Le gouvernement Legault a fait de son mieux pour punir l’université pour ses transgressions en français
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Un groupe anti-haine récemment attaqué la direction de l’Université McGill pour ce qu’elle a appelé sa « réponse faible » aux manifestants qui ont établi un campement sur son campus. Suggérant qu’« il est temps pour McGill de se tenir aux côtés de ses étudiants juifs qui sont victimes depuis des mois maintenant sur le campus », le groupe a appelé l’université à faire davantage pour mettre fin au campement.
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Fait révélateur, le groupe n’a pas dit ce qu’il pensait que McGill devrait faire pour mettre fin à la manifestation. En effet, ce que McGill peut faire à ce stade n’est pas tout à fait clair. Après tout, il a déjà demandé à la police de Montréal d’intervenir — pour que la police refuser. Il s’est adressé aux tribunaux pour demander une injonction contre les manifestants – mais la Cour supérieure du Québec rejeter sa demande au motif que les manifestants agissaient de manière pacifique et ne causaient donc pas réellement de préjudice. Et il a essayé de négocier avec les manifestants, qui ne sont pas vraiment intéressés par la négociation et qui ont récemment rejeté la dernière offre de l’université comme étant « risible ».
La colère dirigée contre McGill pour son prétendu échec à mettre fin au campement devrait plutôt être dirigée vers le gouvernement du Québec. Le gouvernement dirigé par François Legault n’a pratiquement rien dit au sujet du campement. Certes, peu de temps après le montage des premières tentes, Legault a fait suggérer que les tentes soient démontées. Mais depuis lors, son gouvernement est resté largement silencieux sur la question.
Comparez ce silence avec la réponse du gouvernement à un autre incident survenu après le début du campement, le 27 avril. Lorsqu’un député libéral d’arrière-ban de Laval suggéré que le Canada — y compris le Québec — devait être un pays bilingue, les dirigeants politiques du Québec ont réagi rapidement, qui ont très vite obtenu un consensus unanime résolution à l’Assemblée nationale contre cette idée. Et avant cela, lorsqu’un député libéral avait la témérité de question Après les nombreuses allégations sur le déclin de la langue française, il fut vivement dénoncé, ce qui l’amena à présenter ses excuses.
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Ce que montrent ces deux cas, c’est qu’il existe une classe dirigeante au Québec qui est prête à s’exprimer sur une question si elle le souhaite. Il est donc significatif que lorsqu’un groupe de manifestants masqués installe un campement sur le terrain de l’Université McGill et accuse ensuite l’université d’être complice du génocide et lui demande de rompre ses liens avec les institutions israéliennes au seul motif que ce sont des institutions israéliennes, la classe dirigeante québécoise ne peut pas faire grand-chose d’autre que lancer des appels tièdes au démantèlement des tentes. Ce n’est qu’après qu’une publication sur les réseaux sociaux liée au campement ait contenu des images d’une arme à feu que certains politiciens québécois ont commencé à appel avec plus de force pour la fin de la protestation.
On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi le gouvernement du Québec est si peu disposé à condamner le campement. Son silence doit-il être lu comme une forme de soutien aux manifestants ? Le gouvernement, ainsi qu’une grande partie de la classe politique de la province, sont-ils réellement satisfaits du fait que les manifestants ont ciblé McGill en particulier ? Après tout, ce qui se passe actuellement à McGill ne peut qu’aider le gouvernement à délégitimer l’université en tant que « véritable » institution québécoise. Au cours de la dernière année, le gouvernement a sabré dans le financement de McGill, augmenté les frais de scolarité des étudiants de l’extérieur de la province et l’a accusé de rechercher des fonds publics qui devraient plutôt aller aux établissements de langue française, c’est-à-dire au « vrai » Québec. établissements. En fait, le campement sur le campus de McGill ne fait que promouvoir les efforts plus vastes du gouvernement visant à présenter l’université comme une institution complice du déclin de la langue française dans la province.
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Plus précisément, le gouvernement du Québec se considère-t-il dans ces manifestants, c’est-à-dire comme faisant partie d’un groupe minoritaire qui se croit opprimé par une puissance colonisatrice qui occupe le territoire québécois ? En dénonçant McGill pour avoir encouragé le génocide, comme étant une institution élitiste qui refuse de reconnaître son rôle dans la marginalisation d’un groupe minoritaire opprimé et pour avoir profité de son oppression de ce groupe, le camp fait beaucoup pour faire avancer le discours nationaliste selon lequel McGill représente une menace. à la survie de la langue française au Québec et doit être privé de ressources.
Si McGill est affaiblie par ce campement – comme ce sera très certainement le cas – le gouvernement du Québec s’en sortira probablement très bien. Après tout, il a passé la majeure partie de l’année dernière à tenter d’affaiblir l’université.
À l’heure actuelle, McGill se retrouve seule. Il est attaqué par les manifestants sur le campus pour complicité de génocide ; il est attaqué par le gouvernement pour avoir contribué au déclin de la langue française au Québec; et il est attaqué par des groupes anti-haine pour ne pas en faire assez pour mettre fin au campement.
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La vérité est que McGill est actuellement la seule institution qui essaie réellement de faire quelque chose concernant le campement sur son campus. Il a demandé à la police d’intervenir. Il a demandé aux tribunaux d’intervenir. Et il a tenté de négocier avec les manifestants. Le gouvernement du Québec, quant à lui, est resté silencieux, semblant apprécier le spectacle des manifestants décrivant McGill comme faisant partie de la classe oppressive. Après tout, c’est le discours que le gouvernement Legault lui-même a passé une grande partie des dernières années à promouvoir.
Spécial au National Post
Jeffery Vacante est professeur adjoint d’histoire à l’Université Western Ontario. Il est l’auteur de National Manhood and the Creation of Modern Quebec.
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