Il est absurde d’assimiler le jour de Frosty le bonhomme de neige et de Rudolph le renne au nez rouge à l’oppression religieuse.
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Dans une récente déclaration du premier ministre Justin Trudeau, on apprenait que Noël n’est pas raciste.
Cette clarification, bien que rassurante, met en évidence une tendance troublante selon laquelle une fête d’origine religieuse est contestée comme étant raciste et discriminatoire. Cette question n’est pas ancrée dans l’essence ou la pratique actuelle de la fête, mais découle de la simple reconnaissance de Noël comme fête nationale. C’est un sort inquiétant pour une fête qui, pour la plupart des Canadiens, est laïque à l’exception de son homonyme.
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Noël, traditionnellement un jour saint religieux, est devenu une célébration laïque au cours du dernier siècle et demi. L’élévation du Père Noël, des sapins de Noël, des bonhommes de neige et des rennes au-dessus des aspects religieux témoigne de ce changement. Malgré un déclin absolu de la population chrétienne canadienne et une multiplication par quatre du nombre de personnes sans appartenance religieuse depuis 2001, Noël reste plus populaire que jamais. La tradition culturelle de la décoration, de la pâtisserie et des cadeaux à la fin du mois de décembre continue de prospérer. Et pour la plupart, Jésus n’est guère un sujet de discussion.
Les prétendus préjugés raciaux de Noël ont pris de l’ampleur la semaine dernière à la suite d’une question posée par le chef du Bloc Québécois Yves-François Blanchet au premier ministre Trudeau. La question qui se pose : Noël est-il raciste ?
C’est une question étrange suscitée par un rapport de la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP), qui a publié en octobre un papier de discussionr sur l’intolérance religieuse. Le document déclare : « La discrimination contre les minorités religieuses au Canada est ancrée dans l’histoire du colonialisme du Canada. Cette histoire se manifeste aujourd’hui dans la discrimination religieuse systémique. Un exemple évident est celui des jours fériés au Canada. Les jours fériés liés au christianisme, y compris Noël et Pâques, sont les seuls jours fériés canadiens liés aux jours saints religieux. En conséquence, les non-chrétiens peuvent avoir besoin de demander des aménagements spéciaux pour observer leurs jours saints et d’autres périodes de l’année où leur religion les oblige à s’abstenir de travailler.
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Bien que le document ne déclare pas explicitement que ces jours fériés doivent être remaniés, il suggère implicitement que l’inclusion des seuls jours saints chrétiens consacrés comme jours fériés nationaux constitue une intolérance religieuse et une discrimination à l’égard des minorités religieuses.
Les inquiétudes concernant Noël ne sont pas nouvelles dans les cercles progressistes. On nous dit depuis longtemps que prononcer « Joyeux Noël » est un discours offensant aux yeux de ceux qui ne sont pas de foi chrétienne. Depuis près d’une génération, on enseigne aux enfants que « Joyeuses fêtes » est le seul message de vœux acceptable pour s’exprimer dans la sphère publique.
Il est ridiculement réducteur d’évaluer le caractère offensant en se basant uniquement sur les mots utilisés, en ignorant le contexte et l’intention qui les sous-tendent. S’il est certes provocateur de se placer devant une mosquée pour souhaiter un joyeux Noël à tous ceux qui en sortent, grand-mère souhaitant un joyeux Noël au vendeur de l’épicerie tout en encaissant des provisions de fête n’est guère un affront à l’intolérance religieuse. Le contexte et l’intention comptent.
Mais désormais, la position de la CCDP va au-delà de la suppression de la reconnaissance institutionnelle de Noël. Le rapport laisse entendre que la simple existence de Noël en tant que fête nationale est en soi discriminatoire et oppressive.
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Le rapport commence par une déclaration apparemment simple : « La capacité d’un individu de pratiquer librement sa religion est un droit humain fondamental. » S’il est vrai que la libre pratique de la religion est un droit protégé dans la démocratie canadienne, utiliser cela comme une introduction pour qualifier Noël d’intolérant sur le plan religieux ne tient pas compte du fait qu’une grande partie de ce qui est célébré sous le nom de « Noël » aujourd’hui est en grande partie culturelle et non religieuse. tous.
Le débat des dernières décennies sur les symboles religieux comme les crèches et les sages dans les espaces laïques avait du mérite, étant donné leurs liens directs avec les aspects religieux de Noël. Cependant, assimiler une journée centralisée dans l’esprit de la plupart des Canadiens comme celle de Frosty le bonhomme de neige et de Rudolph le renne au nez rouge à l’oppression religieuse est un saut dans le domaine de l’absurde. Pour la majorité des familles canadiennes, Noël est une étape importante pour ralentir, réfléchir à nos relations significatives et prendre une période prolongée pour se rendre chez des membres de la famille peu visités. Cette tradition culturelle s’étend sur plusieurs générations dans de nombreuses familles canadiennes.
Bien sûr, tous les Canadiens ne souhaitent pas célébrer Noël ou Pâques, même sous un angle laïc, mais on peut en dire autant d’autres fêtes comme la fête de Victoria ou la fête du Travail. Peu de Canadiens souhaitent se consacrer à la solitude devant la reine Victoria ou réfléchir au mouvement ouvrier des années 1870, et pourtant, ils considèrent ces vacances comme des occasions de réunions de famille et de détente, appréciant de s’éloigner du travail et de la routine.
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C’est l’essence d’une fête nationale : une pause dans les obligations quotidiennes, créant un espace pour la famille et la communauté. C’est la valeur d’une fête nationale et c’est ce que Noël est devenu pour la plupart des familles il y a plusieurs décennies, au grand désarroi de certains cercles chrétiens. Il est bien entendu que la consécration d’une fête a un effet d’effacement dans la conscience publique – Charles Schultz nous l’a rappelé dans le classique de 1965 Un Noël de Charlie Brown lorsqu’il y a un demi-siècle, il déplorait que la fête ait perdu son sens à cause de la commercialisation. C’est dans une logique similaire que la Légion royale canadienne opposé faire du jour du Souvenir un jour férié, de peur qu’il ne devienne simplement un long week-end de plus.
Il existe de nombreux jours significatifs qui ne sont pas reconnus comme jours fériés nationaux. Diwali, Hanoukka, la Journée de la vérité et de la réconciliation et le Nouvel An chinois n’en sont que quelques-uns. Dans une société inclusive, il est important que nous créions un espace pour la signification religieuse et culturelle de chacune de ces journées et que nous veillions à ce que les adeptes puissent les vivre de manière significative. Mais suggérer que Noël est discriminatoire simplement parce qu’une certaine population le célèbre religieusement, c’est négliger la profonde signification laïque qu’il a développée dans la culture canadienne.
Poste National
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