Si Trudeau ne peut rien apprendre des échecs passés et ne lâche pas ses illusions chéries, peut-être devrait-il accélérer sa propre transition
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Talleyrand, diplomate et intrigant extraordinaire, a dit des Bourbons qui ont gouverné la France avant et après la révolution : « Ils n’ont rien appris et n’ont rien oublié. On peut en dire autant du premier ministre Justin Trudeau et de sa coterie d’acolytes et de marionnettistes (oui, les deux). Ils n’ont rien appris des violations éthiques flagrantes et des échecs économiques et ils n’ont rien oublié de l’éveil culturel qui divise et des obsessions climatiques dysfonctionnelles. (Une chose qui a manifestement été oubliée est la « délivrologie », qui semble avoir été un enchantement transitoire. Recherchez la délivranceologie dans un thésaurus et vous pourriez trouver la photo du Premier ministre sous des antonymes.)
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Que deviendra M. Trudeau? Sera-t-il rejeté dans le chaudron des bouleversements politiques, comme le furent les Bourbons, ou réalisera-t-il sa vision d’un paradis dystopique aux dépens d’un public réveillé trop tard à son triste sort ?
Le discours du Trône décousue laisse peu d’espoir qu’il ait compris quoi que ce soit à propos de ses erreurs ou qu’il se soit débarrassé de ses préoccupations néfastes. Longtemps sur les schibboleths et dépourvu d’idées nouvelles, il laisse de côté un problème émergent qui préoccupe beaucoup les Canadiens, en particulier les pauvres et les retraités à revenu fixe : la hausse de l’inflation, qui atteint 4,7 % ici et 6,2 % aux États-Unis.
Récemment, un collègue progressiste de Trudeau, le président Joe Biden, lui a servi un plat amer de justice poétique en proposant de subventionner les voitures vertes sur le dos des travailleurs canadiens. L’américain est peut-être de retour, mais pas pour le Canada. Les automobiles et les pièces sont nos deuxièmes exportations en importance après, vous l’aurez deviné, le pétrole et le gaz. Avec son éloquence habituelle, Rex Murphy contrasté La réaction de panique de Trudeau à un crédit d’impôt de 12 000 $ pour les véhicules électriques de fabrication américaine, qui porterait un coup dévastateur à l’industrie automobile de l’Ontario, avec sa promesse insouciante de faire disparaître le secteur pétrolier et gazier. (Où est la rébellion d’extinction pour le dixième de l’économie canadienne qui est le pétrole et le gaz?) Les deux initiatives malavisées visent à lutter contre le changement climatique. Mais ce qui est bon pour l’oie de l’Ouest ne l’est évidemment pas pour le jars de l’Est.
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Comme Trudeau, Biden est une contradiction ambulante sur les politiques vertes. Après avoir refusé Keystone XL, il a supplié l’OPEP d’augmenter la production et a commandé la semaine dernière un record de 50 millions de barils de pétrole extrait de la réserve stratégique américaine, dans l’espoir de faire baisser le prix du gaz à la pompe. Quand notre ami et voisin le plus proche nous traite comme un étranger, que pouvons-nous attendre des autres pays ? La sécurité énergétique intérieure du Canada devrait être une priorité nationale, et non un embarras honni.
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La menace de Biden pour l’Est du Canada fait suite à l’ordre du gouverneur du Michigan, Gretchen Whitmer, à Enbridge de fermer le pipeline de la canalisation 5, arguant qu’il s’agit d’une menace environnementale pour les Grands Lacs, même s’il transporte 400 000 barils par jour pour fournir du carburéacteur à l’aéroport Pearson et des matières premières à une usine pétrochimique et une raffinerie à Sarnia-Lambton, ainsi que pour chauffer des résidences du Québec et de l’Ontario. Notre gouvernement a fait valoir que le blocage de la canalisation 5 bloquerait l’énergie de l’Alberta, ce qui est à la fois vrai et totalement incompatible avec son indifférence à la quantité immensément plus importante de pétrole et de gaz échoué qui pourrait être exportée vers les marchés étrangers et contribuerait à réduire les émissions mondiales en remplaçant le charbon.
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Le protectionnisme du Parti démocrate a été renforcé par l’annonce, la semaine dernière, que les États-Unis doubleraient les droits sur 4,5 milliards de dollars d’importations de bois d’oeuvre canadien. Ces politiques d’America First nuiront gravement aux travailleurs canadiens, qui méritent une solide défense diplomatique, qu’ils vivent dans l’Ontario riche en électeurs, dans les friches libérales de l’Alberta et de la Saskatchewan ou sur le champ de bataille électoral de la Colombie-Britannique.
Pendant ce temps, Vladimir Poutine fait jouer ses muscles avec l’UE en menaçant de suspendre le gaz, alors qu’il rassemble des troupes à la frontière ukrainienne. Comment réagiront les Européens s’il engloutit une partie de son voisin assiégé ? C’est chaud ou manger au Royaume-Uni, quelque chose que les Ontariens qui ont vécu le pire de la Loi sur l’énergie verte peuvent s’identifier. Depuis 2000, le monde a doublé sa capacité électrique au charbon, avec 350 nouvelles centrales actuellement en construction. L’industrie pétrolière et gazière du Canada a contribué à 0,3 pour cent des émissions mondiales, comparativement à 46 pour cent des pays brûlant du charbon. De telles données seraient très importantes si les faits comptaient.
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Dans sa quête de pureté climatique, le gouvernement fédéral a trop promis, trop dépensé, trop réglementé et trop taxé, avec de graves conséquences pour la croissance économique, la dette nationale et l’inflation. Malgré toute cette douleur, le Canada a le pire bilan de réduction des émissions de GES du G7. Et, comme le démontrent les inondations catastrophiques en Colombie-Britannique, il n’a pas fait grand-chose pour s’adapter aux conditions météorologiques extrêmes. Permettez-moi de proposer à nouveau une politique que j’ai suggérée pour la première fois sur cette page en juillet 2019 : une stratégie d’adaptation coordonnée impliquant les municipalités, les provinces et les Feds.
Si le Premier ministre ne peut rien apprendre des échecs passés et ne lâche pas ses illusions chéries, peut-être devrait-il accélérer sa propre transition. Plus probablement, nous devrons attendre un certain temps avant qu’un autre leader puisse réellement servir les Canadiens.
Joe Oliver a été ministre des Ressources naturelles et ministre des Finances du gouvernement Harper.
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