samedi, décembre 21, 2024

Joe Oliver : Le plan climatique de Trudeau se concrétise

Le trio têtu : objectifs d’émissions manqués, retour de bâton contre la taxe sur le carbone et prise de conscience que le Canada ne peut pas changer les températures mondiales

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L’inversion du changement climatique a défini le gouvernement Trudeau, générant des signaux de vertu incessants et d’innombrables initiatives intrusives pour lesquelles, après huit ans, il est tristement célèbre. Mais maintenant, l’ensemble du projet climatique est stupéfiant à cause d’un trio de confrontations avec la réalité : objectifs d’émissions manqués, réaction publique contre la taxe sur le carbone et, enfin, prise de conscience croissante que rien de ce que fait le Canada ne changera les températures mondiales.

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Dans un rapport cinglant publié plus tôt ce mois-ci, le commissaire fédéral à l’environnement et au développement durable s’est déclaré « extrêmement préoccupé par la capacité du gouvernement fédéral à réaliser des progrès significatifs » vers ses objectifs d’émissions pour 2030. Non seulement il n’atteindra pas ses objectifs, mais il ne fera pas sensiblement bouger le cadran. En fait, les émissions n’ont diminué de manière significative qu’à deux reprises au cours des dernières décennies – lors de la crise financière de 2008 et de la pandémie de 2020 – mais pour des raisons sans rapport avec la politique ou les actions du gouvernement. Les faiblesses de la modélisation économique du Canada, a écrit le commissaire, comprennent « des hypothèses trop optimistes, une analyse limitée des incertitudes et un manque d’examen par les pairs ». Et il y a plus. Le plan net zéro « n’incluait pas d’objectif ou de réductions attendues des émissions pour 95 pour cent de ses mesures » tandis que les organisations fédérales « s’attendaient à ce que seulement 43 pour cent… aient un impact direct sur les émissions ». Donc : le gouvernement ne sait pas ce qu’il fait, ne mesure pas les progrès et ne respectera pas ses obligations statutaires et son engagement politique. Aie!

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Pour tous, sauf pour ceux qui sont engagés, il est évident depuis un certain temps que les chances du gouvernement d’atteindre ses objectifs de carboneutralité d’ici 2040 et 2050 étaient faibles. Et pourtant, cette tentative pourrait coûter des milliards de dollars et toucher durement les Canadiens ordinaires, en particulier les plus défavorisés. Le côté positif de cet échec du programme politique phare du gouvernement est que le succès aurait été encore plus coûteux – même si le gouvernement peut difficilement s’attribuer le mérite de son incompétence.

Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, 85 pour cent des entreprises s’opposent à la taxe fédérale sur le carbone et souhaitent qu’elle soit supprimée, soit une hausse d’un tiers par rapport à l’année dernière. Dans un renversement étonnant, le premier ministre s’est plié aux vents politiques, a augmenté les réductions de la taxe sur le carbone dans les zones rurales et a suspendu la taxe elle-même sur le mazout domestique pour trois ans, une mesure qui favorise les provinces de l’Atlantique. Ce revirement a miné à la fois la justification de la taxe et l’engagement du gouvernement à son égard, a indigné de nombreux députés libéraux non atlantiques et tous les militants environnementaux et a incité d’autres provinces à exiger un traitement comparable.

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Même s’il n’a pas voulu les confirmer, des rumeurs circulaient selon lesquelles Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, aurait menacé de démissionner si davantage d’exonérations de taxe carbone étaient accordées – ce qui n’est pas le départ d’un éco-radical et « fier socialiste » peu représentatif de ses valeurs. ou les intérêts des Canadiens ordinaires seraient largement pleurés. Mais même les rumeurs de menaces de démission ont été rares sous un Premier ministre notoirement intolérant à l’égard des dissidences de son caucus. Les résultats dévastateurs des sondages des libéraux — selon 338Canada, ils ont moins d’un pour cent de chances de remporter les prochaines élections — pourraient-ils lui faire perdre le contrôle de son cabinet ?

Malgré toutes les souffrances et les divisions qu’elles ont provoquées, les politiques climatiques du Canada, même si elles réalisaient leur rêve de zéro émission nette, n’auraient qu’un impact minime sur les températures mondiales. Les sables bitumineux tant décriés, qui représentent 97 pour cent des réserves prouvées de pétrole du Canada, ne constituent qu’un millième des émissions mondiales. Leur part des émissions de GES d’origine humaine est d’une partie sur 25 000. Lorsque le premier ministre prétend que les émissions canadiennes contribuent aux événements météorologiques extrêmes, comme les incendies de forêt ici, il invente tout simplement. Sur ce point, même le Groupe d’experts international sur l’évolution du climat de l’ONU est d’accord.

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D’autres économies riches qui avaient été de fervents défenseurs de politiques vertes coûteuses reculent face aux réactions négatives des électeurs qui luttent pour faire face à la stagnation des revenus et à une inflation élevée. Et les deux tiers restants de la planète utilisent sans vergogne l’énergie la plus abordable disponible, quelle que soit son empreinte carbone. La Chine construit l’équivalent de deux centrales au charbon par semaine, avec six fois plus de centrales en construction que le reste du monde. L’Inde prévoit d’augmenter sa production de charbon de 60 pour cent d’ici 2030. L’Afrique du Sud dépend du charbon pour 69 pour cent de sa consommation d’énergie primaire.

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Que l’empereur soit nu est évident pour tous, sauf pour les aveugles volontaires. Même eux, ils admettent en privé que le climat politique est devenu extrêmement froid pour quiconque porte un costume d’anniversaire vert. Mais lutter contre une prétendue apocalypse climatique est si central dans la mission de Justin Trudeau qu’il ne peut pas reculer. Il appartiendra à son successeur de ramener le bon sens et la réalité dans la politique canadienne.

Joe Oliver était ministre des Ressources naturelles et ministre des Finances du gouvernement Harper.

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