Josh Dehaas : Les Forces armées canadiennes aux aumôniers : prier est trop traumatisant pour les soldats

Non, la Charte n’oblige pas les militaires à interdire les prières religieuses

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En ce jour du Souvenir, les soldats et les anciens combattants peuvent être assurés qu’ils ne seront plus soumis à l’indignité d’entendre des aumôniers militaires réciter des prières religieuses offensantes, utiliser des mots désagréables comme « Dieu » ou porter des symboles religieux « traumatisants ».

C’est grâce à un nouvelle directive « réflexion spirituelle » du brigadier général JLG Bélisle qui interdit ces pratiques apparemment discriminatoires.

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Les aumôniers proposeront plutôt des « réflexions spirituelles » qui « tiennent compte de la diversité religieuse et spirituelle du Canada », qui « garantissent que les participants sont raisonnablement capables de s’identifier aux mots prononcés » et qui ont été examinées pour garantir qu’ils « emploient un langage conscient des principes de l’analyse comparative entre les sexes (ACS+).

Bélisle affirme que cette nouvelle interdiction des prières religieuses est nécessaire en raison de la « norme stricte de neutralité religieuse » établie par la Cour suprême du Canada dans l’affaire de 2015. Mouvement laïque québécois c. Saguenay. Cela reflète une incompréhension courante du droit à la liberté de religion au Canada et de ce Saguenay dit en fait. Comme l’ont expliqué les juges dans cette affaire, la liberté de religion garantie par la Charte empêche l’État de favoriser un la religion ou un Il s’agit d’un ensemble de croyances spirituelles par rapport à tous les autres, mais il ne nécessite pas d’exclure la religion de l’espace public.

Éliminer la religion, c’est l’objectif de la nouvelle directive. Cela s’explique en partie par le fait qu’aucune prière religieuse authentique ne sera jamais inclusive de la diversité religieuse ou spirituelle du Canada et acceptable pour tous ceux qui l’entendent. C’est aussi parce que les croyances religieuses entrent souvent en conflit direct avec les principes de l’ACS+, qui est le nom officiel de « l’outil d’analyse intersectionnelle » féministe et antiraciste que le gouvernement fédéral applique à l’élaboration des politiques.

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On pourrait même affirmer que la directive favorise un ensemble de croyances plutôt qu’un autre, étant donné que l’ACS+ est elle-même comme une religion, avec des préceptes fondés sur la foi, comme l’affirmation selon laquelle le genre est une construction sociale et que le racisme inversé n’existe pas.

Dans Saguenayle tribunal a rejeté un règlement qui soutenait les catholiques (et seulement catholique) prières lors des réunions du conseil municipal.

« L’État ne peut pas agir de manière à créer un espace public préférentiel favorisant certains groupes religieux et hostile à d’autres », ont expliqué les juges. « Il s’ensuit que l’État ne peut pas, en exprimant sa propre préférence religieuse, promouvoir la participation des croyants à l’exclusion des non-croyants ou vice versa », ont-ils ajouté.

En d’autres termes, la clé de la neutralité religieuse est « que nul ne peut être contraint d’adhérer directement ou indirectement à une religion particulière ou d’agir d’une manière contraire à ses convictions ».

Il est difficile de voir comment cette décision se traduirait par une interdiction générale des aumôniers offrant des prières religieuses lors d’événements publics. Cela semble plutôt signifier simplement que l’armée ne peut pas favoriser certaines religions par rapport à d’autres ou contraindre qui que ce soit à participer à un programme spirituel particulier.

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Si l’armée organise un dîner annuel au cours duquel certains soldats souhaitent prier avant un repas, elle pourrait maintenir la neutralité religieuse en permettant aux aumôniers de diriger les prières à tour de rôle chaque année, afin qu’aucune religion ne soit favorisée. Il serait également sage d’exiger que les aumôniers précisent que quiconque préfère ne pas participer ne devrait ressentir aucune pression pour le faire.

Lors d’une cérémonie du jour du Souvenir, les Forces canadiennes pourraient offrir aux aumôniers de diverses confessions religieuses l’occasion de prononcer chacun une courte prière tirée de leur tradition religieuse particulière, rappelant encore une fois aux personnes présentes que la prière est facultative. S’il n’y a pas assez de place pour que les aumôniers de toutes les confessions principales puissent participer, ils pourraient simplement tirer des noms d’un chapeau.

Il est vrai que quelqu’un peut être offensé en entendant une prière extérieure à sa tradition religieuse ou en voyant un symbole religieux qu’il n’aime pas, mais il est difficile de voir en quoi cela sera inconstitutionnel, et encore moins traumatisant. Si les recrues potentielles sont si fragiles qu’elles considèrent comme traumatisantes les prières avec lesquelles elles ne sont pas d’accord, alors je pense que nous avons un problème plus grave.

Josh Dehaas est avocat auprès de la Canadian Constitution Foundation, un organisme de bienfaisance juridique dédié à la défense des droits et libertés fondamentaux des Canadiens, et animateur du podcast Not Reserving Judgment.

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