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Les règles de la compétitivité nationale ne cessent d’évoluer. Si les dernières années ont été difficiles, l’avenir s’annonce encore plus confus. Le Canada est-il à la hauteur des défis? La réponse apparente est inquiétante.
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À un certain niveau, l’idée que l’avenir du Canada est incertain semble absurde. Le pays se classe régulièrement bien dans les comparaisons mondiales. US News and Reports a récemment classé le Canada au premier rang pour la qualité de vie. Les partisans libéraux ont tweeté les résultats comme si un seul classement pouvait masquer tous les défauts et lacunes du pays.
Les Canadiens devraient se concentrer sur le rasoir pour s’assurer que le pays reste au sommet, mais les signes inquiétants abondent. La productivité est loin derrière les principales nations industrielles. L’investissement a ralenti, en particulier dans le secteur des ressources naturelles. La position agressive du Canada en matière de changement climatique a bloqué certains projets d’infrastructure et en a mis d’autres sous silence. Notre système d’éducation et de formation est considérablement déconnecté de la population active.
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La liste continue. Notre bilan en matière de gestion environnementale est sérieusement déficient. La capacité de notre gouvernement à gérer les services de base, comme les passeports, fait défaut. Les principaux aéroports du pays, principaux points de transit internationaux, sont la risée mondiale. Notre dette nationale considérable, déjà en hausse en raison des dépenses du gouvernement avant et après la pandémie, s’accélère plus rapidement en raison de la hausse rapide des taux d’intérêt. Et le revenu familial est sérieusement désynchronisé avec les prix ridicules de l’immobilier et l’inflation croissante.
Mais l’environnement concurrentiel évolue également. Certains pays – le Japon, la Corée du Sud, la Norvège, l’Allemagne et d’autres – continuent de bien se porter. La Russie, poussée au bord du gouffre par son invasion de l’Ukraine, dérape, mais étend sa présence militaire dans l’Arctique et accélère le développement de ses ressources. La croissance économique de la Chine a peut-être ralenti, mais son agression diplomatique se poursuit et ses enchevêtrements internationaux s’étendent.
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La Chine a également un énorme avantage dans le développement et la mise en œuvre de nouvelles technologies. Tandis que la Chine innove, le Canada patauge dans les processus d’évaluation éthique et d’approbation.
Ne vous attendez pas à de l’aide de notre voisin du sud. Les États-Unis sont sur leur propre trajectoire incertaine, avec de profondes frictions internes et une politique toxique rivalisant avec leur esprit d’entreprise toujours remarquable. Les divisions de l’Amérique, entraînées par des inégalités économiques croissantes et des tensions raciales/régionales, déstabilisent une société déjà fragile. Au fur et à mesure que cette agitation se poursuit, le protectionnisme et le déclin de l’intérêt pour les solutions continentales se poursuivent.
Mais notre plus grand défi est à la maison. L’un des pays les plus gouvernés au monde, le Canada est sur le point de gagner de nouveaux galons pour une gouvernance inefficace. De nombreux Canadiens ont trouvé un refuge financier sûr avec le CERB et d’autres paiements de soutien au cours des premières années de la pandémie. Mais l’expansion presque incontrôlée de la main-d’œuvre du gouvernement fédéral n’a pas été accompagnée de services de meilleure qualité ou d’une meilleure attention aux besoins des citoyens.
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Les systèmes de demande et de rapport du gouvernement sont devenus des corvées coûteuses, tandis que les rapports sur les résultats ont considérablement diminué. Les processus d’approbation des mines et des grands projets d’infrastructure découragent toutes les entreprises, sauf les plus déterminées. Le pays est une valeur aberrante en matière de production de pétrole et de gaz; Les nations africaines réclament des investissements majeurs, tandis que le Canada fait de son mieux pour garder cette énergie dans le sol, à grands frais pour ses trésoreries.
Le Canada fait face à ces réalités en grande partie en les ignorant. Notre culture politique est axée sur les questions internes, ciblant les inégalités nationales plutôt que le niveau de vie. Nous sommes déconnectés de la grande crise énergétique de notre époque, incapables d’aider nos alliés européens ou d’acheminer du gaz naturel respectueux du climat vers les centrales au charbon d’Asie. Notre culture d’innovation est embourbée dans des séries constantes de demandes de subventions gouvernementales et des processus d’examen complexes.
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Des millions de Canadiens n’ont pas de logement ou sont paralysés par des taux d’intérêt élevés et une inflation galopante. La fixation du gouvernement sur les changements climatiques, malgré l’impact négligeable du pays sur le climat mondial, attaque deux piliers de l’économie de l’Ouest canadien : l’agriculture et l’énergie. De nombreux Canadiens sont profondément mécontents ou incertains, privés d’un leadership courageux et novateur.
David Johnston, notre ancien gouverneur général, a un jour observé à propos des universités que « la réputation est en retard de dix ou quinze ans sur la réalité ». C’était son avertissement aux institutions de ne pas supposer que les réalisations du passé seraient automatiquement reportées dans l’avenir.
À l’heure actuelle, le Canada repose sur sa réputation, mais l’échelle est bancale. Le Canada est un pays merveilleux, mais les fissures sont graves et ne font qu’empirer. Nous ne pouvons pas prétendre que les problèmes ne sont pas réels. La colère croissante dans l’Ouest canadien, les frustrations des peuples autochtones, le profond sentiment d’abandon dans les régions rurales et l’éloignement croissant du Québec du reste du pays sont les signes d’une nation sans centre, sans but ni plan d’avenir.
En ces temps chaotiques et en évolution rapide, le Canada ne semble pas à la hauteur des défis du 21e siècle. Si la réputation accuse un retard substantiel sur la réalité, les Canadiens devraient se rendre compte que se reposer sur nos lauriers collectifs n’est pas une stratégie efficace. Nous avons besoin de nouvelles approches pour ces temps sans précédent. Et nous en avons besoin maintenant.
Ken Coates est membre émérite et directeur du programme des affaires autochtones à l’Institut Macdonald-Laurier, et titulaire d’une chaire de recherche du Canada à l’Université de la Saskatchewan