vendredi, décembre 27, 2024

Joe Oliver : Le BSIF devrait reprendre son chemin et se concentrer sur la finance plutôt que sur la politique climatique

Le régulateur veut superviser les réactions climatiques et le caractère des mandataires sociaux. Ça ne va pas bien se passer

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Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) se livre à des excès réglementaires en exigeant une divulgation hautement invraisemblable des risques climatiques et en imposant une surveillance « fondée sur l’intégrité », avec des implications négatives pour l’efficacité du système financier, qui devrait être une priorité absolue.

Le BSIF est un organisme indépendant du gouvernement fédéral. Sa mission est de promouvoir la confiance des consommateurs, de gérer les risques, de réglementer et de superviser plus de 400 institutions financières, notamment des banques et des compagnies d’assurance, des sociétés fédérales de fiducie et de prêt et 1 200 régimes de retraite. La manière dont elle exerce son mandat a une incidence sur les opérations, les coûts et la compétitivité de ces institutions.

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Le premier problème concerne la « Ligne directrice B-15 sur la gestion des risques climatiques » du BSIF, qui s’applique à plus de 350 institutions financières, y compris les banques à charte. Cela les oblige à réguler et gérer les risques physiques et transitionnels du changement climatique. Les risques transitionnels sont liés à l’objectif d’Ottawa d’une économie à zéro émission nette de GES. En tant qu’organisations responsables, ces institutions se soucient naturellement de l’avenir. Ce qui rend la surveillance du BSIF irréaliste, c’est que le climat scénarios il insiste sur le fait que les institutions considérées sont basées sur la « Voie de concentration représentative (RCP) 8.5 » de l’ONU, qui constitue essentiellement le pire des cas.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, l’organisme des Nations Unies chargé d’évaluer les données scientifiques liées au changement climatique, a dit la probabilité de 8,5 est « faible », ce qui surestime en fait sa probabilité. Il suppose une multiplication par cinq de l’utilisation mondiale du charbon d’ici 2100 et l’arrêt, voire l’annulation de toutes les initiatives vertes du gouvernement. Ni l’un ni l’autre possible à distance. En conséquence, le RCP 8.5 a beaucoup moins Selon l’Environmental Protection Agency des États-Unis, la probabilité est supérieure à 1 %, et l’administration Biden ne l’utilise donc plus. Le recours obstiné d’Ottawa au RCP 8.5 n’exige ni ne justifie qu’une société d’État indépendante impose des hypothèses irréalistes dans les exercices de prévision qu’elle demande à 350 institutions de mener.

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Exiger des entreprises qu’elles publient les effets de risques farfelus et trompeurs est incompatible avec la divulgation « complète, véridique et claire » exigée par les lois provinciales sur les valeurs mobilières. Cela pourrait éroder leur crédibilité auprès des investisseurs, augmenter le coût du capital et conduire à des prises de décisions mal informées par les entreprises, ce qui gaspillerait des ressources rares et placerait le Canada dans une position concurrentielle désavantageuse. Au cours des prochaines années, le BSIF pourrait augmenter ses exigences de fonds propres pour tenir compte des risques climatiques perçus comme étant élevés – et ce, en plus de ce qui est déjà exigé en vertu des accords internationaux de « Bâle IV ».

La semaine dernière, le surintendant des institutions financières, Peter Routledge commenté sur « l’augmentation inévitable des coûts catastrophiques qui découleront du changement climatique », bien qu’à propos de la divulgation, il ait déclaré : « Cela ne me dérange pas d’être au milieu. » Attention, se positionner au milieu d’une foule alarmiste n’est pas un endroit très modéré.

Un deuxième problème concerne le nouveau «Ligne directrice sur l’intégrité et la sécurité», qui vise à se protéger contre les menaces qui pourraient miner la confiance du public dans le système financier. Il est certainement vrai que de mauvais acteurs peuvent nuire gravement aux performances d’une entreprise, entacher sa réputation, nuire à des tiers et même mettre le système financier en danger. Ainsi, tout le monde peut convenir que « les personnes et les dirigeants responsables ont une bonne moralité et font preuve d’intégrité à travers leurs actions, leurs comportements et leurs décisions ». Mais puisqu’il s’agit d’une attente « directrice », elle étend effectivement le rôle du BSIF à la surveillance des décisions d’embauche, de maintien en poste et de promotion fondées sur la personnalité des employés et des membres du conseil d’administration. Bien que les pratiques en matière de personnel ne soient pas prescrites jusqu’à présent, les employeurs seront inévitablement soumis à des doutes si les choses tournent mal, et potentiellement même si ce n’est pas le cas.

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Un principe connexe stipule que « la culture doit être délibérément façonnée, évaluée et entretenue… Cela dit, il n’existe pas de culture idéale ; une bonne culture dépend dans une certaine mesure du contexte. Cependant, toutes les cultures devraient refléter un engagement envers des normes qui encouragent un comportement éthique.

Il s’agit là de principes nobles (bien que nébuleux), mais cela devient difficile lorsqu’un régulateur, et par extension le gouvernement, commence à superviser un comportement éthique. Que se passe-t-il si un membre du conseil d’administration ou un cadre supérieur exprime des réserves sur les coûts économiques et sociaux du zéro net, plaide en faveur du développement du pétrole et du gaz naturel ou s’oppose aux politiques de la DEI pour des raisons morales ou pratiques ? Certains hauts fonctionnaires et fonctionnaires mettraient probablement en cause l’intégrité et l’éthique des personnes ayant de tels points de vue.

Comme nous le savons, l’enthousiasme actuel pour la diversité s’étend rarement aux opinions divergentes. Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, a menacé le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, de sanctions pénales si la Saskatchewan brûlait du charbon après 2030, tandis qu’un nouveau projet de loi d’initiative parlementaire du NPD imposerait une peine de prison pour « promotion » des combustibles fossiles. (Il est remarquable de voir avec quelle rapidité l’inimaginable peut devenir inattaquable.)

Le Canada jouit d’une réputation internationale bien méritée pour la réglementation compétente, sophistiquée et prudente de son secteur financier. Le BSIF risque de mettre en péril sa mission principale s’il s’écarte de sa voie et succombe aux excès de la réglementation.

Joe Oliver a été premier ministre des Ressources naturelles, puis ministre des Finances du gouvernement Harper.

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