Dans son discours de départ, Joe Biden a mis en garde contre l’émergence d’une oligarchie technologique menaçant la démocratie. Il a plaidé pour des réformes institutionnelles, notamment une limitation des mandats des juges de la Cour suprême et le retrait de l’immunité présidentielle. Tout en réfléchissant à sa carrière, il a évoqué ses réalisations, malgré une popularité en déclin. Biden a conclu en exprimant sa gratitude, partageant un moment avec sa femme et la vice-présidente.
Dans son discours final à la Maison Blanche, le président sortant des États-Unis a tiré la sonnette d’alarme sur l’émergence d’une nouvelle oligarchie. À l’instar de Dwight Eisenhower, qui avait évoqué la puissance du complexe militaro-industriel dans ses adieux, Joe Biden a mis en garde mercredi dernier contre le « complexe technologique et industriel ». Selon lui, la « richesse extrême, le pouvoir et l’influence » que ces nouveaux oligarques accumulent menacent « notre démocratie, nos droits fondamentaux et nos libertés ».
Bien qu’il n’ait désigné personne en particulier, son avertissement semblait clairement viser les magnats de la technologie liés à son successeur, Donald Trump, tels qu’Elon Musk, le propriétaire de X, et Mark Zuckerberg, le co-fondateur de Facebook. Biden a exprimé son inquiétude quant à l’inaction de Facebook face à la propagation de fausses informations, affirmant que « la vérité est étouffée par des mensonges ».
Appel à la réforme des institutions américaines
Dans ce contexte, Biden a plaidé pour une réforme des institutions américaines, suggérant une limitation des mandats à 18 ans pour les neuf juges de la Cour suprême. Cette proposition est une réaction aux décisions controversées de la majorité conservatrice de la Cour ces dernières années. De plus, il a proposé un amendement constitutionnel visant à retirer l’immunité totale des présidents pour des crimes, en réponse à un jugement controversé qui avait protégé Trump des enquêtes criminelles.
Bilan de la carrière de Biden : « la magie de l’Amérique »
Dans ce discours de 18 minutes, Biden a également pris le temps de réfléchir sur sa carrière politique, qui s’étend sur près de cinquante ans à Washington, soit environ un cinquième de l’histoire des États-Unis. Il a remercié les électeurs pour les expériences qu’il a vécues, décrivant son parcours de Scranton, en Pennsylvanie, à la Maison Blanche comme une véritable success story américaine. À 82 ans, il a qualifié sa biographie de « magie de l’Amérique ».
Cependant, il a consacré peu de temps à évaluer son mandat, ce qui pourrait être attribué à sa popularité en baisse, avec seulement un tiers des Américains estimant qu’il a bien géré ses fonctions. De plus, ses initiatives, telles que le paquet d’infrastructure et la loi sur le climat, n’ont pas encore produit de résultats visibles. « Cela prendra du temps », a-t-il reconnu, tout en affirmant que les bases sont désormais posées pour un avenir meilleur.
Pour ses adversaires politiques, ces promesses peuvent sembler utopiques. De nombreux républicains, et même certains démocrates, considèrent Biden comme un président en échec. Son dernier discours, qui se voulait un hommage à l’histoire américaine, n’a pas changé cette perception. En conclusion, Biden a exprimé sa gratitude en disant : « Merci pour cet immense honneur », avant de partager un moment intime avec sa femme Jill et la vice-présidente Kamala Harris, celle qui aurait dû prendre sa place.