Joshua Oppenheimer, réalisateur américain résidant au Danemark, exprime ses inquiétudes sur l’avenir de la démocratie lors du Festival du film de Göteborg. Il critique l’indifférence face aux tragédies, comme le génocide à Gaza, et souligne notre responsabilité sociale. Son œuvre, incluant la comédie musicale « The End », explore des thèmes de culpabilité et de déni, utilisant des personnages anonymes pour illustrer la lutte humaine et inciter à une réflexion sur les défis sociopolitiques actuels.
Les préoccupations de Joshua Oppenheimer sur l’avenir de la démocratie
Le réalisateur américain Joshua Oppenheimer, qui réside maintenant au Danemark, exprime ses inquiétudes quant à la situation politique de son pays d’origine, le qualifiant peut-être de « dictature ».
Lors de sa récente intervention au Festival du film de Göteborg en Suède, il a lancé une question cruciale : « Est-il trop tard pour nous ? » Il a encouragé l’audience à lever les yeux et à se rappeler qu’il existe encore un ciel au-dessus d’eux.
Une réflexion sur la responsabilité sociale et l’art
Oppenheimer a partagé son horreur face aux événements tragiques, comme le génocide à Gaza, qu’il ressent comme étant commis en son nom en tant que Juif. Il a évoqué des milliers de personnes qui perdent la vie dans la Méditerranée chaque année, cherchant à fuir des conditions de vie insupportables que nous, en tant que sociétés, contribuons à maintenir pour garder nos biens bon marché. Il a critiqué notre tendance à ressentir un chagrin temporaire, suivi d’une recherche d’émojis appropriés pour exprimer notre tristesse, tout en évitant d’agir.
Pour lui, cette réaction montre un abandon de notre responsabilité collective et un désir d’échapper à la réalité tragique à laquelle nous faisons face. Oppenheimer, connu pour ses documentaires primés comme « The Act of Killing » et « The Look of Silence », a également réalisé la comédie musicale « The End » mettant en vedette Tilda Swinton, qui a co-produit le film avec lui.
Initialement, il avait prévu de réaliser un documentaire sur l’exploitation par des riches d’un pays en difficulté, mais ses projets ont changé après avoir été confronté à la réalité de sa propre sécurité. Son exploration des oligarques l’a conduit à découvrir un magnat du pétrole qui construisait un refuge souterrain, une expérience qui a profondément influencé son approche artistique.
En visitant cette maison, il s’est retrouvé à réfléchir à des questions de culpabilité et de remords, notamment comment vivre avec les conséquences de ses actions et élever une nouvelle génération. Ce voyage personnel l’a inspiré à créer un film qui aborde le déni et le faux optimisme, en utilisant la comédie musicale comme un moyen d’expression.
Oppenheimer a choisi des personnages anglophones pour sa comédie musicale, considérant ce genre comme typiquement américain et porteur d’un certain faux espoir. Il a souligné que ces personnages sont anonymes, représentant chacun d’entre nous. Son film, selon lui, dépeint un scénario où les personnages chantent leurs mensonges plutôt que leurs vérités, illustrant ainsi leur déni face à la réalité.
En fin de compte, Oppenheimer aspire à capturer la lutte humaine de manière à ce que le public puisse se reconnaître et réfléchir à la manière dont nous faisons face aux défis sociopolitiques actuels.