mercredi, novembre 13, 2024

Kaja Kallas, la nouvelle responsable de la diplomatie européenne, appelle à renforcer la confiance en soi au sein de l’UE.

Kaja Kallas, ancienne Première ministre estonienne, se présente pour devenir le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères. Lors de son audition au Parlement européen, elle a souligné l’importance du soutien à l’Ukraine face à la Russie et a appelé à des sanctions contre la Chine pour son aide militaire à Moscou. Kallas, soutenue par les États membres, pourrait agir avec plus de liberté que son prédécesseur, et prévoit d’intensifier la défense européenne face aux menaces géopolitiques.

  • L’ancienne Première ministre estonienne Kaja Kallas se présente mardi aux élections pour devenir le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères.
  • Elle a récemment répondu aux questions des députés européens à Bruxelles.
  • Son élection est largement considérée comme acquise, la plaçant à la tête de la diplomatie européenne, succédant à l’Espagnol Josep Borrell.

Lors de son audition devant le Parlement européen, Kaja Kallas a insisté sur la nécessité pour l’UE de continuer à soutenir l’Ukraine dans sa lutte contre l’agression russe. « Nous devons persister dans nos efforts, jour après jour, aujourd’hui, demain et aussi longtemps que nécessaire, en offrant toute l’aide militaire, financière et humanitaire requise », a-t-elle déclaré.

Kallas a également noté que sans l’appui de la Chine, la Russie ne pourrait maintenir son effort de guerre avec la même intensité. Elle a suggéré que la Chine devrait faire face à des conséquences plus sévères, bien qu’elle n’ait pas précisé comment cela devrait être mis en œuvre. Il est envisageable que la future Commission européenne introduise de nouvelles sanctions contre les entreprises chinoises fournissant des matériels militaires à la Russie.

En tant qu’ancienne Première ministre de l’Estonie, Kallas a toujours affiché une position ferme contre la Russie, renforçant ainsi sa crédibilité auprès des députés européens, comme l’indique Charles Liebherr, correspondant de l’UE. « Kaja Kallas bénéficie d’un large soutien au sein de l’UE, ce qui est bénéfique pour l’Ukraine », ajoute-t-il.

Appel à une plus grande confiance en soi pour l’UE

Un autre sujet majeur abordé lors de l’audition était le contexte des élections américaines. Kallas a répondu avec pragmatisme, affirmant que peu importe qui occupe la présidence aux États-Unis, l’UE doit s’efforcer de mieux accomplir ses fonctions qu’auparavant.

Elle a également plaidé pour que l’UE exerce son pouvoir économique avec une plus grande assurance, notamment en ce qui concerne la Chine et les États-Unis. « Cette volonté de se montrer plus affirmée est bien reçue au Parlement européen », selon Liebherr. Cela devrait se traduire par une politique étrangère de l’UE plus audacieuse et équilibrée à l’avenir.

Kallas : Une liberté accrue dans la politique étrangère de l’UE

Nommer Kallas a été le choix des 27 chefs d’État et de gouvernement de l’UE en juin. En tant que Haut représentant, elle devra naviguer entre les intérêts des pays membres, une tâche réputée délicate selon Liebherr. « Le fait qu’elle vienne d’un petit pays membre peut être un atout », ajoute-t-il.

Contrairement à son prédécesseur Josep Borrell, Kallas pourra agir avec plus de liberté, ne devant pas constamment prendre en compte la politique étrangère de son pays d’origine. « Cela devrait faciliter les négociations au sein de l’UE pour parvenir à un consensus », affirme le correspondant.

À 47 ans, Kallas devrait prendre ses fonctions en décembre. En plus de son rôle de Haut représentant de l’UE, elle a également été nommée vice-présidente de la Commission européenne, tout comme son prédécesseur. Son mandat de cinq ans s’inscrit dans celui des autres membres de la Commission.

« Ces cinq années ne seront pas de tout repos », a prévenu Kallas. « Je constate la formation de coalitions d’autocrates autour de nous et des bouleversements géopolitiques préoccupants à l’échelle mondiale », a-t-elle averti devant les députés européens. L’UE doit reconnaître les menaces qui pèsent et y répondre efficacement avec ses alliés les plus proches.

« Nous ne pouvons accepter que la Russie, l’Iran et la Corée du Nord produisent plus d’équipements militaires que l’ensemble de la communauté euro-atlantique. » Elle a ainsi plaidé pour un investissement accru dans la défense et une prise de responsabilité plus importante à cet égard.

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