Si sa loi sur la souveraineté ne suscite pas la réaction qu’elle souhaite, elle annulera très bientôt une loi fédérale ou une décision de justice.
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Le gouvernement Trudeau est allé trop loin, cette fois.
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Leur projet de loi, dont nous venons d’apprendre l’existence, est bien pire que ce à quoi tout le monde s’attendait. C’est choquant, en fait.
Le bureau de Justin Trudeau dit benoîtement que sa nouvelle loi est conçue pour « protéger le Canada des lois ou des politiques qui nuisent à la Confédération ». Mais c’est beaucoup, beaucoup plus que cela. Et c’est bien pire.
Voici un résumé de ce que ferait la soi-disant loi sur le fédéralisme :
– Toute loi ou tout règlement provincial que le cabinet Trudeau n’aime pas peut être renversé. Tout ce qu’il faut, c’est un « préjudice » mal défini pour le Canada. Comme le voit la cabale de Trudeau.
– Le projet de loi habiliterait le cabinet de Trudeau à ordonner aux agences fédérales – ministères, conseils et employés – de simplement ignorer les lois et règlements provinciaux. Allez-y, désobéissez à toute loi provinciale – quelle qu’elle soit – que le gang Trudeau n’aime pas.
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– La loi proposée donnerait au cabinet fédéral le pouvoir illimité de contourner le processus législatif traditionnel – et de modifier la loi ou le règlement qu’il juge approprié. Les provinces ne seraient pas consultées et la Chambre des communes serait ignorée.
– Toute loi, à n’importe quel niveau, que le cabinet Trudeau n’aime pas peut être abrogée ou rejetée – juste comme ça. Au niveau fédéral, au niveau provincial, au niveau municipal : le pouvoir du cabinet serait suprême.
– La Loi sur le fédéralisme donnerait également au cabinet Trudeau la suprématie sur les décisions des tribunaux. Si le Cabinet n’aime pas la décision d’un juge provincial, il pourra l’annuler.
– Enfin, «toute loi» que Trudeau et son équipe considèrent comme «nuisible» – et, encore une fois, personne n’a encore défini ce mot – peut être sommairement rejetée. Peu importe ce que pense un premier ministre ou une province. Ce sera parti.
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Choquant, non ? Épouvantable, n’est-ce pas ? Une grande, grande surprise qu’une telle chose se produise au Canada.
Sauf que, comme certains d’entre vous l’ont probablement déjà compris, la surprise est la suivante : Justin Trudeau et son gouvernement n’ont ni ne prévoient de « loi sur le fédéralisme ». Je viens d’inventer ça.
Ce que je n’ai pas inventé, cependant, c’est ceci : le gouvernement de l’Alberta fait toutes ces choses énumérées ci-dessus. Ils sont réels et visent le Canada lui-même. Et on les trouve dans l’Alberta Sovereignty Act de la première ministre Danielle Smith. Elle l’a dévoilé en début de semaine.
Toutes les choses décrites ci-dessus sont faites par Smith et son gouvernement voyou – pas Justin Trudeau. Par elle, pas lui.
Pouvez-vous imaginer le tollé, si le chef du Parti libéral présentait un projet de loi qui émasculerait ainsi les provinces? Pouvez-vous imaginer l’indignation et l’opposition?
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C’est le début, mais la réaction à la loi sur la souveraineté clairement inconstitutionnelle de Smith – c’est-à-dire clairement illégale – a été principalement limitée aux universitaires et aux experts des médias. Mais la réaction que Smith désirait le plus ne s’est pas encore produite. Encore.
Les vandales qui composent le cercle intime de Danielle Smith, voyez-vous, savent que leur loi sur la souveraineté est inconstitutionnelle. Ils l’ont admis, officiellement.
Alors, qu’est-ce qu’ils font, alors?
Le gang de Smith veut une confrontation avec Justin Trudeau et son gouvernement. Ils veulent un combat.
Jusqu’à présent, Trudeau – sagement – n’en offre pas. Il a presque offert un haussement d’épaules à la Trudeau, en disant peu. Il garde sa poudre au sec.
De même, le chef conservateur Pierre Poilievre – il a peu parlé de l’éviscération de Smith de la primauté du droit et de la Confédération. Il sait que s’il devenait premier ministre, une loi comme celle de Smith — adoptée, disons, par le gouvernement néo-démocrate en Colombie-Britannique ou le gouvernement libéral à Terre-Neuve-et-Labrador — créerait un très gros problème. Pour lui.
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Les dirigeants fédéraux attendent donc. Mais Danielle Smith, l’incendiaire en chef de la Confédération, ne peut pas attendre. Si sa loi sur la souveraineté ne suscite pas la réaction qu’elle souhaite, elle annulera très bientôt une loi fédérale ou une décision de justice. Quelque chose à propos des armes à feu, ou des vaccinations, ou de l’environnement, probablement. Et alors le combat commencera.
Pourquoi Smith fait-il cela, demandez-vous? Simple. Elle fait face à une élection en mai 2023, ou à peu près. Et, à ce stade, elle va le perdre. Mal.
Ses erreurs en série – se ranger du côté de Vladimir Poutine au sujet de l’Ukraine, promouvoir des théories du complot, suggérer que les non-vaccinés sont plus discriminés que tout autre groupe de la société – ont presque garanti un gouvernement néo-démocrate majoritaire en Alberta.
Donc, Daniel Smith essaie de se battre avec le Canada. C’est sa stratégie pour se faire réélire. C’est tout ce qu’il lui reste.
Et si elle nuit gravement au Canada dans le processus ?
Eh bien, il est évident que Danielle Smith s’en fout complètement.
— Kinsella était l’adjoint spécial de Jean Chrétien