John Ivison: Nos alliés de l’OTAN n’ont plus beaucoup de patience pour le profit de Trudeau

L’argument de Trudeau selon lequel la capacité est plus importante que les mesures comptables brutes et que le Canada répond toujours à l’appel n’est plus vrai

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Le tact, écrivait Abraham Lincoln, est la capacité de décrire les autres tels qu’ils se voient.

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Justin Trudeau était en Lettonie lundi, avant l’important sommet de l’OTAN de cette semaine en Lituanie voisine, se félicitant lui-même et son gouvernement pour sa contribution à la résistance à la menace de la Russie contre « la liberté, le droit international et un ensemble commun de valeurs démocratiques que des générations de soldats se sont battus pour défendre ».

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Le Premier ministre letton Krisjanis Karins se tenait à ses côtés, faisant l’éloge de son « ami et allié ».

Dans son allocution, Karins a remercié le Canada pour sa contribution d’un groupement tactique de 800 membres pour aider à défendre son pays – une force qui, selon Trudeau, doublera d’ici trois ans pour atteindre le niveau de la brigade.

Le Premier ministre letton a également déclaré que les investissements de son pays dans la défense atteindraient 3% de son PIB l’année prochaine, trois ans avant la date prévue.

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Mais d’une manière diplomatique remarquable, il a gardé pour lui ses réflexions sur la contribution relativement maigre du Canada à la défense, qui ne représente que 1,3 % de sa production économique.

En avril, le Washington Post a rapporté que Trudeau avait dit à nos alliés de l’OTAN que le Canada n’atteindrait pas l’objectif de 2 % du PIB convenu au Pays de Galles en 2014.

Pourtant, vendredi dernier, Reuters a rapporté que les 31 alliés de l’OTAN ont convenu « d’un engagement durable d’investir au moins 2% du PIB dans leurs armées à l’avenir ».

Cela signifiera une augmentation massive des dépenses de défense dans les années à venir – si Trudeau a la moindre intention de respecter sa promesse.

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Selon le Bureau du directeur parlementaire du budget, le Canada a dépensé 36,3 milliards de dollars en 2022-2023 pour la défense, y compris le financement de la Garde côtière canadienne et des pensions des anciens combattants. Mais pour atteindre 2 %, il faudrait que le gouvernement dépense 18,2 milliards de dollars supplémentaires par an.

Murray Brewster, de la CBC, a rapporté lundi que les responsables canadiens font pression sur les alliés de l’OTAN depuis des mois pour élargir la définition de ce qui peut être inclus dans le repère des dépenses de défense, afin que le gouvernement puisse progresser vers son objectif sans dépenser plus d’argent. Le Canada souhaite apparemment que la recherche sur l’espace, la cybersécurité et l’intelligence artificielle soit incluse dans le calcul.

Mais pourquoi s’arrêter là ? Pour ajouter quelques milliards supplémentaires, pourquoi ne pas ajouter les dépenses en soins dentaires et en garde d’enfants ? Napoléon aurait déclaré qu’une armée marche sur le ventre, mais les soldats ont également besoin d’un ensemble d’hélicoptères fonctionnels et d’une vie familiale sereine pour fonctionner à des niveaux de performance optimaux.

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C’est un gouvernement qui sait qu’il y a très peu de votes pour dépenser plus pour la défense, alors pendant que Trudeau se rend à l’étranger et parle de la façon dont le monde occidental investit plus que jamais dans la sécurité collective, chez lui, il s’assure que le Canada continue d’être un resquilleur relatif.

Les chiffres ne mentent pas. En 2023, seuls 11 des 31 membres de l’OTAN atteindront 2 % : les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne, la Grèce, l’Estonie, la Lituanie, la Finlande, la Roumanie, la Hongrie, la Lettonie et la Slovaquie.

À l’autre extrémité de l’échelle, seuls l’Espagne, la Belgique, la Slovénie et le Luxembourg dépensent moins pour la défense en pourcentage de leur économie que le Canada.

L’impact de ce sous-financement se fait sentir au sol, en mer et dans les airs. Trudeau a déclaré il y a un an que ce pays augmenterait la taille et la capacité de son groupement tactique en Lettonie, mais il lui faudra trois ans avant de terminer la mise en œuvre complète de 2 200 soldats déployés en permanence.

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Le mois dernier, l’OTAN a organisé son plus grand exercice aérien jamais organisé – Air Defender – qui a impliqué 25 pays, dont le Japon et la Suède, qui ne sont pas membres de l’OTAN.

Le Canada n’y a pas participé, bien qu’il y ait été invité, car un trop grand nombre de ses avions et de ses pilotes étaient cloués au sol ou impliqués dans des activités de « modernisation ».

L’argument de Trudeau pendant de nombreuses années était que la capacité était plus importante que les mesures comptables brutes et que le Canada répondait toujours à l’appel. Cette affirmation ne tient plus.

Les demandes adressées au gouvernement fédéral pour qu’il prenne plus au sérieux la sécurité et la défense nationales deviennent obsolètes.

En avril, 60 des anciens hauts responsables de la sécurité du pays – dont cinq anciens ministres de la Défense et neuf anciens chefs d’état-major de la Défense – ont écrit une lettre ouverte exhortant le gouvernement libéral à respecter les engagements pris envers les alliés de partager le fardeau de la sécurité collective, « des engagements qui sont promulgués pour sauvegarder notre paix, notre prospérité et notre mode de vie ».

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Parmi les demandes figurait que le gouvernement améliore la capacité du ministère de la Défense nationale « à dépenser son budget de manière expéditive et opportune » – un problème majeur ces dernières années.

La réponse de Trudeau était l’équivalent verbal de son sourire pincé, passif-agressif et dédaigneux. « Gouverner, c’est choisir », a-t-il déclaré, avant de laisser entendre que les signataires de la lettre étaient des lobbyistes travaillant dans « ces industries », motivés par des objectifs indignes.

Mais le Premier ministre ne peut pas tergiverser et esquiver indéfiniment. S’il s’inscrit à l’objectif de 2% cette semaine, il devra faire des progrès significatifs à court terme, ou perdre toute crédibilité qu’il a encore à Washington, Londres, Berlin et Paris.

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