants. Cela vous mènera directement au témoignage des deux dirigeants de Google.

Faites-le vite cependant.

Vous ne savez jamais quand Google va vous interdire l’accès aux nouvelles, Canada.

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