mardi, novembre 26, 2024

John Turley-Ewart : Le Canada n’a pas de faillites bancaires parce que nous avons appris notre leçon il y a 100 ans

Depuis 2001, l’Amérique a subi 562 faillites bancaires, sans compter la Silicon Valley Bank. Au Canada, il n’y avait aucun

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Rien ne perturbe les marchés et attire l’attention comme une bonne course bancaire à l’ancienne. Les Canadiens sont témoins de cette vérité alors que nos cousins ​​américains sont aux prises avec les retombées financières et politiques de l’effondrement spectaculaire de la Silicon Valley Bank (SVB), basée en Californie et axée sur la technologie.

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Les recherches Google de la FDIC (l’US Federal Deposit Insurance Corporation) sont à leur plus haut niveau depuis 52 semaines. Le président américain Joe Biden, les régulateurs américains et la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen ont travaillé tout le week-end pour éviter de nouvelles ruées bancaires lundi, faisant exploser la limite de couverture de l’assurance-dépôts de la FDIC de 250 000 USD et garantissant tous les dépôts à la SVB, quel que soit le montant en dollars. .

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Au Canada, un tel drame financier et politique est en effet très démodé. Une curiosité même. Entre 2001 et 2023, les États-Unis ont subi 562 faillites bancaires selon la FDIC, plus la plus récente, SVB. Au Canada, ce nombre? Zéro.

La dernière faillite bancaire importante qui a provoqué des ondes de choc politiques à travers le pays remonte à un siècle, lorsque la Home Bank of Canada s’est effondrée sous le poids des créances douteuses, de la mauvaise gestion et des nouvelles réglementations bancaires proposées par Ottawa en 1923.

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Les malheurs de SVB ont incité le régulateur bancaire canadien à prendre temporairement le contrôle de ses opérations ici, mais celles-ci étaient relativement sans conséquence, gérées par un seul bureau sur Bay Street.

Pourquoi les Canadiens n’ont-ils pas vu de problèmes de type SVB chez eux?

La réponse n’est pas que le Canada a de meilleurs banquiers plus compétents ou des organismes de réglementation supérieurs.

Au contraire, au fil du temps, la plupart des Canadiens et ceux qu’ils élisent à Ottawa en sont venus à croire qu’un plus petit nombre de banques nationales, bien capitalisées et bien réglementées, avec une surveillance politique appropriée, étaient plus aptes à protéger l’épargne des déposants et l’économie en général. .

Cette voie politique était une approche consciente de la gestion des risques inhérents au secteur bancaire et a été enracinée dans les années 1920 après 50 ans de déception face aux petites banques régionales. Il a été brièvement dévié dans les années 1970 avec la création de deux banques basées dans l’Ouest canadien (la Banque commerciale canadienne et la Northland Bank), deux minuscules institutions dont la faillite en 1985 a renforcé la voie politique prise dans les années 1920.

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Les préférences bancaires du Canada contrastent fortement avec un système bancaire américain où la méfiance à l’égard des grandes banques nationales a été ancrée dans le tissu politique dans les années 1820 et 1830 par le président populiste Andrew Jackson. Jackson incarnait la crainte que les grandes banques ne concentrent le pouvoir économique entre les mains de quelques-uns. Cette suspicion survit aujourd’hui et est alimentée par l’importance que les décideurs politiques américains et leurs électeurs accordent au soutien des banques régionales et communautaires américaines.

Donald Trump a démontré cette réalité en 2018 lorsqu’il a modifié les règles bancaires américaines et réduit le contrôle réglementaire des banques telles que SVB. Maxine Waters, une démocrate de haut rang et ancienne présidente du comité des services financiers de la Chambre des représentants des États-Unis, a assuré lundi aux téléspectateurs à la télévision américaine que le soutien aux banques régionales et communautaires se poursuivrait parce que « nous ne voulons pas être à la merci de quatre ou cinq grandes banques.

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Qu’est-ce qui a amené le Canada à une conclusion radicalement différente sur les grandes banques? Expérience.

Entre la Confédération et 1923, le Canada a subi un taux de faillite bancaire de près de 40 %

Les fantômes des banques canadiennes en faillite sont nombreux et légendaires. Il y a la Banque commerciale de Kingston, en Ontario, qui a fait faillite quelques mois après la Confédération après que le gouvernement fédéral a refusé de la renflouer, une décision qui a coûté son poste au premier ministre des Finances du Canada et mis le premier ministre, sir John A. Macdonald, en une situation difficile car il devait 80 000 $ à la banque, une somme énorme à l’époque.

En 1871, une loi sur les banques a été adoptée par le Parlement qui était censée rendre les opérations bancaires sûres pour les Canadiens et les entreprises. Il n’a rien fait de tel. Alors que l’économie canadienne se détériorait après 1873, les petites banques locales ont commencé à faire faillite. Le Nouveau-Brunswick a été témoin de la disparition de la Banque d’Acadie, puis de la Banque Westmoreland. En Nouvelle-Écosse, la Banque de Liverpool a connu sa disparition. La Consolidated Bank de Québec venait ensuite et était suivie par la Mechanics Bank de Montréal, une institution qui desservait en grande partie les travailleurs pauvres. L’Ontario a également connu sa part de faillites bancaires.

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Les banques régionales étaient souvent présentées comme le meilleur moyen d’amorcer la croissance économique locale dans les premières années du Canada. Mais dans les années 1870, 61 % des nouvelles banques ont fait faillite. Dans les années 1880, 75 % des nouvelles banques ont fait faillite. Certains investisseurs bancaires en sont devenus conscients dans les années 1890, tout comme Ottawa, qui a encouragé les fusions bancaires pour éliminer les institutions faibles. Entre la Confédération et 1923, le Canada a connu un taux de faillite bancaire de près de 40 %. Encourager les grandes banques nationales réglementées est devenu la réponse au problème bancaire du Canada.

L’échec de SVB est une curiosité pour les Canadiens. Pourquoi? Pour le meilleur ou pour le pire – et à la suite de la disparition de SVB, la plupart diraient mieux – nous avons depuis longtemps échangé tous nos soupçons sur les grandes banques pour le confort de savoir qu’un système de grandes banques conçu au Canada assure une plus grande stabilité financière.

John Turley-Ewart est un historien financier canadien et consultant en gestion des risques avec une vaste expérience de travail à Bay et Wall Street.

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