samedi, novembre 23, 2024

John Turley-Ewart : Pourquoi s’opposer à la fusion RBC-HSBC est une mauvaise image pour les conservateurs

Le Canada dispose d’un solide processus d’examen des fusions bancaires – les politiciens l’ignorent à leurs risques et périls

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Jeudi dernier, le comité des finances de la Chambre des communes a demandé à la ministre des Finances, Chrystia Freeland, d’abandonner le projet de fusion entre la Banque Royale du Canada et la Banque HSBC Canada. Dirigé par des députés conservateurs, qui faisaient écho aux entrevues accordées aux médias par le chef conservateur Pierre Poilievre, le rapport du comité composé de 12 personnes a rejeté le processus de diligence raisonnable utilisé pour évaluer les fusions bancaires proposées.

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Cela a également signalé aux investisseurs étrangers et canadiens que la politique économique d’un futur gouvernement conservateur pourrait être motivée par un décret politique plutôt que par un processus fondé sur des règles et soutenu par les principes du libre marché.

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Vendre une banque au Canada est une chose délicate, et ce depuis 1911, lorsque, face à l’opposition populaire aux nombreuses fusions bancaires utilisées pour éliminer les banques faibles, le gouvernement fédéral de l’époque a donné le dernier mot au ministre des Finances. , qui s’attendait à être le premier informé d’un projet de fusion afin de fournir un signal informel pour poursuivre le processus ou l’arrêter.

Depuis lors, le gouvernement canadien a affiné son approche à l’égard de tels accords. Le superviseur bancaire du pays, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), administre le processus d’évaluation des fusions et fait une recommandation au ministre des Finances. De plus, le Bureau de la concurrence du Canada examine l’impact sur la concurrence pour les clients de détail et d’affaires à l’aide de mesures spécifiques qui présentent une image objective du résultat d’une fusion.

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Dans le cas de la vente proposée des activités canadiennes de HSBC, le Bureau a conclu que la transaction de 13 milliards de dollars aurait un impact « limité » sur la concurrence et que la modification de la part de marché de RBC ne justifiait aucune « mesure importante » (c’est-à-dire le dessaisissement des activités canadiennes de HSBC). actifs) pour finaliser la vente. Bref, l’accord entre RBC et HSBC Canada a satisfait à l’évaluation objective et le Bureau n’a présenté aucune raison pour empêcher la fusion.

Mais les objections des conservateurs au rachat de HSBC Canada par RBC reposaient sur des « possibles » hyperboliques concernant la perte de concurrence dans le secteur bancaire, la hausse des frais bancaires et le fait qu’il y ait « très peu d’institutions financières dans le secteur bancaire canadien ». Si les membres conservateurs du Comité des finances avaient téléphoné rapidement au ministère des Finances, ils auraient appris qu’il existe 33 banques nationales de l’annexe 1 en activité au Canada, 12 filiales de banques étrangères et 20 succursales de banques étrangères de l’annexe III.

Le quartier financier de Toronto.  il existe 33 banques nationales de l'annexe 1 en activité au Canada, 12 filiales de banques étrangères et 20 succursales de banques étrangères de l'annexe III.
Le quartier financier de Toronto. il existe 33 banques nationales de l’annexe 1 en activité au Canada, 12 filiales de banques étrangères et 20 succursales de banques étrangères de l’annexe III. Photo de Nathan Denette/La Presse Canadienne

Ils ne citent aucune étude, aucun fait spécifique sur le secteur bancaire, aucun modèle qui conforte cette position. Au lieu de cela, ils font référence à un rapport général du Bureau de la concurrence (qui ne contient pas les mots « banque » ou « banque ») tout en ignorant le rapport du Bureau sur l’accord avec HSBC Canada. Et quelles sont les options alternatives pour HSBC, qui veut retirer son argent du Canada ? Si les conservateurs en ont en tête, ils les gardent secrets.

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Ce qui n’est pas un secret, c’est que les dirigeants de HSBC à Londres ont déterminé que leurs opérations canadiennes ne cadrent plus avec leur stratégie mondiale, ce qui signifie que même si la fusion est annulée, HSBC ne poursuivra probablement pas son « statu quo ». Bref, le changement arrive d’une manière ou d’une autre chez HSBC Canada. La vente des activités à RBC est la meilleure option pour maintenir un statu quo proche pour les clients et le personnel de HSBC Canada et contribue à la croissance d’une entreprise canadienne historique devenue mondiale : RBC elle-même.

Si Poilievre ne menait pas les libéraux de Justin Trudeau sondage après sondage, on pourrait considérer l’appel du chef de l’opposition à écraser l’accord comme étant une dénigrement bancaire à l’ancienne, un sport populaire pour les polonais essayant de trouver du terrain auprès des électeurs canadiens. Mais il est en tête dans les sondages, et le changement d’orientation politique du Canada signifie que le monde des affaires du Canada ainsi que les investisseurs internationaux prennent, à juste titre, note de sa position sur la transaction.

Le gouvernement libéral a déjà ciblé le secteur bancaire en lui imposant des taxes temporaires spéciales, en plus d’un changement permanent des taux d’imposition des sociétés bancaires. Ces taxes spéciales rempliront les coffres d’Ottawa de milliards supplémentaires provenant des banques, décourageront les banques étrangères de s’établir ici et feront réfléchir tout investisseur au Canada qui envisage de lancer une nouvelle banque nationale.

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Le message que Poilievre et ses députés conservateurs devraient envoyer aux investisseurs au Canada et à l’étranger est que sous sa direction, le Canada est ouvert aux affaires et suivra une approche fondée sur des règles et des faits, juste et favorable à l’économie de marché. Au lieu de cela, lui et ses collègues du Comité des finances ont offert un cadeau aux libéraux, qui apparaîtront comme la main ferme de l’économie dans la salle lorsqu’ils approuveront l’accord avec RBC et souligneront la procédure régulière qui a été suivie avant que l’approbation ne soit donnée.

Poilievre se prépare à une confrontation électorale contre Trudeau qui sera définie par des enjeux économiques. Les chefs d’entreprise canadiens et les investisseurs étrangers nous regardent. La croissance de la productivité de notre pays est inférieure à celle des principaux pays de l’OCDE, en particulier de notre plus grand partenaire commercial au sud. Les formalités administratives réglementaires et les barrières commerciales interprovinciales n’aident pas.

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En ne soutenant pas l’économie de marché dans le cadre d’un accord aussi important que l’achat par RBC des activités canadiennes de HSBC, le chef conservateur fait craindre qu’un gouvernement Poilievre ne prenne en otage les intérêts des entreprises étrangères pour servir ses propres intérêts politiques. Ce n’est pas un bon aperçu.

John Turley-Ewart est consultant en gestion des risques réglementaires et historien des banques canadiennes.

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