lundi, décembre 23, 2024

John Ivison : Steven Guilbeault opte pour la distorsion plutôt que pour le discernement

Peu de choses fonctionnent aussi bien pour un député libéral que de dénigrer l’Alberta, l’équivalent du Mordor pour de nombreux progressistes de l’Est.

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Le commentaires faits la semaine dernière Le discours du militant devenu politicien Steven Guilbeault sur la nécessité de plafonner les émissions pétrolières et gazières suggère que le ministre de l’Environnement a embrassé sa nouvelle vocation avec enthousiasme.

Peu de choses fonctionnent aussi bien pour un député libéral que de dénigrer l’Alberta, l’équivalent du Mordor pour de nombreux progressistes de l’Est.

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Dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne, Guilbeault aurait déclaré que les récents commentaires du chef de la société énergétique Suncor l’avaient convaincu plus que jamais de la nécessité d’une réglementation visant à plafonner les émissions dans le secteur pétrolier.

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Le PDG de Suncor, Rich Kruger, a déclaré aux investisseurs lors d’une conférence téléphonique que l’entreprise mettait « un accent un peu disproportionné sur la transition énergétique à long terme », selon une transcription. sur le site Internet de l’entreprise. « Une direction et un ton révisés » seront adoptés à l’avenir, a-t-il déclaré.

C’était un cadeau pour Guilbeault, qui s’apprête à présenter cet automne un projet de règlement visant à plafonner les émissions et était sans doute ravi de pouvoir dépeindre Kruger comme un ploutocrate rapace, déterminé à souiller l’air et l’eau dans une quête incessante de profit.

« Voir le dirigeant d’une grande entreprise canadienne dire qu’il se désengage fondamentalement du changement climatique et de la durabilité, qu’il va se concentrer sur le profit à court terme, ce sont de mauvaises réponses », aurait déclaré Guilbeault. « Si j’étais convaincu avant qu’il fallait réglementer, je le suis encore plus maintenant. »

Il est clair que le ministre a déformé la position de Suncor. L’entreprise a souligné que Kruger a réitéré son engagement envers Pathways Alliance, le consortium de six grandes sociétés de sables bitumineux développant une technologie de captage et de stockage du carbone à grande échelle, dans le but d’atteindre zéro émission nette d’ici 2050.

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Mais le but de Guilbeault était de déformer à des fins politiques. Lors des dernières élections, les libéraux se sont engagés à limiter les émissions de pétrole et de gaz aux niveaux actuels et à les réduire au fil du temps pour atteindre leur objectif de 2030 consistant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 pour cent par rapport aux niveaux de 2005. Et c’est, par Dieu, ce qu’ils feront, même si la politique ne peut être justifiée sur le plan coût/bénéfice.

Un analyse économique de l’Institut économique de Montréal a examiné l’impact de l’application d’un plafond aux émissions de carbone. Dans le pire des cas, un plafond de 100 mégatonnes par an sur une demande projetée de 2,9 millions de barils par jour en 2030 entraînerait une production plafonnée à 1,57 million de barils et une perte de revenus annuelle de 79 milliards de dollars.

Les auteurs se sont efforcés de souligner que le pétrole non produit au Canada serait simplement produit dans d’autres pays, qui seraient également des bénéficiaires bienvenus d’emplois et de recettes fiscales.

Toutes les projections sur plusieurs années doivent être prises avec des pincettes. Mais il est clair que Guilbeault est plus soucieux de réduire les émissions que de protéger une industrie qui contribue à près de 10 pour cent de la production économique du Canada.

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Cela ne veut pas dire que le secteur de l’énergie ne devrait pas être incité à réduire ses émissions. Si vous pensez qu’une plus grande quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère est nocive, alors il devrait être taxé.

Mais le plafond fixé par le gouvernement est une mesure spécifique au secteur qui s’ajouterait aux réglementations existantes, notamment la tarification du carbone, la norme sur les carburants propres et la réglementation sur le méthane.

Trudeau prononce un discours à la Cop 26
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’exprime lors de la présentation des déclarations nationales le deuxième jour de la COP 26. Photo par Ian Forsyth /Getty Images

Lors de la COP 26 de l’ONU sur le climat à Glasgow en 2021, Justin Trudeau a déclaré que ne pas mettre de prix sur le carbone signifiait simplement que les réductions devraient être obtenues à des coûts plus élevés et de manière plus complexe dans d’autres secteurs de l’économie.

C’est exactement ce qu’est la proposition de plafonnement.

Dans son mémoire au gouvernement, l’organisation Clean Prosperity a suggéré une façon de réduire les émissions qui a infiniment plus de sens que l’instrument brutal de Guilbeault.

Il a recommandé qu’Ottawa, en collaboration avec les provinces, resserre les systèmes de tarification basés sur le rendement existants qui sont utilisés pour réglementer les émissions des grandes installations à travers le pays.

Cela couvrirait l’ensemble de l’économie, plutôt que de cibler un seul secteur.

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« Cela n’a pas de sens de mettre en œuvre de nouveaux systèmes là où ceux qui existent déjà sont adaptés à leur objectif », affirme le document Clean Prosperity.

Le plafond proposé par Ottawa impliquerait des négociations difficiles avec les provinces et l’industrie pour créer un système de plafonnement et d’échange qui donnerait probablement lieu à des contestations judiciaires.

L’alternative suggérée par Clean Prosperity serait de renforcer la rigueur des modèles de tarification du carbone existants, comme le système TIER de l’Alberta, en vertu duquel les émetteurs voient une plus grande part de leurs émissions soumises à un prix du carbone chaque année. Si les installations réduisent leurs émissions en dessous d’un certain seuil, elles peuvent gagner des crédits qui peuvent être vendus à d’autres émetteurs.

Clean Prosperity a prévenu que TIER se dirige actuellement vers une offre excédentaire de crédits carbone, ce qui signifie que l’Alberta doit augmenter le pourcentage d’émissions couvertes par la tarification du carbone plus que les deux pour cent prévus par an si la demande de crédits doit dépasser l’offre (et ainsi agir). comme incitation à la décarbonisation).

Le bon sens veut que rénover un système qui existe déjà soit une meilleure idée en termes de réduction des coûts, de complexité et de conséquences imprévues que d’imposer une nouvelle construction qui divise, simplement parce qu’elle a été promise dans un programme électoral.

Il s’avère qu’en politique, le bon sens n’est pas si courant.

Poste National

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