Khaliq : La Loi canadienne sur la santé laisse tomber les personnes atteintes de maladie mentale

Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, un Canadien sur cinq vit actuellement avec une maladie mentale. À 40 ans, la moitié des Canadiens en ont souffert – ou souffrent – ​​d’une forme ou d’une autre.

Entre 2009 et 2019, il y a eu une augmentation de 60 % des visites aux urgences et des hospitalisations chez les adolescents. Seul un jeune Canadien sur cinq reçoit le traitement dont il a besoin.

Qu’il s’agisse de souffrances humaines ou de coûts financiers, les preuves sont claires : les services de santé mentale au Canada sont terriblement inadéquats.

Les Canadiens ont du mal à obtenir des conseils et des services de soutien. L’accès est limité et les temps d’attente sont longs : des semaines, des mois et même des années. En l’absence de soutien communautaire, les hôpitaux fournissent 80 % des services de santé mentale actuels sous forme de soins actifs et sont débordés face aux crises de santé mentale.

Et il y a le problème : les Canadiens doivent être en crise pour obtenir de l’aide.

Ce dont les Canadiens ont besoin et méritent, ce sont des services de santé mentale gratuits et accessibles. Et ils en ont besoin maintenant.

Dans leur plate-forme électorale de 2021, les libéraux de Trudeau ont promis de créer un nouveau transfert financier permanent aux provinces appelé Transfert canadien en matière de santé mentale.

Les intervenants nationaux ont exprimé haut et fort leur soutien à ce transfert, tout en recommandant également de modifier la Loi canadienne sur la santé ou d’introduire une législation spécifiquement axée sur les besoins en santé mentale.

En théorie, tous les services de santé mentale devraient déjà être couverts par cette législation. La Loi stipule même : « L’objectif principal de la politique canadienne en matière de soins de santé est de protéger, de promouvoir et de rétablir le bien-être physique et mental des résidents du Canada et de faciliter un accès raisonnable aux services de santé sans obstacles financiers ou autres.

C’est ce qu’il dit, mais pas ce qu’il est près d’atteindre.

La nouvelle ministre de la Santé mentale et des Dépendances, Carolyn Bennett, doit faire de la modification de la loi sa priorité numéro un afin que la maladie mentale puisse être traitée de la même manière que la maladie physique et que des services de santé mentale gratuits puissent être facilement disponibles dans toutes les communautés canadiennes.

Il y a aussi un prix financier énorme à payer pour ne pas fournir ces services.

La Commission de la santé mentale du Canada estime que les problèmes de santé mentale et les maladies mentales coûtent au Canada environ 50 milliards de dollars par année. Cela comprend 6 milliards de dollars en raison de l’absentéisme et du roulement sur les lieux de travail.

Ils estiment que si nous réduisons la maladie mentale de 10 % par an, cela se traduira par des économies de 4 milliards de dollars par an.

La maladie mentale peut affecter n’importe lequel d’entre nous ou n’importe quel membre de notre famille, mais elle est beaucoup plus profonde pour les sans-abri, pour ceux qui vivent dans la pauvreté ou pour ceux qui subissent de la discrimination. Et, bien sûr, la détresse mentale a été aggravée par le stress de la pandémie de COVID-19.

La Charte canadienne des droits et libertés garantit l’égalité, mais l’impact disproportionné de la maladie mentale sur les populations défavorisées suggère que nous ne respectons pas nos obligations en vertu de la Charte.

Mais cela peut être fait.

Nous pouvons empêcher les gens d’aller à l’hôpital et de garder leur emploi. Nous pouvons garder les gens à l’écart du système de justice pénale et réduire l’arriéré des tribunaux. Des vies pourraient être sauvées, la productivité améliorée et le fardeau financier de notre nation considérablement réduit.

La première étape cruciale, l’introduction d’une loi qui inclut le soutien communautaire en santé mentale, ouvrirait la voie à l’amélioration des soins de santé mentale pour tous les Canadiens. Cela donnerait de l’espoir à ceux qui vivent avec une maladie mentale et à ceux qui regardent leurs proches souffrir.

Yasmin Khaliq est pharmacien à Ottawa depuis plus de 25 ans. Elle étudie actuellement la common law avec une spécialisation en droit de la santé à l’Université d’Ottawa. Elle a un membre de sa famille vivant avec une maladie mentale.

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